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Articles

Affichage des articles du janvier, 2022

L’IA menace-t-elle l’apprentissage des langues ?

Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par  Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que

Protection des données : de la journée mondiale aux avancées européennes

  Le 28 janvier 1981, le premier traité international contraignant sur la protection des données personnelles était ouvert à la signature à Strasbourg. La Convention du Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel, également appelée « Convention 108 », constituait alors un premier texte fort, ouvrant un espace juridique commun pour quelque 55 pays. 41 ans plus tard, cette date est devenue la Journée mondiale pour la protection des données et c’est peu dire qu’en quarante ans, les données se sont multipliées, devenant un or numérique qui a fait la fortune de géants comme Google, Facebook ou Amazon. L’objectif principal de cette journée est donc de sensibiliser le public sur les défis en matière de protection des données face à toutes les tentatives de vol, de manipulation ou d’escroquerie, et d’informer chacun sur ses droits et la manière dont ils peuvent être exercés. L’Europe a infligé 1,25 milliard d’euros d

Cybersécurité et postes de travail : vers une stricte limitation aux usages professionnels ?

Tribune de Sébastien Viou, Cyber-évangéliste chez Stormshield À quelques exceptions près, en particulier dans les secteurs les plus sensibles, l’habitude est souvent prise d’utiliser son poste de travail professionnel pour certains (si ce n’est tous) usages personnels. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un poste portable. Or, ce sont ces postes qui constituent le vecteur le plus « efficace » des malveillances à l’encontre du SI des organisations. Dès lors, peut-on imaginer un monde aux usages numériques professionnels et personnels strictement étanches ? Postes de travail : une porte ouverte vers l’ensemble du SI Par principe, les attaques malveillantes à l’encontre des entreprises ou administrations ont généralement deux objectifs, bien souvent couplés : l’argent et l’information. Et dans tous les cas, elles sont menées via des méthodes industrielles, assurant efficacité et reproductibilité aux assaillants. Parmi ces méthodes, le piratage de réseaux WiFi non protégés est efficace, mais

Le métavers : nouvelle étape révolutionnaire ou inquiétant mirage sur internet ?

  Le « métavers » sera-t-il une nouvelle étape révolutionnaire ou un mirage sur internet ? Depuis que Mark Zuckerberg, le patron de Facebook a annoncé l’an dernier vouloir tout miser sur ce concept de monde virtuel imaginé en 1992 par l’écrivain Neal Stephenson – au point de rebaptiser Facebook en Meta – le métavers, contraction de meta et d’univers, ne cesse d’agiter la Silicon Valley et au-delà. Un fashion week virtuelle Car si Zuckerberg, fort de ses quelque 3 milliards d’utilisateurs, rêve d’un espace à sa main tout entier dévolu aux échanges et à la consommation – une sorte de Facebook dans lequel on s’immergerait en chaussant des lunettes de réalité virtuelle – il aura de la concurrence. Baidu, la multinationale équivalente de Google en Chine, a ainsi lancé Xi Rang (Terre d’espoir). Decentraland, créé en 2015 par les argentins Ari Meilich et Esteban Ordanoun dispose de sa propre monnaie virtuelle (la cryptomonnaie Mana) et se prépare à héberger sa première Fashion Week virt

« Don’t Look Up » : la satire peut-elle conduire à un sursaut ?

Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence, les héros de Don’t look up . NIKO TAVERNISE/NETFLIX Par  Valérie Masson-Delmotte , Université Paris-Saclay Comme beaucoup, j’ai regardé en famille le film Don’t Look Up : Déni cosmique , avec Jennifer Lawrence et Leonardo DiCaprio, diffusé le 24 décembre 2021 sur Netflix. J’ai rapidement entendu mes filles, étudiantes, dire : « Eh, maman, c’est pareil que pour le changement climatique ! » Le réalisateur Adam McKay y mêle « l’absurde, le comique, à une douleur très réelle », pour faire réfléchir sur notre capacité à agir face à une menace grave, et souligner la nécessité de « la prise de conscience, la volonté et l’action ». J’aimerais partager ici les réflexions que ce film m’a inspirées, en tant que chercheuse en sciences du climat engagée pour le partage des connaissances scientifiques, au regard de mes expériences personnelles à l’interface entre science et société. Bande-a

Fret maritime : AirSeas teste sa voile géante révolutionnaire sur un cargo d’Airbus

  Comment réduire les émissions de CO2 issues du transport maritime mondial qui représentent, selon les données de la Commission européenne, 940 millions de tonnes, soit 2,5 % des émissions totales, alors même que le fret via cargo est indispensable à l’économie mondiale ? Pour résoudre cette équation la start-up toulousaine Airseas a imaginé doter les immenses cargos d’une voile. Mais pas n’importe quelle voile : une voile similaire à celle des kitesurfs, arrimée à la proue des géants des mers. 20% de CO2 en moins, 20% de fuel en moins Ces kites géants et semi-automatisés, ont été appelés « SeaWing » (« ailes marines ») et devraient permettre d’économiser 20 % de carburants et diminuer de 20 % les émissions de CO2 d’un cargo. AirSeas « fonctionne comme un auxiliaire des moteurs du navire. Un simple interrupteur marche/arrêt lance ou récupère le kite. SeaWing se déplie, fonctionne et se replie de manière autonome. Le système collecte et analyse automatiquement les données météorol

Vingt ans de l'euro : à l’heure des cryptomonnaies, un projet d’euro numérique

  L’Europe dira-t-elle merci à Marck Zuckerberg, le PDG de Facebook (aujourd'hui rebaptisée Meta) lorsqu’elle lancera son euro numérique ? En tout cas, c’est bien le fondateur du réseau social aux 2 milliards de membres qui aura accéléré la prise de conscience sur le sujet. En juin 2019, Mark Zuckerberg présente le libra, le nouveau nom du Facebook Coin, une monnaie virtuelle qui devait être utilisée pour des paiements et des transferts d’argent à partir des messageries WhatsApp et Messenger (propriétés de Facebook). « Zuck » voit les choses en grand et réussi à réunir vingt-huit partenaires, dont des poids lourds du secteur du paiement et des transactions sur internet comme Mastercard, Visa, Paypal, mais aussi Uber, Spotify et en France, Iliad, la maison – mère de Free. Si les banques centrales regardent l’initiative avec intérêt – Facebook pourrait essuyer les plâtres pour elles – il en va autrement des Etats qui voient l’une de leur prérogative régalienne, frapper monnaie, leu

Industrie, médecine, agriculture, BTP : les promesses des exosquelettes

  C’est un harnachement qui a longtemps relevé de la science-fiction : des hommes enfilaient une lourde combinaison qui leur permettait de décupler leurs forces, soulever de lourdes charges en se jouant des obstacles, Les exosquelettes – ou squelettes externes à assistance motorisée – sont aujourd’hui une réalité et dépassent le seul cadre d’un usage militaire. Comme souvent, en effet, ce sont les armées qui se sont intéressées de près au sujet : en 2016, l’armée de terre américaine et le corps des fusiliers marins avaient ainsi développé PowerWalk, un exosquelette qui récupérait l’énergie grâce aux mouvements des jambes des soldats. Des soldats plus autonomes et plus endurants. En mars dernier, le Battle Lab Terre de l’Armée de terre française, a lancé une campagne exploratoire de mise en situation opérationnelle des exosquelettes passifs, acquis par l’Agence Innovation Défense (AID), auprès de la société Mawashi. Trois régiments ont mené des tests (1er RCP, 17e RGP et 13e BCA). Le