Par Dominique Boullier , Sciences Po La puissance des plates-formes américaines telles que X, Amazon, Google ou Meta, désormais capables d’imposer leurs diktats aux États, est inédite à l’échelle de l’histoire. Récit d’une conquête fulgurante fondée sur une prédation généralisée. La remise en cause des grands réseaux sociaux atteint aujourd’hui un niveau jamais rencontré, souligné par les appels massifs à quitter X. Elle fait suite à l’expression par leurs leaders, lors la prise de fonctions de Donald Trump, de positions politiques extrémistes. Mais la confusion règne et il est difficile de comprendre les logiques à l’œuvre dans une telle effervescence, où certaines postures se contredisent elles-mêmes (par exemple, interdire TikTok puis l’autoriser). Essayons d’y voir clair autour de mises en perspective. Un enjeu de corruption du pouvoir politique comme point de départ Les grandes firmes de la tech se sont bousculées pour financer la campagne de Trump pu...
Christophe Alcantara, enseignant-chercheur en Sciences de l'information et Communication au sein de l'IDETCOM de l'Université Toulouse 1 Capitole, a réuni les 21 et 22 mars à Toulouse, un colloque international inédit sur l'e-réputation et les traces numériques. Pourquoi organiser un tel colloque ? D'abord, c'est un enjeu de société. L'e-réputation dépasse le cadre des professionnels du web. Nous sommes tous confrontés à ces enjeux parce que l'e-réputation, si l'on regarde la partie émergée de l'iceberg, ce sont les contenus que l'on va dire sur un sujet donné. Mais pour le chercheur que je suis, c'est bien plus que cela : ce sont les traces numériques que l'on laisse par notre pratique du web. Par exemple, ce sont toutes les données de géolocalisation qui sont collectées lorsque l'on utilise un smartphone. Ces traces permettent de vous identifier. Aujourd'hui, on a dépassé «1984» de George Orwell. En tant que citoyen, c...