Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...
Une semaine après le rapport de la CNIL et de la DGCCRF sur le profilage des internautes par les agences de voyage en ligne (qui adaptent leurs prix en fonction des visites des internautes entre autres), les eurodéputés demandent à la Commission européenne d'agir.
Le Parlement européen a ainsi adopté aujourd'hui à une large majorité une résolution sur l'application de la directive 2005/29/CE sur les pratiques commerciales déloyales. Dans cette résolution, les eurodéputés "s'inquiètent du nombre croissant de plaintes concernant des usagers de sites d'achat de billets en ligne qui ont été victimes d'IP tracking" ; les parlementaires demandent à la Commission européenne d'enquêter sur la fréquence de cette pratique "qui génère une concurrence déloyale et qui constitue un détournement des données personnelles des utilisateurs, et, le cas échéant, de proposer une législation adéquate pour protéger les consommateurs"
L'eurodéputée PS du Sud Ouest, la gersoise Françoise Castex, avait reproché à l'enquête de la CNIL et de la DGCCRF, rendue publique le 27 janvier dernier, de ne pas lever pas le doute sur les tarifs obscurs pratiqués par les grands opérateurs de transports sur la toile. Aujourd'hui, la parlementaire, spécialiste des questions de vie privée se félicite de ce vote: "C'est la preuve que les usagers ne sont pas paranoïaques et que l'IP-tracking n'est pas qu'une préoccupation franco-française".
"Nous demandons à la Commission européenne de protéger comme il se doit les millions de consommateurs victimes d'espionnage, notamment via l'utilisation de leur historique de navigation. Le consentement explicite de l'utilisateur doit être la règle, et non l'exception!", conclut Françoise Castex, qui presse le Conseil d'adopter le nouveau règlement européen sur les données personnelles.