Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
Les bibliothèques européennes peuvent-elles faire face au géant Google dans le domaine du livre numérique ? À cette question, la Bibliothèque nationale de France (BNF) veut croire que oui. Engagée depuis avril 2005 avec 22 de ses homologues du Vieux continent dans le projet de bibliothèque numérique européenne (BNE), la BNF s'est lancée dans plusieurs programmes pour opposer à l'hégémonique Google Book Search (ex-Google Print) une vision moins américano-mercantile et plus respectueuse du droit d'auteur et du multilinguisme. Ainsi, un accord a été conclu entre la BNF et les représentants des éditeurs sur un modèle économique et juridique pour mettre à disposition du public des œuvres numérisées soumises à droits d'auteur, a récemment indiqué le président de la BNF, Bruno Racine. Le dispositif, dont un prototype doit être présenté au Salon du livre de Paris en mars 2008, doit garantir « l'accès gratuit aux œuvres du patrimoine et un accès payant aux œuvres sous droit. »
« L'enjeu est majeur. Un des reproches faits à Google était de numériser les ouvrages sans se préoccuper des droits d'auteur. S'il y a une approche commune dans ce domaine, c'est la garantie que la chaîne du livre est préservée au niveau européen », souligne M. Racine.
La BNF, qui a développé le système SPAR (Système de préservation et d'archivage réparti), souhaite « une coordination à l'échelon national des programmes de numérisation. » C'est que cette numérisation (transformation d'un document papier en document électronique), longtemps attendue, se développe tous azimuts : municipalités, archives départementales, et même « La Dépêche » qui va numériser d'ici 2010… 2,5 millions de pages. A la BNF, en 10 ans, 10 milliards de documents ont été collectés sur internet, plus 300 000 numérisés pour la BNE. « La BNF est désormais dans une phase de numérisation de masse », assure M. Racine. Le coût global du projet - collecte, numérisation, conservation - est de l'ordre de 26 M€ sur trois ans, financés par l'État.
Mais face à Google, ses milliards et sa technologie, l'Europe doit faire vite pour que la Babel numérique reflète la diversité des cultures.
« L'enjeu est majeur. Un des reproches faits à Google était de numériser les ouvrages sans se préoccuper des droits d'auteur. S'il y a une approche commune dans ce domaine, c'est la garantie que la chaîne du livre est préservée au niveau européen », souligne M. Racine.
La BNF, qui a développé le système SPAR (Système de préservation et d'archivage réparti), souhaite « une coordination à l'échelon national des programmes de numérisation. » C'est que cette numérisation (transformation d'un document papier en document électronique), longtemps attendue, se développe tous azimuts : municipalités, archives départementales, et même « La Dépêche » qui va numériser d'ici 2010… 2,5 millions de pages. A la BNF, en 10 ans, 10 milliards de documents ont été collectés sur internet, plus 300 000 numérisés pour la BNE. « La BNF est désormais dans une phase de numérisation de masse », assure M. Racine. Le coût global du projet - collecte, numérisation, conservation - est de l'ordre de 26 M€ sur trois ans, financés par l'État.
Mais face à Google, ses milliards et sa technologie, l'Europe doit faire vite pour que la Babel numérique reflète la diversité des cultures.