La posture antiétatiste d’un Elon Musk ne se limite pas à la volonté d’affirmer un nouvel ordre institutionnel au sein de la culture politique occidentale. Les fondements mêmes de cette culture définie par le droit et les règlements sont mis à bas. Gerd Altmann Par Virginie Tournay , Sciences Po et Guy Saez , Sciences Po Grenoble Les grandes firmes numériques restructurent l’espace politique sous une forme que l’on peut qualifier de néoféodale. Le contrat social fondé sur l’idéal républicain d’une communauté de semblables s’efface, au profit de liens personnels d’individu à individu. Pour les firmes, l’enjeu est le contrôle du cyberespace, notamment l’utilisation des données personnelles, mais aussi la prise en charge de la santé, de la sécurité ou de la mobilité des usagers, jusqu’alors assurées par les États. La nomination de l’entrepreneur Elon Musk à l’agence de l’efficacité gouvernementale (DOGE) es...
Alors que le parc total de téléphones portables a atteint 49,819 millions d'unités en France en septembre dernier selon les chiffres de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), une nouvelle pomme de discorde vient s'installer entre les consommateurs et les opérateurs : la portabilité du numéro. Derrière cette terminologie barbare se cache tout simplement la possibilité pour chaque abonné de changer d'opérateur tout en conservant son numéro de téléphone. Depuis juin 2003, la portabilité des numéros est certes effective, mais en l'absence d'un guichet unique et avec des délais variant entre un et deux mois, les candidats au déménagement ont été peu nombreux : 750 900 en trois ans. Pressé par les abonnés et des associations de consommateurs très pugnaces, François Loos, ministre de l'Industrie, a pris un décret en janvier pour accélérer la procédure : ainsi au 1er janvier 2007, il était prévu de pouvoir migrer en dix jour...