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Les droits d’auteur en danger ? Ce que l’affaire « Bartz contre Anthropic » risque de changer aux États-Unis… et ailleurs

  Par  Maximiliano Marzetti , IÉSEG School of Management Aux États-Unis, un premier jugement autorise l’usage d’œuvres légalement acquises pour l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, mais le recours à des contenus piratés est, lui, explicitement condamné. Un coup d’arrêt pour les auteurs, et un bouleversement juridique aux enjeux internationaux ? En 2024, les auteurs Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson ont porté plainte contre Anthropic, l’un des géants de l’intelligence artificielle (IA), l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son modèle de langage Claude . Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires : au moins 47 procès ont déjà été engagés aux États-Unis, visant différentes entreprises consacrées à l’IA. La question principale ? Les modèles d’IA auraient été entraînés à partir d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation préalable des auteurs,...

Une étude Lastpass dévoile la situation inquiétante des mots de passe en entreprises



Une nouvelle enquête européenne, publiée par LastPass et Ovum révèle que malgré le danger clair et omniprésent que représentent les mots passe faibles, la plupart des organisations continuent de mettre en œuvre des technologies de sécurité axées sur des stratégies plutôt que sur les utilisateurs. Ainsi, plus de la moitié des responsables informatiques interrogés confient aux employés la responsabilité de gérer eux-mêmes leurs mots de passe, ce qui rend leur entreprise vulnérable et permet de mieux constater l'écart entre les stratégies des services informatiques et le comportement naturel des utilisateurs.

Menée auprès de centaines de responsables informatiques et de salariés d'entreprises du monde entier, l'enquête montre qu'en Europe, 73 % des responsables informatiques (78 % au niveau mondial) ne disposent pas des outils nécessaires pour contrôler l'accès aux applications cloud utilisées par les employés.

Pire : bien que la plupart des organisations soient conscientes de ce manque de visibilité et de contrôle, la majorité d'entre elles ne font toujours pas le nécessaire (ou même quoi que ce soit) pour gérer cette situation.

L'enquête révèle également que 63% des employés européens (76% au niveau mondial) sont confrontés à des problèmes quant à l'utilisation de leurs mots de passe au moins une fois par mois, et une fois par semaine pour 14% d'entre eux. Résultat : presqu'un tiers des utilisateurs (32%) sollicitent l'assistance de leur centre de service à ce sujet au moins une fois par mois. 69% d'entre eux seraient prêts à utiliser un outil leur permettant de stocker et d'accéder à leurs identifiants si leur entreprise leur proposait une telle solution, et ce pour ne pas avoir à mémoriser chacun de leurs codes.

Une autre conséquence inquiétante de cette lacune : 26% des employés en Europe utilisent les identifiants de leur réseaux sociaux pour se connecter à leurs comptes professionnels !

En outre, l'enquête offre des renseignements sur la façon dont beaucoup d'organisations s'exposent à des risques :

L'absence de contrôle, en particulier sur les applications cloud
62% des responsables informatiques européens interrogés se contentent de sensibiliser leurs employés à la nécessité d'utiliser des mots de passe forts. Le personnel est donc essentiellement seul maître à bord, aucun système n'étant en place pour faire respecter le moindre critère de sécurité de ces codes.
73% des responsables informatiques des entreprises européennes interrogés n'ont pas de visibilité ni de contrôle sur les applications cloud utilisées par leurs employés et 16% pensent en contrôler moins de moitié.

Des processus souvent manuels et dépassés
Dans 4 entreprises européennes sur 10, les responsables informatiques gèrent encore manuellement les mots de passe des applications cloud fournies aux utilisateurs.

Le partage des mots de passe : encore une pratique dangereuse
6% des employés européens interrogés avouent partager des mots de passe avec leurs collègues, et plus inquiétant encore, 3% le font avec des personnes extérieures à leur entreprise ! Pour se donner une idée, cela ferait, sur une entreprise de 5 000 personnes, 300 employés partageant leurs mots de passe, et 150 le faisant avec des personnes externes à l'entreprise. A noter que les résultats sont différents suivant les pays européens : aucun employé allemand interrogé ne partage de mots de passe avec ses collègues ou avec des personnes externes à l'entreprise, alors que le Royaume Uni est le mauvais élève, avec 10% de ses employés qui partagent des mots de passe entre collègues.
Pas de contrôle pour modifier ses comportements : 63% des organisations européennes n'utilisent aucune technologie pour se protéger du partage d'identifiants, 23% seulement surveillent l'usage des mots de passe et seuls 14 % d'entre eux ont mis en place des systèmes de contrôle automatisé afin de savoir quand cela se produit.

La gestion de ses mots de passe, un cauchemar pour les employés
63% des employés rencontreraient régulièrement des problèmes pour utiliser ou gérer leurs mots de passe. Ces problèmes sont exacerbés par l'absence de systèmes d'authentification unique (SSO) dans de nombreuses organisations (61% des entreprises en EMEA - 56 % au niveau mondial).


" Cette enquête met clairement en évidence la nécessité de combler urgemment les lacunes en matière de sécurité des mots de passe ", déclare Andrew Kellett, analyste en chef chargé des solutions d'infrastructures chez Ovum. " Bien trop d'organisations laissent leurs employés s'en occuper eux-mêmes, et n'adoptent pas les technologies de gestion automatisée nécessaires pour identifier tout écart. "
" Dans de nombreux cas, les pratiques de gestion de mots de passe des entreprises font excessivement confiance à l'humain, que ce soit vis-à-vis de la place occupée par les processus manuels ou de la confiance accordée aux employés pour respecter des pratiques sûres ", déclare Matt Kaplan, Directeur Général de LastPass. " La menace que représente le facteur humain et l'absence de technologies soutenant les stratégies de sécurité exposent inutilement les entreprises aux risques que représente l'utilisation de des mots de passe faibles ou partagés. Les organisations doivent donc renverser ces deux obstacles afin de renforcer considérablement leur sécurité dans son ensemble. "

Le rapport pour la région EMEA en Français est téléchargeable ici

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