Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Covid-19 : comment le scan 3D fait avancer la formation médicale

 

mannequin

Les mannequins réalistes sont utilisés pour la formation aux tests diagnostiques du Covid-19, aux complications respiratoires, et bien plus. (Photo de Lifecast Body Simulation)


Par Andrei Vakulenko, Directeur du Développement Commercial chez Artec 3D

Aujourd'hui, tous les regards sont rivés sur les professionnels de santé. Alors que la pandémie de coronavirus fait rage, les médecins, infirmières et autres personnels soignants sont en première ligne pour soigner les malades, créer en urgence des protocoles de sécurité, et mettre au point des traitements contribuant à éradiquer le virus. Pendant ce temps, la future génération de professionnels médicaux apprend les spécificités du métier avant de participer à leur tour à la lutte contre les maladies.

La formation médicale se voit accélérée et enrichie par l'utilisation combinée des technologies de scan 3D, de l'impression 3D et de la réalité virtuelle. Ces outils ne cessent de gagner en popularité au sein de la communauté médicale - une tendance que la pandémie ne fait que renforcer.

De la dissection de cadavres virtuels numérisés en 3D...

Si la Covid-19 a développé l'enseignement en ligne et à distance, des étudiants de la faculté de médecine de Montpellier ont déjà l'habitude de cette forme d'apprentissage, en particulier quand ils doivent disséquer des cadavres, via des technologies de réalité virtuelle.

De vrais cadavres sont traditionnellement utilisés pour enseigner l'anatomie humaine et la dissection aux étudiants en médecine, mais des problèmes de disponibilité et de coût se posent souvent. Disséquer un cadavre est onéreux, d'autant plus que les étudiants inexpérimentés ne réussissent pas toujours du premier coup et peuvent abîmer voire détruire ce cadavre.

Guillaume Captier et Mohamed Akkari, deux chirurgiens du Laboratoire d'anatomie de la faculté de Montpellier, ont eu l'idée d'utiliser le scan 3D pour créer une application de formation à la dissection de cadavres. Afin de garantir le réalisme et la précision de l'exercice, toutes les étapes de la dissection ont été réalisées sur un vrai cadavre et ensuite numérisées à l'aide de scanners 3D, pour créer des modèles photoréalistes

Désormais, les étudiants s'entrainent à la dissection dans un environnement de réalité virtuelle montrant des cadavres ultraréalistes constitués de plusieurs couches de peau, de fascia et de muscle.

Grâce aux dispositifs haptiques, les élèves peuvent ressentir une résistance dans les instruments qu'ils utilisent pour pratiquer des dissections numériques. Ce projet pilote représente une forme d'apprentissage virtuel qui pourrait rapidement devenir populaire grâce aux économies qu'il permet et à son accessibilité aux étudiants à distance.

...à la simulation médicale sur des mannequins imprimés en 3D

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, les hôpitaux NHS Nightingale n'ont eu d'autre choix que d'innover face à la propagation de la Covid-19. Dès le début de l'épidémie, les respirateurs sont devenus indispensables au traitement des cas de Covid-19 les plus graves. Toutefois, dans les situations d'urgence, la précision est cruciale et peut constituer un défi pour les infirmières et les médecins débutants.

Deux semaines à peine avant que le Royaume-Uni ne se confine, les hôpitaux NHS Nightingale ont reçu des mannequins hyperréalistes à des fins médicales.

Pour créer ces mannequins, des volontaires vivants de tous âges, formes et origines sont scannées en 3D, afin d'obtenir un éventail de modèles de différentes taille, poids...

Ces scans sont ensuite imprimés en 3D puis utilisés pour créer des moules. Les touches finales, y compris l'ajout de poils (d'homme et de yak) sur les mannequins, ne fait qu'ajouter à leur réalisme.

Le scan et l'impression 3D servent également à reproduire des composants qui seraient extrêmement difficiles à mouler, telle la cage thoracique. Les mannequins ne se limitent pas à leur apparence incroyablement réaliste : ils ont atteint un niveau où ils peuvent avoir des capacités respiratoires et des fonctions internes, y compris le battement d'un pouls et une simulation de respiration. Chaque mannequin est également équipé d'une caméra enfoncée dans sa gorge et utilisée pour la formation à l'intubation.

Grâce aux mannequins scannés en 3D, les hôpitaux ont d'ores et déjà pu former des milliers de professionnels de santé aux soins liés à la Covid-19, et cela sans la pression de travailler sur un vrai patient et sans aucun risque d'une contamination.

Cette technologie 3D sert non seulement à améliorer la réactivité face à l'épidémie mais également à former un grand nombre de personnels soignants à utiliser des respirateurs, des ventilateurs et des incubateurs.

Ces deux cas offrent un aperçu du futur de la formation médicale. Chacun crée un environnement sûr et contrôlé pour la formation médicale, en éliminant la pression subie par les étudiants pour « réussir du premier coup ». La pandémie de Covid-19 accélère indubitablement ce genre d'avancées, et la présence du scan 3D dans la formation médicale se renforce au fur et à mesure que notre monde se numérise.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...