Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Une cyberattaque pourrait entraîner des scientifiques à produire des substances dangereuses

 

laboratoire

Par Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET France.

Les chercheurs ont décrit une cyberattaque potentielle qui pourrait être utilisée pour tromper des scientifique et les amener à produire des substances biologiques dangereuses, des toxines et des virus synthétiques.

L’article, rédigé par des chercheurs de l’université Ben-Gourion du Néguev en Israël, met en lumière les risques potentiels que des cyberattaquants utilisent des logiciels malveillants pour détourner l’ordinateur d’un scientifique et interférer avec le processus de synthèse de l’ADN.

« Alors que la synthèse de l’ADN se répand, on craint de plus en plus qu’une cyberattaque intervenant avec des ordres de synthèse de l’ADN puisse conduire à la synthèse d’acides nucléiques codant pour des parties d’organismes pathogènes ou des protéines et toxines nocives », souligne l’équipe au journal scientifique Nature Biotechnology.

Selon les chercheurs, l’attaque exploiterait une faiblesse dans la conception du cadre de sélection des fournisseurs d’ADN double brin synthétique et de son successeur, le protocole de sélection harmonisé v2.0, qui permet de contourner ces protocoles par une procédure d’obscurcissement générique. En combinant cela avec des mesures de cybersécurité inadéquates protégeant le pipeline du génie génétique synthétique, un acteur de menace à distance pourrait s’immiscer dans les processus biologiques.

« Ensemble, ces faiblesses facilitent une attaque cyberbiologique de bout en bout, dans laquelle un attaquant distant peut injecter de l’ADN pathogène obscurci dans un ordre en ligne de gènes synthétiques, en utilisant un plugin de navigateur malveillant », expliquent les chercheurs.

Le document de recherche démontre un scénario d’attaque potentiel qui utilise cette combinaison de faiblesses et permet à un acteur distant de duper la cible en créant une substance dangereuse sans qu’aucune interaction physique ne soit nécessaire du côté de l’attaquant.

L’attaquant devrait commencer par compromettre l’ordinateur de la cible par une attaque de type man-in-the-browser. Lorsque la marque conçoit une expérience sur l’ADN et commande en ligne de l’ADN synthétique à une société de synthèse d’ADN, l’attaquant en remplace une partie par un fragment de l’ADN pathogène qui est obscurci et séquencé en vue d’une désobfuscation ultérieure.

Comme l’ADN malveillant est obscurci, il n’est pas détecté par le processus de dépistage. La commande est livrée à la cible, et même si elle est vérifiée après le séquençage, l’inspection est effectuée à l’aide d’ordinateurs compromis, qui ne signaleront pas l’ADN. Au final, une substance nocive serait produite.

L’équipe de recherche a pu prouver la viabilité de la menace en menant une attaque de validation de concept, où elle a réussi à encoder l’ADN d’un peptide toxique et à le faire passer à la phase de production, tout en évitant la détection par le logiciel de dépistage. Ils ont ensuite révélé la menace au Consortium international de synthèse des gènes et partagé des conseils sur la manière de l’atténuer.

Les contre-mesures consistent à renforcer les protocoles de cybersécurité, notamment en ajoutant des signatures électroniques aux ordres de séquences et en proposant des méthodes de détection des intrusions, tout en utilisant l’apprentissage automatique pour identifier les codes malveillants.

Les experts terminent avec quelques mises en garde : « Les cyberdangers s’étendent à l’espace physique, brouillant la séparation entre le monde numérique et le monde réel, en particulier avec les niveaux croissants d’automatisation dans le laboratoire biologique. Les meilleures pratiques et normes doivent être intégrées dans les protocoles biologiques opérationnels pour combattre ces menaces ».

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...