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Aux sources de l’IA : le prix Nobel de physique attribué aux pionniers des réseaux de neurones artificiels et de l’apprentissage machine

  Portraits de John Hopfield et Geoffrey Hinton, lauréats du prix Nobel de physique 2024 pour leurs découvertes et inventions qui ont permis de développer l'apprentissage machine avec des réseaux de neurones artificiels. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach Par  Thierry Viéville , Inria Le prix Nobel de physique 2024 récompense des travaux précurseurs de John Hopfield et Geoffrey Hinton sur les réseaux de neurones artificiels, à la base de l’apprentissage machine. Ces travaux ont participé au développement de l’intelligence artificielle, qui chamboule aujourd’hui de nombreux secteurs d’activité. C’est à une question simple que John Hopfield et Geoffrey Hinton ont apporté une réponse qui leur vaut aujourd’hui le prix Nobel de physique : « Quelle est la description la plus simple que nous pourrions faire de nos neurones, ces composants du cerveau, siège de notre intelligence ? » Un neurone, qu’il soit artificiel ou biologique, est u
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IA : apocalypse ou évolution ? Comment la peur de l’Intelligence Artificielle transforme le monde du travail

Par Éric Houdet, Fondateur de Homapi L’intelligence artificielle (IA) est en train de redéfinir nos réalités professionnelles à un rythme vertigineux. Dans l’industrie du cinéma, par exemple, les avancées technologiques ont déjà permis aux machines de dupliquer dans toutes les langues des voix humaines et de générer des scénarios, des tâches autrefois réservées aux doubleurs et scénaristes humains. Ce bouleversement engendre une inquiétude croissante : l’IA est-elle une menace pour l’emploi ou un catalyseur de transformation ? Les craintes liées à l’IA ne sont pas nouvelles. Depuis l’avènement de cette technologie, le débat sur son impact sur les emplois et les compétences humaines est omniprésent. La capacité des algorithmes à accomplir des tâches complexes, parfois mieux et plus rapidement que les humains, est perçue par certains comme le début de la fin pour de nombreux métiers créatifs et techniques. Ce sentiment de menace est exacerbé par la rapidité avec laquelle ces technologies

Comment ChatGPT sape la motivation à écrire et penser par soi-même

Par  Naomi S. Baron , American University Les étudiants qui ont recours à l’IA ne risquent-ils pas de perdre certaines habitudes d’écriture précieuses pour leur réflexion et leur créativité ? Ils sont conscients que les nouveaux outils peuvent modifier leur style et il leur arrive de se sentir dépossédés de leurs textes. Enquête aux États-Unis et en Europe. Lorsque la société OpenAI a lancé son nouveau programme d’intelligence artificielle, ChatGPT, fin 2022, les spécialistes de l’éducation ont commencé à s’inquiéter. ChatGPT pouvait générer du texte qui semblait avoir été écrit par un humain. Comment les enseignants pourraient-ils détecter si les élèves utilisaient un chatbot d’intelligence artificielle pour tricher dans leurs devoirs et rédactions ? En tant que linguiste , étudiant les effets de la technologie sur la façon dont les gens lisent , écrivent et pensent , je crois qu’il existe d’autres préoccupations tout aussi urgentes à considérer que les risques de tricherie.

L’IA menace-t-elle l’apprentissage des langues ?

Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par  Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que

Trente-cinq ans après leur expédition mythique, l’appel des héros de la Transantarctica pour les pôles

  C’était il y a trente-cinq ans. Six hommes de six nationalités différentes réalisaient l’impensable : traverser l’Antarctique. Cette expédition hors normes, la Transantarctica, a été réalisée en sept mois du 25 juillet 1989 au 3 mars 1990 par l’Américain Will Steger, le Japonais Keizo Funatsu, le Britannique Geoff Somers, le Russe Viktor Boyarsky, le Chinois Dahe Qin, et le Français Jean-Louis Etienne. Le médecin tarnais, surnommé Papy Pôle, fut le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire le 14 mai 1986 et eut l’idée de cette nouvelle expédition avec Will Steger. Pendant sept mois, les explorateurs vont parcourir 6 300 km sur la plus grande diagonale du Continent blanc, tractés par trois attelages de douze chiens de traîneau. Les conditions sont dantesques – des vents jusqu’à 125 km/h, des températures descendant jusqu’à – 40 °C – mais tous tiennent bon. Dans le contexte géopolitique particulier de la fin des années 80 où les tensions internationales s’exacerbent, no

Thomas Pesquet découvre Luna, la « Lune sur Terre » de l’Europe pour entraîner les astronautes

  L’Homme se prépare à remarcher sur la Lune. Si elle a pris du retard sur le calendrier, la Nasa prévoit toujours une mission habitée autour de la Lune en 2025 avec Artemis 2, puis une mission habitée sur la Lune en 2026 avec Artemis 3, 54 ans après la dernière mission du programme Apollo – Apollo 17 qui s’est achevée le 19 décembre 1972. Mais avant cela, les astronautes vont devoir suivre un entraînement spécifique, qui sera réalisé dans une toute nouvelle installation de simulation lunaire inaugurée mercredi à Cologne par l’Agence spatiale européenne (ESA) et le centre aérospatial allemand (DLR). Appelée Luna , cette nouvelle « Lune sur Terre » recrée les conditions particulières de la Lune pour préparer les astronautes, les scientifiques, les ingénieurs et les experts à vivre et à travailler à sa surface. « L’ouverture de Luna marque une étape importante dans les efforts d’exploration spatiale de l’Europe. Cette installation unique, qui permet de reproduire les conditions lunai

Quand l’IA crée ses propres photos et vidéos, l’être humain doit redoubler d’esprit critique

Par Arnaud Marquant, directeur des opérations chez KB Crawl SAS C’est une bataille qui fait rage et dont on n’a pas forcément anticipé l’ampleur. Depuis plusieurs années, les fake news ont progressivement envahi notre espace informationnel, jusqu’à générer des effets majeurs sur les opinions publiques et nos dynamiques démocratiques. Avec une intelligence artificielle désormais en capacité de produire des photos et des vidéos ex nihilo, il semble que nous ayons franchi un nouveau palier. Le poids des mots, le choc des fake news Comment départager le vrai du faux ? Pendant longtemps, même si le trucage était possible, la photo et la vidéo ont tenu lieu de preuve, à telle enseigne qu’un slogan célèbre pouvait affirmer le concept publicitaire du « poids des mots et du choc des photos ». En 2024, si les photos peuvent toujours choquer, ce n’est pas forcément pour nous éclairer sur la réalité factuelle du monde dans lequel nous sommes plongés. Depuis le déploiement des intelligences artifi

Avant l’IA, les « révolutions » informatiques ont-elles vraiment bouleversé la recherche en économie ?

  Le EDSAC, un des premiers modèles d'ordinateur installé au département d'économie appliquée de l'université de Cambridge. Wikimedia , CC BY Par  Francesco Sergi , Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) et Pierrick Dechaux , Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne L’IA aurait, aux dires de prestigieuses revues, le « potentiel pour révolutionner la recherche » en économie. Mais qu’en a-t-il été de précédentes innovations informatiques pareillement présentées ? Pouvez-vous nommer un métier qui, aujourd’hui, ne pourrait pas être réalisé, au moins partiellement, par un robot ou une intelligence artificielle  ? Il y a encore peu de temps, la recherche scientifique était un bon candidat. Plus aujourd’hui : dans différents domaines de recherche , les outils d’intelligence artificielle participent à l’écriture des contributions scientifiques, à la création d’hypothèses… des activités que l’on pensait ré

L’échiquier mondial de l’IA : entre régulations et soft power

Par  Nicolas van Zeebroeck , Université Libre de Bruxelles (ULB) L’IA est appelée à devenir un moteur de l’économie mondiale : les entreprises et les pays qui la contrôleront en tireront un soft power considérable. Débridée par le lancement tonitruant de ChatGPT en novembre 2022, l’ intelligence artificielle (IA) est au centre d’une formidable lutte de pouvoir . Ses promesses en matière de productivité et d’emploi aiguisent les appétits commerciaux et géopolitiques : cette technologie se profile déjà comme un redoutable amplificateur des stratégies numériques et des positions de force qui en découlent. La ruée vers l’IA s’explique d’abord par la taille potentielle du marché que cette technologie représente en elle-même : plus de 300 milliards de dollars en 2027 selon le cabinet IDC, 200 milliards de dollars d’investissements dès 2025 selon Goldman Sachs. D’après cette banque d’investissement, toujours, l’IA générative pourrait ajouter 7 % au PIB mondial d’ici à 2033 . Pour