Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...
Par Thibault Viguier, co-fondateur de L’Ecole Française
La situation actuelle contraint de nombreux organismes de formation à revoir leur copie pour l’adapter au confinement. Surtout que la période est propice à de nouveaux apprentissages. La demande pour les MOOCs, tutoriels et autres formations en ligne explosent depuis 3 semaines. Les Français cherchent à mettre leur temps libre à profit. Malheureusement, dans la précipitation, certains organismes oublient un peu vite les fondamentaux du e-learning : des cursus courts, axés sur la pratique et interactifs.
Se former partout et à tout moment
La digitalisation présente de nombreux avantages pour la formation, en période de confinement, bien sûr, mais pas seulement. Elle va permettre à chacun de choisir le moment le plus opportun pour son apprentissage. Elle offre également l’occasion à des personnes habitant des zones géographiques isolées d’accéder à des compétences qu’elles ne trouveront pas à proximité de chez elles. Toutefois, en restant le plus objectif possible, il est impossible d’affirmer qu’une formation en présentiel est meilleure qu’une en ligne et inversement. Cela dépend de nombreux paramètres, qui n’ont parfois rien à voir avec la qualité de la réponse pédagogique. Sans compter que toutes les formations ne se prêtent pas à un apprentissage à distance.
Comme un funambule en pleine confiance
La réussite d’une formation en ligne va notamment dépendre de l’apprenant lui-même. Certaines personnes sont parfaitement autonomes dans leur apprentissage et capables de s’imposer une discipline lorsqu’elles se retrouvent seules face à un écran. Mais c’est loin d’être le cas pour toutes. Certaines se sentiront, au contraire, beaucoup plus engagées si elles profitent d’un accompagnement en présentiel, qui offre un cadre structuré et donne accès à un soutien approfondi. La sensation de solitude ressentie par un stagiaire face à un apprentissage descendant et unidirectionnel peut vite générer chez ce dernier une perte de confiance. Face à une difficulté et sans possibilité de la dépasser seul, la démobilisation va progressivement remplacer l’enthousiasme des débuts et conduire à l’abandon. On peut comparer le bénéfice d’un accompagnement au filet qui se trouve sous le fil du funambule. Celui-ci ne rend pas l’acrobate meilleur, mais lui permet de traverser plus vite. C’est aussi ça le rôle d’un formateur : rassurer, aider à surmonter une difficulté et mener l’apprenant jusqu’au bout.De la bonne adaptation de la formation au format digital
Un autre motif d’abandon bien connu dans le domaine de la formation en ligne est celui de la notion de temps perçu. Celle-ci est en lien étroit avec l’attention de l’apprenant qui sera souvent moindre devant un écran que dans une salle de cours. Si la durée perçue de la formation est trop élevée, le découragement et la lassitude peuvent vite s’installer. Beaucoup d’organismes se vantent d’avoir créé des apprentissages en ligne, qui ne sont en réalité qu’une simple vidéo d’un cours animé en présentiel : des formateurs filmés pendant plusieurs heures face caméra, en position statique, commentant leur PowerPoint. Rien de très enthousiasmant !La formation à distance nécessite au contraire une production de contenus ad hoc, autour de formats courts et d’une mise en scène dynamique qui maintiennent l’attention. De même, la partie théorique doit être réduite pour laisser davantage de place aux exercices pratiques. Plutôt que d’apprendre des choses, le stagiaire doit apprendre à faire les choses !