Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...

Depuis juin 2003, la portabilité des numéros est certes effective, mais en l'absence d'un guichet unique et avec des délais variant entre un et deux mois, les candidats au déménagement ont été peu nombreux : 750 900 en trois ans. Pressé par les abonnés et des associations de consommateurs très pugnaces, François Loos, ministre de l'Industrie, a pris un décret en janvier pour accélérer la procédure : ainsi au 1er janvier 2007, il était prévu de pouvoir migrer en dix jours.
Las, ce lundi, Jean-Noël Tronc, président du groupement d'intérêt économique « Entité de gestion de la portabilité », qui regroupe tous les opérateurs français, a annoncé un « plein fonctionnement du système au printemps. »
Raison invoquée pour ce retard : les opérateurs ne sont pas encore prêts, qui doivent interconnecter leurs systèmes d'information respectifs et réaliser des tests en décembre et janvier prochain. Si le ministre s'est dit « déçu », l'Arcep s'est voulue rassurante sur le délai annoncé, qui sera précisé en février.
En revanche, le député UMP Luc Chatel, auteur de l'amendement sur la portabilité ne décolère pas, dénonçant « l'attitude des trois opérateurs historiques qui freinent volontairement l'application [d'un] dispositif » présent depuis longtemps chez nos voisins européens. Ce nouvel épisode place encore les opérateurs sur le gril. Ces dernières années, seule la pression de l'Arcep et des associations de consommateurs les a contraints à infléchir des pratiques tarifaires aussi complexes qu'opaques. En novembre 2005, l'Arcep avait ainsi imposé une baisse de 20 % du prix des SMS, véritable vache à lait des opérateurs. En mars dernier, c'est Bruxelles qui a tapé du poing sur la table pour les tarifs d'itinérance (roaming) qui font bondir les factures des vacanciers ayant le malheur de téléphoner avec leur portable à l'étranger. Auparavant en décembre 2005, après une action de l'UFC-Que choisir, le conseil de la concurrence condamnait les trois opérateurs pour entente illicite avec une amende record de 534M€, actuellement en appel… Bref, entre usagers et opérateurs, le bras de fer se poursuit.