Accéder au contenu principal

Inquiétude de voir des criminels utiliser ChatGPT

Alors qu'Europol vient de publier un rapport sur les dangers de ChatGPT et s'inquiète de son utilisation par des criminels,  Kunal Anand , CTO d’ Imperva , spécialiste de la sécurité, réagit face à la situation actuelle Les chatbots posent-ils un problème de protection de la vie privée plus important que les moteurs de recherche, et pourquoi ? "Le problème des chatbots par rapport aux moteurs de recherche n'est pas seulement lié aux conditions générales ou à la manière dont ils utilisent les données, mais aussi à la manière dont nous interagissons avec eux. Par rapport à une recherche Google ou Bing, les LLM comme Bard deviennent plus utiles à mesure que nous leur donnons plus d'informations (en informatique, cela s'appelle l'apprentissage par renforcement). Et surtout avec un chatbot, il est facile de traiter les interactions comme une conversation et de laisser échapper plus d'informations que nous ne le ferions normalement en tapant simplement dans

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

iot



Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma 

En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché.

Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi

La RFID (Radio Identification) est la technologie la plus déployée à l'heure actuelle. Elle est souvent utilisée de manière passive (induction), dans des étiquettes ou des badges, afin de récolter de la donnée. On peut aussi l'utiliser pour faire communiquer les objets connectés entre eux. Le NFC (Near Field Communication), base du paiement bancaire sans contact, est un parfait exemple pour illustrer l'utilisation de cette technologie de manière active. Son intérêt premier est la consommation électrique nulle lorsqu'un objet est en attente. En revanche, la distance de lecture reste assez courte (de quelques centimètres à quelques mètres) ce qui ne permet pas de faire communiquer des objets connectés trop éloignés entre eux (choix idéal pour le télépéage par exemple).

Le Bluetooth est une technologie assez ancienne (1994) qui s'est développée conjointement au téléphone mobile avant d'exister de façon autonome. Ses évolutions ont permis une utilisation plus large dans le domaine de l'IoT : portée allant jusqu'à 100m, débits élevés, maillage des objets, etc.

La technologie WIFI, quant à elle, permet de relier sans fil plusieurs appareils entre eux afin de faciliter la transmission de données. Elle convient par exemple pour connecter les équipements de la maison (domotique) et pour tous les accès à Internet avec un très haut débit.

Réseaux LPWAN (basse Consommation, longue portée) non cellulaires : Lora/Sigfox

L'arrivée de technologies telles que LoRa et Sigfox a donné de nouvelles perspectives au marché IoT. Malgré leurs différences de design, ces deux technologies ont des particularités d'utilisation assez similaires et ont toutes deux été pensées spécifiquement pour l'IoT. Elles font partie des acteurs à l'origine de la notion de LPWAN (Low Power Wide Area Network) et apportent une portée plus importante ainsi qu'une bonne couverture en milieu urbain, dans les endroits enterrés et semi-enterrés. L'avantage principal de ces deux technologies réside dans l'amélioration de l'autonomie des objets.

Cependant, ces technologies ne s'adaptent pas à tout type d'application. En effet, il peut exister certaines limitations en termes de temps de latence, de débit supporté, de fréquences d'envoi de message par jour ou encore une bidirectionnalité qui n'est pas toujours assurée.

Longue distance/haut débit : réseaux cellulaires 2G, 3G, 4G

La carte SIM M2M mono-opérateur ou multi-opérateur permet de répondre à de nombreuses problématiques IoT avec un spectre d'applications très large et peut parfois même être utilisée en complémentarité avec d'autres technologies telle que LoRA ou le RFID. Capable de passer par les différents réseaux GSM (2G, 3G, 4G et bientôt 5G), les objets connectés par carte SIM M2M peuvent communiquer entre eux sans limitation de distance, via différents canaux (data, voix, SMS), et avec un volume de données important (débit élevé, taille des messages illimitée). Petit bémol, les objets connectés via carte SIM peuvent avoir une autonomie plus limitée que d'autres technologies de type LPWAN et des problématiques de couverture dans les endroits enterrés.

Pour les entreprises qui souhaitent déployer leurs objets connectés à l'international, la capacité de roaming d'une carte SIM est aussi un avantage. En effet, tout comme un smartphone par exemple, l'objet s'adapte aux réseaux cellulaires existants de n'importe quel pays (en France : Bouygues, SFR, Orange) pour une connectivité optimale et donc quasi permanente.

Réseaux LPWAN (basse consommation, longue portée) cellulaires : LTE-M/NB-IoT

Le LTE-M et le NB-IoT permettent aujourd'hui de bénéficier des avantages des technologies IoT « basse consommation » (Sigfox, LoRa…) sur des zones géographiques élargies (couverture dans plus de 180 pays). S'appuyant sur l'équipement existant, ces réseaux ne nécessitent pas de déployer une infrastructure et des antennes spécifiques.  Ils auront un intérêt important pour toutes les applications métiers avec des coûts d'interventions élevés nécessitant une autonomie importante du boîtier (sans branchement secteur) et/ou avec des problématiques de couverture indoor tout en cumulant les performances associées au réseau GSM (débit, gestion du handover, accès à la voix*…)

Choisir la meilleure technologie pour connecter son objet est un choix difficile et il convient de bien mesurer les fonctionnalités et déterminants qui seront associés au projet IoT.
En effet, pour des applications dites critiques, le temps réel semble indispensable. Pour de la vidéosurveillance, les débits et les volumes de données seront très importants et incompressibles. Dans des endroits difficiles d'accès, une autonomie améliorée pourra être appréciée pour éviter des déplacements de techniciens. Chacune des technologies ayant des points forts/points faibles, il convient véritablement de se poser les bonnes questions avant de finaliser son choix.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Univers parallèles et mondes virtuels : la guerre des métavers est commencée

  Une partie de poker dans le métavers (capture d'écran de la vidéo “Le métavers et comment nous allons le construire ensemble” sur YouTube) Par  Oihab Allal-Chérif , Neoma Business School Le 17 octobre 2021, Mark Zuckerberg a lancé les hostilités de manière assez théâtrale, comme s’il défiait ses concurrents d’en faire autant. Afin de concrétiser son rêve d’enfant, le métavers, il a décidé de mettre en œuvre des moyens colossaux : 10 000 ingénieurs hautement qualifiés seront recrutés en Europe dans les 5 prochaines années. Cette annonce a été faite quelques jours avant celle du changement de nom du groupe Facebook en Meta , le 28 octobre, démontrant ainsi l’engagement total du fournisseur de réseaux sociaux dans la transition vers le métavers. Le 22 juillet 2021, dans une interview à The Verge , le créateur de Facebook racontait : « Je pense à certains de ces trucs depuis le collège quand je commençais tout juste à coder. […] J’écrivais du code

Sans Sauvegarde, pas de cyber-résilience

Par Alexandra Lemarigny, directrice commercial Europe du Sud Opentext Security Solutions Les études diverses sur les habitudes de sauvegarde des entreprises et leurs collaborateurs sont sans équivoque : très majoritairement, elles ne s’attardent vraiment sur ces questions de sauvegarde ou de récupération qu’en cas d’incidents. Pourtant la sauvegarde est l’élément majeur des dispositifs de cyber-résilience, à savoir la capacité à rester opérationnel, même face aux cyberattaques et à la perte de données. La sauvegarde n’est pas suffisamment considérée Dans les faits, force est de constater que la sauvegarde n’est pas envisagée dans son entièreté par les entreprises qui n’ont pas eu à subir d’accidents et il est fréquent qu’elles ne sauvegardent pas les éléments les plus pertinents. A titre d’exemples une entreprise peut ne sauvegarder qu’un ou deux serveurs, ou un élément qu’elle a identifié comme critique quelques années auparavant. Certaines ne tiennent pas compte de l’évolution de leu

Implants cérébraux : la délicate question de la responsabilité juridique des interfaces homme-machine

Dans le film Transcendance , de Wally Pfister, sorti en 2014, le héros mourant transfère son esprit dans un ordinateur quantique. Wally Pfister, 2014 Par  Elise Roumeau , Université Clermont Auvergne (UCA) Depuis quelques années, Elon Musk ne cesse de faire des annonces relatives à des avancées technologiques. Voitures autonomes , voyages interplanétaires , interface homme-machine , achat du réseau social Twitter… rien ne semble arrêter l’homme d’affaires. Aucun obstacle technique, géographique, physiologique ne lui semble infranchissable. Pourtant, ses projets pourraient, à court terme, poser de véritables difficultés du point de vue juridique. La recherche d’une fusion entre le cerveau et l’intelligence artificielle Avec Neuralink, l’un des objectifs visés par Elon Musk est de créer une interface entre l’humain et la machine . À plus ou moins court terme, le projet porte sur le développement d’implants cérébraux pour pallier des troubles neur

ChatGPT et cybersécurité : quels risques pour les entreprises ?

Analyse de Proofpoint Les plateformes de génération de texte tel que ChatGPT permettent de créer du contenu de qualité, instantanément, gratuitement, et sur n’importe quel sujet. Comme le confirme le lancement de Bard par Google, nous sommes désormais entrés dans une course à l’IA, ou chaque géant du web cherche à posséder la meilleure solution possible. Si l’avancée technologique est majeure, le risque notamment pour la cybersécurité des entreprises est indéniable. Comment lutter contre des campagnes de phishing de plus en plus ciblées et sophistiquées, maintenant alimentées par des technologies capables de parfaire encore plus la forme et la teneur d’un email malveillant ? En quelques mots, ChatGPT offre une ingénierie sociale très performante, mais une automatisation encore limitée. Concernant la détection de la menace par rançongiciels, comme l’explique Loïc Guézo, Directeur de la stratégie Cybersécurité chez Proofpoint, « Bien que les chatbots puissent générer du texte pour le cor

Sondage : quatre Français sur dix craignent le vol d'identité

Selon un sondage représentatif commandé par le fournisseur de messagerie GMX , de nombreux internautes français sont préoccupés (31%), voire très inquiets (9%), d'être victimes d'un vol d'identité. La majorité craint que des inconnus puissent faire des achats (52%) avec leur argent. Dans le cas d'une usurpation d'identité, les criminels accèdent aux comptes en ligne et agissent au nom de leurs victimes. De nombreuses personnes interrogées craignent que des inconnus signent des contrats en leur nom (37 %), que des escrocs utilisent l'identité volée pour ouvrir de nouveaux comptes (36 %) et que des informations les plus privées tombent entre des mains étrangères ou soient rendues publiques (28 %). Besoin de rattrapage en matière de sécurité des mots de passe Il est urgent de rattraper le retard en matière d'utilisation de mots de passe sûrs selon GMX : 34 % des utilisateurs d'Internet en France utilisent dans leurs mots de passe des informations personnell