Par Dominique Boullier , Sciences Po La puissance des plates-formes américaines telles que X, Amazon, Google ou Meta, désormais capables d’imposer leurs diktats aux États, est inédite à l’échelle de l’histoire. Récit d’une conquête fulgurante fondée sur une prédation généralisée. La remise en cause des grands réseaux sociaux atteint aujourd’hui un niveau jamais rencontré, souligné par les appels massifs à quitter X. Elle fait suite à l’expression par leurs leaders, lors la prise de fonctions de Donald Trump, de positions politiques extrémistes. Mais la confusion règne et il est difficile de comprendre les logiques à l’œuvre dans une telle effervescence, où certaines postures se contredisent elles-mêmes (par exemple, interdire TikTok puis l’autoriser). Essayons d’y voir clair autour de mises en perspective. Un enjeu de corruption du pouvoir politique comme point de départ Les grandes firmes de la tech se sont bousculées pour financer la campagne de Trump pu...
2023 aura incontestablement été l’année de l’intelligence artificielle. L’arrivée des intelligences artificielles génératives, c’est-à-dire capables de produire des contenus numériques comme des textes, des vidéos, des images a bouleversé les usages et tous les acteurs du numérique, poussés par la société américaine OpenAI. Méconnue jusqu’alors, celle-ci a lancé il y a un an ChatGPT, un agent conversationnel qui a connu un succès fulgurant au point d’inquiéter les géants du web. Google, Facebook, Amazon, Apple se sont lancés dans l’IA pour avoir eux aussi leurs propres outils. Des outils qui posent des questions éthiques, juridiques et de souveraineté. C’est la raison pour laquelle l’Europe a décidé de légiférer et d’encadrer le développement de l’IA, devenant le premier continent à le faire. L’UE, qui a raté le virage des réseaux sociaux, entend aussi développer ses propres modèles d’intelligence artificielle qui reflètent ses valeurs et sont respectueux des données personnelles. Imag...