Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...
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Sujet à controverse, ce texte oppose les défenseurs des libertés à l’Etat, qui souhaite élargir le champ d’action de nos agences de renseignement.
UMP et PS sont décidés à le voter, en réponse aux attaques violentes dont notre pays a durement fait les frais le 7 et 9 janvier dernier.
On peut se poser la question de l’urgence qui est mise derrière ce projet. Après une 1ère lecture le 13 avril, le vote est déjà prévu courant mai car le projet est examiné en procédure accélérée, soit une seule lecture par l’Assemblée Nationale et le Sénat. Mais les députés auront-ils vraiment le temps de lire ce projet extrêmement technique et surtout à potentiel liberticide ? « Il est important qu’on leur laisse le temps de comprendre ce qu’ils vont voter, de peser le pour et le contre » pense Bertrand Girin, président de Reputation VIP. Cette loi est trop importante pour être traitée de cette façon, elle doit être envisagée comme un projet de fond.
« Certains éléments de cette loi sont tout à fait légitimes, notamment le fait de pouvoir placer sur écoute les proches de terroristes supposés. C’est un bel exemple de notre capacité à apprendre du passé » précise Bertrand Girin. En effet, lors des attentats de janvier dernier les frères Kouachi auraient utilisé les portables de leurs épouses, il aurait donc été extrêmement utile d’avoir la possibilité de les placer sur écoute et peut-être de limiter l’ampleur du drame.
« D’autres parties de la loi nous semblent, au contraire, poser problème. La mise en place de boîtes noires systématiques chez les fournisseurs d'accès et hébergeurs permettra d’espionner l’ensemble de l’Internet français » commente Bertrand Girin, « cela pose deux problèmes, un problème démocratique mais aussi un problème économique ».
Au niveau économique, les acteurs du numérique français menacent de déplacer leurs activités hors de France. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des acteurs majeurs du numérique en France, il nous faut absolument conserver le dynamisme dont la France fait preuve dans ce secteur » précise Bertrand Girin.
Enfin, au niveau démocratique, « ce projet risque de porter atteinte à la liberté des individus, c’est pourquoi la demande des associations, qui réclament que plus de temps soit accordé à l’élaboration et à l’étude de cette loi, nous semble tout à fait légitime chez Reputation VIP » conclut Bertrand Girin.