Par Valère Ndior , Université de Bretagne occidentale Pour faire face aux géants du numérique, l’Union européenne s’est dotée d’une législation ambitieuse : le règlement européen sur les services numériques. Plus d’un an après son entrée en vigueur, elle reste complexe dans son application, et peine à s’imposer face à l’arbitraire des plateformes. Des services tels que Meta ou X se sont arrogé de longue date le pouvoir de remanier les règles affectant la vie privée ou la liberté d’expression , en fonction d’intérêts commerciaux ou d’opportunités politiques. Meta a ainsi annoncé la fin de son programme de fact-checking en matière de désinformation en janvier 2025, peu de temps avant le retour au pouvoir de Donald Trump, qui manifestait une hostilité marquée à cette politique . Du côté des gouvernements, les décisions d’encadrement semblent osciller entre l’intervention sélective et l’inaction stratégique. Sous couvert d’ordre public ou de sécurité nationale, d...
Le 28 janvier 1981, le premier traité international contraignant sur la protection des données personnelles était ouvert à la signature à Strasbourg. La Convention du Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel, également appelée « Convention 108 », constituait alors un premier texte fort, ouvrant un espace juridique commun pour quelque 55 pays. 41 ans plus tard, cette date est devenue la Journée mondiale pour la protection des données et c’est peu dire qu’en quarante ans, les données se sont multipliées, devenant un or numérique qui a fait la fortune de géants comme Google, Facebook ou Amazon. L’objectif principal de cette journée est donc de sensibiliser le public sur les défis en matière de protection des données face à toutes les tentatives de vol, de manipulation ou d’escroquerie, et d’informer chacun sur ses droits et la manière dont ils peuvent être exercés. L’Europe a infligé 1,25 milliard d’eur...