L’intelligence artificielle (IA) fascine autant qu’elle inquiète, particulièrement depuis le lancement il y a un an de ChatGPT par la société américaine OpenAI. Mais qu’en pensent les citoyens, qu’en connaissent-ils et quelles sont leurs attentes ? C’est pour le savoir qu’une consultation inédite en France avait été lancée en Occitanie en septembre 2022 sur les connaissances, l’acceptabilité et les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle et des données.
Pilotée par Ekitia – dont le président Bertrand Monthubert vient d’être nommé coprésident du groupe de travail d’experts sur la gouvernance des données du GPAI (partenariat mondial pour l’intelligence artificielle) – et Aniti, l’institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle de Toulouse, cette consultation, soutenue par la Région Occitanie, a rempli tous ses objectifs.
« Après l’étude des résultats par une équipe composée des membres du groupe de travail de l’enquête, des étudiants, des membres de l’Académie de Toulouse, des scientifiques et des partenaires industriels, 6 constats majeurs et 4 recommandations ressortent », expliquent les initiateurs.
« Construire l’intelligence artificielle de demain »
Il apparaît que les citoyens sont en faveur d’un développement, sous certaines conditions, de l’IA, qui est appréhendée de manière très variable d’un individu à l’autre avec des connaissances irrégulières. La consultation montre qu’il existe une forte défiance dans l’utilisation de données personnelles pour améliorer les services, y compris les services publics. Ekitia et Aniti ont dégagé quatre recommandations : augmenter les connaissances (poursuivre et amplifier les actions de sensibilisation), rendre les usages des données et de l’IA plus transparents, démystifier les possibles applications et usages de l’IA, et enfin garantir des applications éthiques de l’IA.
À l’heure où l’Europe va être la première à encadrer l’IA et où la France veut jouer un rôle moteur dans l’intelligence artificielle, comme l’a indiqué Emmanuel Macron lundi 11 décembre à Toulouse pour les deux ans de France 2030, la consultation citoyenne occitane montre l’importance d’associer dès à présent le grand public pour « construire l’intelligence artificielle de demain » qui soit conforme à nos valeurs.