Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...
À deux mois des élections européennes, et alors que la presse a publié vendredi 22 mars une tribune appelant les eurodéputés à voter la directive sur les droits voisins, un sondage Harris Interactive montre que les citoyens européens attendent de l’Union européenne une réglementation plus stricte concernant les géants de la tech comme Google et Facebook.
Dans le cadre de ce sondage, 6 600 personnes ont été interrogées en France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie, République tchèque, Grèce et Roumanie.
Demande de garde-fous
D’après les résultats, une grande majorité des Européens (64%) estime que le Parlement européen n’a pas fait le nécessaire, durant son dernier mandat, pour réguler les pratiques des géants de la tech. Alors qu’un vote crucial concernant la directive européenne sur le droit d’auteur devrait se tenir le 26 mars à 12h30, les répondants veulent que l’UE mette en place des garde-fous obligeant les grandes entreprises du numérique à rémunérer équitablement la diffusion des créations sur les plateformes.Pour 74 % des Européens, lorsque les géants de la tech s’expriment sur un sujet, ils le font pour protéger leurs propres intérêts économiques et non dans l’intérêt public.
Enfin, 80 % des Européens sont favorables à l’application, par l’Union européenne, de règles garantissant la rémunération des artistes et des créateurs de contenus dans le cadre de la diffusion de leurs œuvres sur les plateformes Internet.
Un message fort envoyé aux eurodéputés
"Les résultats du sondage montrent que les Européens se soucient du fait que les créateurs soient rémunérés équitablement par les grandes plateformes en ligne. À une semaine d’un vote capital sur la directive sur le droit d’auteur, cette large majorité envoie un message fort aux membres du Parlement européen", explique Jean-Daniel Lévy, chef du service Opinion d'Harris interactive.
"Malgré la méfiance des Européens vis-à-vis des géants américains du Web, l’influence de ces derniers se fait clairement sentir, alors que le Parlement européen s’apprête à voter la version finale de la directive sur le droit d’auteur. Un vote en faveur de son adoption pourrait encore changer l’opinion publique sur l’impuissance du Parlement durant ce mandat, avant les élections."