Par Dominique Boullier , Sciences Po La puissance des plates-formes américaines telles que X, Amazon, Google ou Meta, désormais capables d’imposer leurs diktats aux États, est inédite à l’échelle de l’histoire. Récit d’une conquête fulgurante fondée sur une prédation généralisée. La remise en cause des grands réseaux sociaux atteint aujourd’hui un niveau jamais rencontré, souligné par les appels massifs à quitter X. Elle fait suite à l’expression par leurs leaders, lors la prise de fonctions de Donald Trump, de positions politiques extrémistes. Mais la confusion règne et il est difficile de comprendre les logiques à l’œuvre dans une telle effervescence, où certaines postures se contredisent elles-mêmes (par exemple, interdire TikTok puis l’autoriser). Essayons d’y voir clair autour de mises en perspective. Un enjeu de corruption du pouvoir politique comme point de départ Les grandes firmes de la tech se sont bousculées pour financer la campagne de Trump pu...
En 2002, l'accès à internet pour le grand public n'en était encore qu'à ses balbutiements. Les débits n'étaient pas terribles, les fameuses "box" ne s'étaient pas encore généralisées - la première Freebox date d'octobre 2002 -, le dégroupage total était quasi inexistant, le triple play (internet-téléphone-télévision) n'était qu'une promesse. Et pourtant, chacun pressentait bien les potentialités extraordinaires que portait en lui le développement de l'accès à internet pour tous. Cette prise de conscience, la Région Midi-Pyrénées l'a eue très tôt et c'est en 2002 qu'elle a lancé le réseau cyber-bases avec, notamment, le soutien de la Caisse des dépôts et consignations. Cyber-base, un joli nom, décliné partout en France, pour rassembler sous un même vocable des lieux en réseau où, guidés par des animateurs au plus près de chez eux, les citoyens, néophytes ou confirmés, apprennent à utiliser internet. Une initiative qui a très vite...