Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...
Voilà une étude qui pourrait refroidir tous ceux qui piratent des séries télé, des films ou de la musique sur internet... et réjouir les ayants droit de ces contenus qui viennent d'ailleurs d'obtenir une victoire avec le vote de la directive sur le droit d'auteur par le Parlement européen le 12 septembre dernier.
Dans le cadre d’un projet de recherche mené à l’échelle de l’Union par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), plus de 4 000 fichiers contenant des logiciels malveillants ou des programmes potentiellement indésirables ont été extraits de plus de 1000 sites web soupçonnés de partager illégalement des contenus protégés.
200 Go de fichiers nuisibles
Dans le cadre de cette étude, réalisée par l’EUIPO en collaboration avec le United Nations Interregional Crime and Justice Research Institute (UNICRI), les logiciels malveillants ont été collectés sur les sites web et les applications mobiles en deux étapes. Les 200 Go de fichiers nuisibles extraits ont été analysés par Europol, l’agence répressive de l’UE, au moyen de son système d’analyse des logiciels malveillants (EMAS).
Ces fichiers contenaient des logiciels malveillants ou d’autres programmes qui, une fois téléchargés, pouvaient accéder à des données à caractère personnel stockées sur des ordinateurs et des dispositifs mobiles. Les fichiers extraits par les chercheurs provenaient de sites web et d’applications mobiles soupçonnés de partager des films, de la musique, des jeux vidéo et des programmes de télévision piratés. Ces fichiers étaient destinés à inciter par la ruse les utilisateurs à partager des informations sur leurs cartes de crédit, leurs noms d’utilisateur de réseaux sociaux ou d’autres données à caractère personnel.
Mise en évidence des dangers inhérents aux sites de piratage
"Nos recherches précédentes ont montré que plus de la moitié des «natifs du numérique» affirment considérer la sécurité d’un site comme une priorité lorsqu’ils accèdent à des contenus en ligne. Les conclusions de l’étude sont importantes pour tous les utilisateurs en ligne, quel que soit leur âge, car elles mettent en évidence les dangers inhérents aux sites qui portent atteinte aux droits d’auteur. La coopération et la collaboration que nous, à l’EUIPO, nous entretenons avec nos partenaires européens et internationaux se poursuivra à mesure que nous compléterons nos travaux de recherche dans ce domaine", explique Christian Archambeau, directeur exécutif de l’EUIPO.