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Les entreprises ne sont pas prêtes à réussir le déploiement de l’IA générative

Une nouvelle étude commandée par Alteryx , la plateforme d'IA pour l'analyse d'entreprise en France, révèle que les organisations ne sont pas prêtes à tirer parti de l'IA générative en raison de leurs données. Le rapport " Data Stack Evolution : Legacy Challenges and AI Opportunities", qui a interrogé 3 100 leaders mondiaux de l'informatique, a mis en évidence des obstacles qui empêchent le déploiement réussi de l'IA générative, notamment la gestion des piles de données, la stratégie technologique et les cultures d'entreprise. Un manque de confiance envers les piles de données L’étude souligne un décalage important entre la confiance que les responsables informatiques mondiaux accordent à leurs données et la réalité de leurs piles de données. En France, alors que 43% des répondants qualifient la maturité de leurs données comme étant "bonne" ou "avancée" et que 68% ont confiance dans leurs données, un cinquième a tout de même évo

Grand Sud : la fracture numérique


Retardée pour cause de crise financière internationale, la présentation du plan du gouvernement pour le développement de l'économie numérique doit avoir lieu ce lundi. C'est le chef de l'État en personne qui présentera les mesures finalisées par le secrétaire d'état au développement de l'économie numérique, Éric Besson. Preuve que Nicolas Sarkozy entend bien faire de ce plan, baptisé « Numérique 2 012 », un axe fort de son quinquennat. Au contraire de son prédécesseur qui a découvert sur le tard le « mulot » des ordinateurs, Nicolas Sarkozy, plus à l'aise avec internet, a bien compris l'urgence de voir la France rattraper son retard et, surtout, éviter qu'après la fracture sociale, notre pays soit coupé en deux par une fracture numérique qui pointe son nez. Car entre les principales agglomérations dont les immeubles commencent à être câblés avec la fibre optique et sa promesse de débit à 100 Mbits/s (5 à 10 fois plus que l'ADSL) ; et les zones rurales qui restent bloquées avec de faibles débits quand elles ne sont pas carrément coupées du monde, le risque est grand de voir la France scindée en deux.

Les mesures que va annoncer le Président ont été jalousement gardées. Tout juste Éric Besson a-t-il confirmé que le plan comportera « quatre ou cinq mesures clés », dont l'une sera issue des suggestions des internautes. Les autres ayant été élaborées sur la base des 27 pistes proposées au gouvernement par les quelque 130 ateliers des Assises du numérique qui se sont tenues de la fin mai à la mi-juillet.

Le plan numérique vise à faire de la France à l'horizon 2 012 « une puissance numérique à l'égal des économies les plus dynamiques de notre planète. » Pour l'heure, l'Hexagone est à la traîne.
Haut débit : 100 % des Français

La part de l'économie numérique dans le PIB s'élève à 6 % contre 18 % en Finlande, 17 % en Corée du Sud et 13 % aux États-Unis. Nicolas Sarkozy entend donc porter à 70 % d'ici 2 010 la part des ménages équipés d'un ordinateur (contre 55 % actuellement) et, à l'horizon 2012, connecter 100 % des Français à l'internet haut débit (contre 44 % fin 2007). Préparer le développement de la fibre optique, le devenir du dividende numérique (les fréquences hertziennes libérées quand la télévision sera entièrement diffusée en numérique fin novembre 2011), libérer la création de valeur et favoriser la diffusion des contenus, mettre en musique une meilleure collaboration entre l'Autorité de régulation des télécoms et le Conseil supérieur de l'audiovisuel, équiper les écoles de mini-PC, autoriser un 4e opérateur de téléphonie mobile, etc. Le plan s'annonce « ambitieux. » Reste à connaître les moyens qui y seront affectés.


Une région à la peine mais pas sans idées

En Midi-Pyrénées. Dans son diagnostic 2 007 sur la société de l'information en Midi-Pyrénées - actuellement en cours de mise à jour - l'Agence régionale pour le développement de la société de l'information (Ardesi) indiquait que 4 % de la population était en zone blanche, ce qui classait la Région à la 20e place nationale ; et parmi les 8 départements, seule la Haute-Garonne était au-dessus de la moyenne nationale en terme de couverture ADSL. Le Conseil régional de Midi-Pyrénées s'est très tôt intéressé à cette problématique en lançant, dès 2003, un plan « Midi-Pyrénées à haut débit », qui a permis l'émergence de réseaux d'initiatives publiques portés par les Départements, les communautés d'agglomérations, etc. 12M€ ont été mobilisés pour favoriser le déploiement de la fibre optique et la Région a réalisé un accompagnement technique, juridique et financier remarquable auprès des collectivités désireuses d'avoir au moins un opérateur fournissant internet.

En Languedoc-Roussillon. À l'instar d'autres départements du Grand Sud, l'Aude connaît elle aussi des zones blanches en matière de couverture ADSL. À côté d'initiatives locales ou départementales, la réalisation d'un programme de couverture régionale en WiMax (internet sans fil) devrait améliorer la donne. A noter aussi que la fibre optique court tout au long de l'A75.

En Aquitaine. Le Lot-et-Garonne tire son épingle du jeu grâce à un très fort dynamisme régional (Pôle Aquitain pour la Société de l'Information ; délégation aux TIC créée en 1999 à la Région). Il existe plusieurs programmes, financés par l'Europe, visant à améliorer la couverture des réseaux.

Zoom : la fibre arrive

La fibre optique, qui offre des débits 5 à 10 fois supérieurs à l'ADSL, arrive à Paris et dans les grandes villes, comme à Toulouse. Une arrivée qui ne se fait pas sans heurts. Là où l'internet par ADSL utilisait le fil de cuivre du téléphone, la fibre optique nécessite un nouveau câblage, avec un point d'achoppement : les derniers mètres de câble entre le réseau dans la rue et l'appartement des clients. Câbler les immeubles nécessite, en effet, des travaux et l'autorisation du syndic. Et pour éviter que chaque fournisseur d'accès tire ses câbles, l'Arcep plaide pour une mutualisation.
A Grenade, on attend parfois encore le téléphone...

Quand il a pris en mars dernier les fonctions de maire de Grenade, une petite ville de 8 000 habitants à 25 kilomètres de Toulouse, Rémy André n'a pas caché ses inquiétudes quant à la connexion de sa commune aux réseaux de télécommunication ; un point essentiel pour attirer les entreprises. « Depuis 10 ou 15 ans, la population a doublé mais nous n'avons pas doublé l'accueil des entreprises. Notre communauté de communes a fait du développement économique une priorité, mais comment séduire des entreprises lorsqu'elles ont toutes les difficultés du monde à obtenir une simple ligne téléphonique ? » déplore le maire, qui ne décolère pas contre France Télécom. « Les tuyaux ne sont pas assez gros, notre réseau est sous-dimensionné. Ce qui me gêne, c'est que l'opérateur historique n'a pas pris les devants alors qu'on demande aux maires de faire de la prospective. Il aurait dû prévoir notre développement », se désole Rémy André, dont les administrés s'impatientent eux aussi. « J'ai reçu de nombreuses pétitions, que je répercute. Les gens ne sont pas déconnectés et nous ne sommes pas dans un désert. Ils ont internet et le téléphone par ADSL, mais ils ne peuvent pas obtenir la télé, à moins de passer par les seules offres d'Orange », regrette Rémy André.

« Nous ne demandons pas l'impossible mais d'avoir une qualité correcte. Nous sommes, certes dans un milieu rural, mais nous ne sommes pas des bouseux. Comment justifier qu'à 25 kilomètres de Toulouse, il soit très difficile d'obtenir l'ouverture d'une simple ligne téléphonique ? » s'interroge un maire exaspéré, qui estime « réel » le « risque d'une fracture numérique » entre petites et grandes villes.

« France Télécom nous assure qu'il va changer les tuyaux mais aucun calendrier n'est fixé », poursuit Rémy André. À son arrivée à la tête de Grenade, l'élu a bien songé à faire comme plusieurs de ses homologues dans le Grand Sud, c'est-à-dire investir dans des équipements de télécommunication par satellite afin d'apporter le haut débit plus rapidement à sa commune. Mais le contexte budgétaire municipal en a décidé autrement. « Nous y avons pensé mais ces équipements sont très chers et la commune a d'autres priorités. », explique Rémy André.

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