Avis de Constantin Pavléas, avocat spécialisé en droit des technologies, fondateur et dirigeant du cabinet Pavléas Avocats et responsable d'enseignements à l'école des Hautes Études Appliquées du Droit (HEAD). Le gouvernement français vient d’emboiter le pas à d’autres pays occidentaux (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni..) et organisations internationales (Commission européenne) et interdit à ses fonctionnaires l’installation et l’utilisation de certaines applications « récréatives » sur leurs téléphones professionnels, tels que TikTok, de streaming (telles que Netflix) ou de jeux (tels que Candy Crush),. Les raisons de cette interdiction invoquées par le gouvernement sont les « risques en matière de cybersécurité et de protection des données des agents publics et de l’administration. » Depuis quelques mois déjà, TikTok était sur la sellette aux Etats-Unis qui soupçonnent le réseau social chinois d’être un cheval de Troie des autorités chinoises. L’interdiction de TikTok sur
Par Jeremy Ghez , HEC Paris Business School Guerre d’information et d’influence au Sahel pour Facebook, prise de position de Twitter contre les messages de désinformation sur les vaccins, la place prépondérante qu’occupent les géants numériques dans les économies occidentales ne se calcule plus simplement en parts de marché. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) jouent désormais un rôle central dans notre espace public – rôle qui confère à ces géants une influence qui dépasse celle des grandes entreprises classiques. Ces dernières sont donc sous le radar des États qui n’hésitent pas à brandir la menace du démantèlement , comme dans le cas de Google ou de Facebook, face à des activités de plus en plus complexes à encadrer. Un rôle dans l’espace législatif La centralité de ces GAFAM pose en effet trois dilemmes que les régulateurs ont du mal à surmonter à l’heure actuelle. D’abord, la nature de leur activité pourrait rendre obsolète l’arsenal à la disposi