Par Valère Ndior , Université de Bretagne occidentale Pour faire face aux géants du numérique, l’Union européenne s’est dotée d’une législation ambitieuse : le règlement européen sur les services numériques. Plus d’un an après son entrée en vigueur, elle reste complexe dans son application, et peine à s’imposer face à l’arbitraire des plateformes. Des services tels que Meta ou X se sont arrogé de longue date le pouvoir de remanier les règles affectant la vie privée ou la liberté d’expression , en fonction d’intérêts commerciaux ou d’opportunités politiques. Meta a ainsi annoncé la fin de son programme de fact-checking en matière de désinformation en janvier 2025, peu de temps avant le retour au pouvoir de Donald Trump, qui manifestait une hostilité marquée à cette politique . Du côté des gouvernements, les décisions d’encadrement semblent osciller entre l’intervention sélective et l’inaction stratégique. Sous couvert d’ordre public ou de sécurité nationale, d...
Par Louis Treussard, CEO de L'Atelier BNP Paribas Aujourd'hui, bon nombre d'entreprises, qualifiées un peu abusivement de « disruptives », s'illustrent particulièrement sur des usages communs pour lesquels la valeur existante ne demandait qu'à être démultipliée. C'est le cas notamment de celles axées sur l'économie du partage, mais également de la plupart des modèles digitaux, qui, en quelque sorte, font « du neuf avec du vieux ». Le covoiturage, par exemple, repose sur un service vieux comme l'automobile : l'auto-stop. Avant le numérique, celui-ci était gratuit et représentait pour de nombreux jeunes un moyen de transport quasi quotidien (retour de boîte de nuit, week-end, vacances...). Si la durée du voyage restait aléatoire, tout comme la qualité de la « prestation », le système laissait beaucoup de place au hasard qui, on le sait, est une source importante de rencontres et de découvertes dans tous les domaines (la fameuse « ...