La posture antiétatiste d’un Elon Musk ne se limite pas à la volonté d’affirmer un nouvel ordre institutionnel au sein de la culture politique occidentale. Les fondements mêmes de cette culture définie par le droit et les règlements sont mis à bas. Gerd Altmann Par Virginie Tournay , Sciences Po et Guy Saez , Sciences Po Grenoble Les grandes firmes numériques restructurent l’espace politique sous une forme que l’on peut qualifier de néoféodale. Le contrat social fondé sur l’idéal républicain d’une communauté de semblables s’efface, au profit de liens personnels d’individu à individu. Pour les firmes, l’enjeu est le contrôle du cyberespace, notamment l’utilisation des données personnelles, mais aussi la prise en charge de la santé, de la sécurité ou de la mobilité des usagers, jusqu’alors assurées par les États. La nomination de l’entrepreneur Elon Musk à l’agence de l’efficacité gouvernementale (DOGE) es...
Bouter les mots anglais hors de notre langue française. Tel était un peu l'objectif du concours Francomots lancé du 15 janvier au 7 février par Alain Joyandet, le secrétaire d'État à la francophonie . Le jury, composé notamment de MC Solaar et de Sapho, a récompensé six élèves et étudiants qui ont transposé en français six anglicismes : tuning, chat, buzz, newsletter, talk. Pour remplacer le terme tuning, les participants ont proposé autodéco, persauto ou encore revoiturage, mais le jury a retenu bolidage. Pour le célèbre buzz d'internet, plutôt que bruip, ibang ou réseaunance, le jury a choisi le mot d'origine arabe ramdam, qui signifie tapage, vacarme. Pour le mot chat, éblabla et tchatche sont arrivés exæquo devant le pourtant joli claverbiage. Enfin, newsletter devient infolettre et talk se transpose en débat. Hormis quelques exemples à succès (informatique, logiciel), de telles transpositions, notamment proposées par l'Académie française, sont rarement utilis...