Par Maximiliano Marzetti , IÉSEG School of Management Aux États-Unis, un premier jugement autorise l’usage d’œuvres légalement acquises pour l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, mais le recours à des contenus piratés est, lui, explicitement condamné. Un coup d’arrêt pour les auteurs, et un bouleversement juridique aux enjeux internationaux ? En 2024, les auteurs Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson ont porté plainte contre Anthropic, l’un des géants de l’intelligence artificielle (IA), l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son modèle de langage Claude . Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires : au moins 47 procès ont déjà été engagés aux États-Unis, visant différentes entreprises consacrées à l’IA. La question principale ? Les modèles d’IA auraient été entraînés à partir d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation préalable des auteurs,...

« L'enjeu est majeur. Un des reproches faits à Google était de numériser les ouvrages sans se préoccuper des droits d'auteur. S'il y a une approche commune dans ce domaine, c'est la garantie que la chaîne du livre est préservée au niveau européen », souligne M. Racine.
La BNF, qui a développé le système SPAR (Système de préservation et d'archivage réparti), souhaite « une coordination à l'échelon national des programmes de numérisation. » C'est que cette numérisation (transformation d'un document papier en document électronique), longtemps attendue, se développe tous azimuts : municipalités, archives départementales, et même « La Dépêche » qui va numériser d'ici 2010… 2,5 millions de pages. A la BNF, en 10 ans, 10 milliards de documents ont été collectés sur internet, plus 300 000 numérisés pour la BNE. « La BNF est désormais dans une phase de numérisation de masse », assure M. Racine. Le coût global du projet - collecte, numérisation, conservation - est de l'ordre de 26 M€ sur trois ans, financés par l'État.
Mais face à Google, ses milliards et sa technologie, l'Europe doit faire vite pour que la Babel numérique reflète la diversité des cultures.