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Les droits d’auteur en danger ? Ce que l’affaire « Bartz contre Anthropic » risque de changer aux États-Unis… et ailleurs

  Par  Maximiliano Marzetti , IÉSEG School of Management Aux États-Unis, un premier jugement autorise l’usage d’œuvres légalement acquises pour l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, mais le recours à des contenus piratés est, lui, explicitement condamné. Un coup d’arrêt pour les auteurs, et un bouleversement juridique aux enjeux internationaux ? En 2024, les auteurs Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson ont porté plainte contre Anthropic, l’un des géants de l’intelligence artificielle (IA), l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son modèle de langage Claude . Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires : au moins 47 procès ont déjà été engagés aux États-Unis, visant différentes entreprises consacrées à l’IA. La question principale ? Les modèles d’IA auraient été entraînés à partir d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation préalable des auteurs,...

La chasse aux antiradars

Il y a quelques semaines, les Toulousains médusés découvraient sur des panneaux 4x3 le portrait géant d'un gendarme, lunettes lasers en main, en train de les fixer. Un joli coup de pub en trompe l'œil pour vendre un nouveau modèle d'avertisseur de radars. C'est que depuis la mise en place du système des radars automatiques en France il y a huit ans, le marché de ces appareils qui permettent aux automobilistes, en temps réel, de connaître l'emplacement des radars mobiles, a littéralement explosé.

« C'est l'appel de phare du XXIe siècle », résume la société Coyote, qui revendique plus de 340 000 utilisateurs et 481 831 radars mobiles signalés.

Son concurrent, AlerteGPS affiche un chiffre d'affaires en hausse de 60 % (à 17M€ en 2008) et affirme avoir vendu 700 000 équipements en trois ans pour une communauté aujourd'hui riche de 850 000 membres. Les sociétés mettent également en avant le fait que leurs avertisseurs et leurs membres permettent de signaler, outre les radars mobiles, les « zones à risques » (accidents, bouchons, etc.) ; contribuant ainsi à sécuriser les trajets. « C'est se donner bonne conscience à peu de frais », peste Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière (LCVR), qui vient de demander au gouvernement d'interdire ces avertisseurs, comme l'ont fait certains autres pays européens (la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche). La Ligue, qui fait de la lutte contre la vitesse excessive son combat n° 1, veut même aller plus loin.

« Nous souhaitons que les constructeurs mettent en place dans leurs véhicules le système de limiteur s'adaptant à la vitesse autorisée (Livia) actuellement expérimenté dans les Yvelines », confiait hier à La Dépêche Chantal Perrichon.

Pour l'heure, le gouvernement reste dans l'expectative sur l'interdiction des populaires avertisseurs. Il est vrai que le dernier comité interministériel à la sécurité routière (CISR), qui s'est tenu le 18 février dernier, a suffisamment mis l'accent sur les contrôles de vitesse : apparition d'ici l'année prochaine des radars tronçons, qui mesureront la vitesse moyenne sur quelques kilomètres ; éloignement des panneaux annonçant un radar fixe à au moins 1 kilomètre ; installation de 250 nouveaux radars fixes cette année et de 250 radars aux feux rouges.


Faut-il les interdire ?

NON. Jean-Luc Nobleaux, journaliste spécialisé auto moto, auteur de « Radars, le grand mensonge » (Ed. Tatamis).
L'engouement pour les avertisseurs de radars est la conséquence d'un système injuste. À partir du moment où l'on multiplie les radars « pièges » sur des tronçons parfaitement sécurisés, on ne peut pas empêcher les gens - et notamment les gros rouleurs - de chercher à les éviter. Supprimer les détecteurs de radars serait vain, dans la mesure où les radars (à la française) n'ont jamais fait baisser le nombre d'accidents, comme le prouvent les chiffres. Si une telle interdiction venait à être prise ; il ne s'agirait pour les pouvoirs publics que de chercher à optimiser le chiffre d'affaire du système « radars » et rien d'autre. Car ce système tel qu'il est conçu chez nous, ne peut proliférer que s'il s'auto-finance. Il faut noter aussi que cette idée d'interdiction est portée par une association extrémiste et jusqu'au-boutiste qui n'est pas représentative mais qui, complice du gouvernement, bénéficie de la bienveillance des pouvoirs publics.

OUI. Chantal Perrichon, présidente de l'association Ligue contre la violence routière (LCVR).
Nous proposons d'interdire les avertisseurs car tout ce qui sert à affaiblir les contrôles de vitesse va à l'encontre de la sécurité routière. La preuve : les résultats inespérés que nous enregistrons depuis 2002 et qui ne concernent pas les grands excès de vitesse mais bien la vitesse de tous. Chacun a abaissé sa vitesse et cela a eu des conséquences immédiatement visibles. Abaisser de 1 % la vitesse conduit à diminuer de 4 % le nombre de tués sur les routes. Ce constat a été fait dans tous les pays européens. Ces systèmes - « chacal », « hyène » ou ce que vous voulez - sont des provocations. Il faut que les gens acceptent de respecter les limitations ; et cela d'autant plus que lors de la recherche des causes des accidents, la vitesse est sous-évaluée alors qu'elle est le premier facteur d'accident, ce n'est pas l'alcool. Rien n'a été fait sur ce facteur vitesse depuis 2002 ? Si on veut agir vite, il faut agir maintenant, c'est le sens de notre souhait d'interdiction des avertisseurs.

De l'avertisseur au détecteur
Les avertisseurs de radars. Les avertisseurs de radars sont légaux en France puisqu'ils n'embarquent pas de technologies pour détecter et/ou brouiller les dispositifs de contrôle de vitesse des forces de l'ordre. On peut répertorier deux types d'avertisseurs. Le premier type consiste en des appareils, dont les plus petits ont la taille d'un briquet, qui embarquent une puce GPS, la liste publique de l'emplacement des radars fixes et celle, plus aléatoire, des zones susceptibles d'être l'objet de contrôles potentiels (radars mobiles, embarqués, jumelles). La plupart des terminaux GPS disposent des mêmes caractéristiques. Le second type d'avertisseur qui a le vent en poupe rajoute une fonction communautaire : l'avertisseur peut émettre et recevoir en temps réel des informations dès lorsqu'il se trouve dans le réseau de la communauté. Et ce sont les automobilistes qui, en appuyant sur un bouton, alertent la communauté de la présence d'un radar ou d'un événement routier. Coyote, AlerteGPS, Inforad, etc. proposent des modèles sans cesse plus sophistiqués et revendiquent chacune d'avoir la meilleure base de données de radars ou la plus grande communauté en France ou/et en Europe. Les avertisseurs s'invitent aussi de plus en plus dans les smartphones (iPhone, mobiles Android) via de petites applications.

Les détecteurs de radars. Les détecteurs de radars sont des appareils très sophistiqués et beaucoup plus chers que les avertisseurs (à partir de 250 €). Strictement interdits en France, ils se trouvent assez facilement sur des sites internet étrangers, notamment belges. Ces appareils permettent de détecter les ondes émises par les radars comme celle des jumelles lasers. Mais gare à vous si vous vous faites prendre lors d'un contrôle. L'article R413-15 du code de la route prévoit 1 500 € d'amende, une suspension du permis pouvant aller jusqu'à 3 ans, le retrait de 2 points et même la saisie du matériel et de la voiture.

Témoignage : « J'ai mon Coyote pour garder mon permis »
Robert, cadre carcassonnais dans une grande entreprise du Grand Sud.
« J'ai reçu un terminal Coyote en décembre, c'était mon cadeau de Noël. Depuis, je l'utilise tous les jours sur les routes de la région, en Aveyron, en Ariège. Si je veux garder mon permis de conduire, c'est un outil indispensable. Mon Coyotte est 100 % efficace, sauf la nuit où il y a moins de membres de la communauté sur les routes », explique Robert. « Cela ne sert pas à rouler vite, mais c'est une aide pour ceux qui, comme moi, on la tête en l'air et se retrouvent vite au-dessus des limitations. » Robert apprécie aussi l'entraide qui existe entre membres. « À Toulouse, je suis entouré de 250 Coyote et sur autoroute entre 35 et 50, en journée. Cela permet d'avoir des informations fiables », explique le quadragénaire, qui a déjà signalé à la communauté en appuyant sur un bouton de son appareil la présence de radars mobiles en bord de route, ou de perturbation du trafic. Le prix de la tranquillité « 200€ l'appareil et un abonnement mensuel de 12 € par mois. »

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