Par Valère Ndior , Université de Bretagne occidentale Pour faire face aux géants du numérique, l’Union européenne s’est dotée d’une législation ambitieuse : le règlement européen sur les services numériques. Plus d’un an après son entrée en vigueur, elle reste complexe dans son application, et peine à s’imposer face à l’arbitraire des plateformes. Des services tels que Meta ou X se sont arrogé de longue date le pouvoir de remanier les règles affectant la vie privée ou la liberté d’expression , en fonction d’intérêts commerciaux ou d’opportunités politiques. Meta a ainsi annoncé la fin de son programme de fact-checking en matière de désinformation en janvier 2025, peu de temps avant le retour au pouvoir de Donald Trump, qui manifestait une hostilité marquée à cette politique . Du côté des gouvernements, les décisions d’encadrement semblent osciller entre l’intervention sélective et l’inaction stratégique. Sous couvert d’ordre public ou de sécurité nationale, d...
Rarement une élection aura à ce point été ciblée par des ingérences étrangères et des tentatives de désinformation. « Des institutions, autorités, acteurs de la société civile et vérificateurs de faits tels que l’Observatoire européen des médias numériques, le Réseau européen des normes de vérification des faits et EUvsDisinfo ont détecté et révélé de nombreuses tentatives de tromper les électeurs avec des informations manipulées ces derniers mois », assurait mercredi le Parlement européen. « Les acteurs de la désinformation ont diffusé de fausses informations sur la façon de voter, cherché à décourager les citoyens de voter ou encore cherché à semer la division et la polarisation avant le vote en détournant des sujets de grande envergure ou controversés. Parfois, ces tentatives de tromper consistent à inonder l’espace informationnel avec une abondance d’informations fausses et trompeuses, dans le but de détourner le débat public. Souvent, des dirigeants et leade...