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L’Arcep et l’ADEME créent l’observatoire des impacts environnementaux du numérique

Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...

Les cryptomonnaies, un enjeu de la présidentielle aux États-Unis

 

bitcoin

Par Olivier Bossard, HEC Paris Business School

Donald Trump s’affiche en défenseur du bitcoin et des cryptomonnaies. Au-delà de la position du candidat des Républicains, la question des cryptomonnaies irrigue le débat présidentiel aux États-Unis.


À l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2024, les cryptomonnaies s’imposent comme un sujet de débat essentiel. Leur impact va bien au-delà des simples transactions financières ; elles influencent les stratégies de financement de campagne, les discours de Trump et Harris, et la mobilisation de leurs électeurs.

Depuis le lancement de Bitcoin en 2009, les cryptomonnaies ont gagné en notoriété, attirant des millions d’investisseurs. En 2024, une enquête de Pew Research révèle que près de 40 % des jeunes adultes américains détiennent des cryptomonnaies. Cette tendance croissante pousse les candidats à adapter leur message pour séduire cette frange de l’électorat.

De plus en plus de politiciens acceptent des dons en cryptomonnaies pour financer leurs campagnes. Par exemple, en 2020, le candidat libertarien Jo Jorgensen avait ouvert la voie en acceptant des dons en Bitcoin. En 2024, cette pratique s’est intensifiée avec des figures comme le sénateur Rand Paul, qui a fait campagne sur l’acceptation des cryptomonnaies. Les dons en cryptomonnaies permettent aux candidats d’atteindre une base d’électeurs plus jeune, souvent moins représentée dans les systèmes de financement traditionnels. Les transactions rapides et la possibilité de dons anonymes attirent également certains contributeurs.

Les cryptos pour financer les campagnes

Le candidat républicain Vivek Ramaswamy, entrepreneur et investisseur, a été l’un des premiers à accepter des dons en Bitcoin. Il a déclaré que cela faisait partie de sa vision pour une économie plus décentralisée. Son équipe utilise également des NFTs pour collecter des fonds, ce qui lui permet de se positionner comme un innovateur dans le domaine numérique.

Les candidats abordent le sujet des cryptomonnaies avec des perspectives variées, allant de la promotion d’une réglementation favorable à des critiques virulentes. L’ancien président Donald Trump a exprimé des opinions contrastées sur les cryptomonnaies. D’une part, il a qualifié Bitcoin de « fraude » et a critiqué son utilisation, arguant qu’il concurrençait le dollar américain et menaçait la souveraineté monétaire des États-Unis. Cependant, Trump a également montré un intérêt pour les technologies financières et a laissé entendre que, s’il revenait au pouvoir, il pourrait envisager des politiques qui pourraient, au moins indirectement, soutenir l’innovation dans le secteur. Quelle facette de Trump faut-il croire ?

De son côté, la vice-présidente Kamala Harris a adopté une position plus mesurée mais moins girouette. Elle a reconnu le potentiel des cryptomonnaies tout en mettant en avant la nécessité d’une régulation. Harris a exprimé des préoccupations concernant les risques liés à la sécurité et à la protection des consommateurs. En tant que vice-présidente, elle a été impliquée dans des discussions sur la manière de réguler le secteur des cryptomonnaies pour éviter les abus tout en encourageant l’innovation. Harris a plaidé pour un cadre réglementaire qui protège les consommateurs et prévient la criminalité financière.

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Des soutiens partisans

Pour éclairer la différence de positions entre républicains et démocrates, il faut souligner que parmi les soutiens de Trump, on dénombre des pro-cryptomonnaies notoires : Ron DeSantis, le gouverneur (républicain) de Floride a déclaré que les cryptomonnaies sont essentielles pour promouvoir la liberté économique. Il a promis de créer un environnement réglementaire favorable pour encourager l’innovation technologique en Floride, attirant ainsi des entreprises de la blockchain. De même, Ted Cruz, le sénateur (républicain lui aussi) du Texas est un fervent défenseur des cryptomonnaies. Il a récemment proposé des lois pour faciliter les dons en Bitcoin pour les campagnes électorales, arguant que cela renforce la transparence et l’engagement civique.

Quant à Elon Musk, sa position sur les cryptomonnaies est à la fois complexe et fluctuante. En tant que PDG de Tesla et SpaceX, Musk a exprimé un intérêt notable pour le Bitcoin et d’autres cryptomonnaies, influençant de manière significative les marchés avec ses tweets et déclarations. En 2021, Tesla a annoncé avoir acheté 1,5 milliard de dollars de Bitcoin et a temporairement accepté le Bitcoin comme moyen de paiement pour ses véhicules, avant de suspendre cette option en raison de préoccupations environnementales liées à l’impact énergétique du minage de Bitcoin. Musk a également montré un intérêt pour Dogecoin, une cryptomonnaie initialement créée comme une blague, en la promouvant régulièrement sur Twitter et en contribuant à sa volatilité. Cependant, il a souvent insisté sur la nécessité de rendre les cryptomonnaies plus durables et a exprimé des réserves sur leur consommation énergétique.

Du côté démocrate, de nombreux soutiens de Kamala Harras s’affichent comme sceptiques vis-à-vis des cryptos : Elizabeth Warren notamment, la sénatrice (démocrate) du Massachusetts est très critique à l’égard des cryptomonnaies. Elle les qualifie de « systèmes financiers dangereux » qui peuvent alimenter la criminalité et l’évasion fiscale. Warren prône des régulations strictes pour protéger les consommateurs, ce qui pourrait aliéner les électeurs plus jeunes. Quant à Joe Biden, bien que l’actuel président n’ait pas pris de position ferme sur les cryptomonnaies, son administration a mis en place des réglementations plus strictes sur le secteur. Cela a suscité des inquiétudes parmi les défenseurs de la cryptomonnaie, qui craignent une répression plus sévère.

Un outil de mobilisation des électeurs

Les campagnes utilisent les cryptomonnaies comme un outil pour mobiliser les électeurs, en particulier les jeunes. Des événements comme des meetups autour des cryptomonnaies ou des webinaires éducatifs sont organisés pour engager les électeurs.

Parmi les stratégies les plus innovantes, on peut mentionner les initiatives d’Andrew Yang (démocrate) : Yang a été un précurseur dans l’utilisation des cryptomonnaies en politique. Il a proposé d’explorer le potentiel d’un dollar numérique et a utilisé des plates-formes de cryptomonnaie pour financer ses campagnes. On peut également mentionner l’utilisation des réseaux sociaux : les candidats exploitent les plates-formes comme Twitter et TikTok pour atteindre les jeunes électeurs, en parlant de cryptomonnaies et en organisant des sessions de questions-réponses sur leur utilisation et leur potentiel.

BFM.

Quant à l’impact sur le vote, les jeunes électeurs sont souvent plus ouverts aux candidats qui soutiennent les cryptomonnaies. Un sondage récent a montré que 65 % des électeurs de moins de 30 ans soutiennent les candidats qui acceptent des dons en cryptomonnaies. Cette dynamique pourrait avoir un impact significatif dans des États clés.

Des défis et enjeux réglementaires

Le paysage réglementaire des cryptomonnaies est en pleine évolution. Les candidats doivent naviguer dans un environnement complexe où les positions sur la réglementation peuvent influencer leur soutien.

Le Congrès débat actuellement de la nécessité d’un cadre réglementaire clair. Les propositions incluent la création d’une agence dédiée à la régulation des cryptomonnaies, ce qui pourrait avoir des répercussions profondes sur l’innovation dans le secteur.

Les résultats de l’élection de 2024 pourraient redéfinir le cadre réglementaire des cryptomonnaies. Un président favorable aux cryptomonnaies pourrait favoriser des lois libérales, tandis qu’un président plus sceptique pourrait imposer des restrictions plus sévères.

Les cryptomonnaies sont devenues un élément central de la campagne présidentielle américaine de 2024. Que ce soit à travers le financement de campagne, les positions des candidats ou la mobilisation des électeurs, leur impact est indéniable. Alors que les électeurs se préparent à voter en novembre 2024, il sera crucial de suivre l’évolution des positions de Trump et Harris et l’influence croissante des cryptomonnaies sur le paysage politique. Les décisions prises pendant cette campagne pourraient avoir des répercussions durables sur l’avenir de la réglementation des cryptomonnaies aux États-Unis, et par ricochet dans le monde entier.The Conversation

Olivier Bossard, Professeur de Finance, HEC Paris Business School

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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