Accéder au contenu principal

Les droits d’auteur en danger ? Ce que l’affaire « Bartz contre Anthropic » risque de changer aux États-Unis… et ailleurs

  Par  Maximiliano Marzetti , IÉSEG School of Management Aux États-Unis, un premier jugement autorise l’usage d’œuvres légalement acquises pour l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, mais le recours à des contenus piratés est, lui, explicitement condamné. Un coup d’arrêt pour les auteurs, et un bouleversement juridique aux enjeux internationaux ? En 2024, les auteurs Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson ont porté plainte contre Anthropic, l’un des géants de l’intelligence artificielle (IA), l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son modèle de langage Claude . Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires : au moins 47 procès ont déjà été engagés aux États-Unis, visant différentes entreprises consacrées à l’IA. La question principale ? Les modèles d’IA auraient été entraînés à partir d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation préalable des auteurs,...

Ovnis : les révélations chocs d'un vétéran de l'armée américaine

espace

L’événement remonte au 4 juillet 1947 aux États-Unis. Ce jour-là, à Roswell dans l’État du Nouveau-Mexique, quelque chose s’écrase au sol. Est-ce un ballon-sonde ou un objet volant non identifié (ovni) ? En tout cas, quelques jours plus tard, William Brazel, propriétaire d’un ranch dans une zone désertique et peu accessible près de Roswell, assure que les débris qu’il a découverts sur ses terres sont ceux d’une soucoupe volante. Ces restes seront récupérés par la base militaire voisine.

Commence alors le mythe de Roswell où de parfaits escrocs et de pseudo-scientifiques publieront livre sur livre pour accréditer la thèse que seize « extraterrestres », retrouvés morts, auraient été récupérés puis transportés ailleurs par l’U.S. Air Force qui, forcément, ment aux Américains et leur cache la vérité. La communauté des ufologues se déchire sur le cas Roswell, les thèses les plus farfelues et complotistes prospèrent, un film montrant la prétendue autopsie d’un extraterrestre circule, tandis que le cinéma ou la télévision s’emparent de l’affaire, la faisant ainsi entrer dans la culture populaire.

Révélations chocs d’un vétéran spécialiste des ovnis

Cette histoire perdure encore aujourd’hui et alimente la fascination pour les ovnis. Une fascination qui poussera les militaires et les scientifiques à prendre plus au sérieux les signalements et à mieux communiquer dessus. Il y a trois ans, le Pentagone a publié un rapport confirmant l’existence de plus d’une centaine de « phénomènes aériens » inexpliqués au cours des vingt dernières années et il a créé le «All-domain Anomaly Resolution Office » (Bureau de résolution des anomalies dans tous les domaines), chargé de suivre les ovnis. De son côté, la Nasa a récemment organisé une première réunion publique sur le sujet, dévoilant deux vidéos pour montrer la complexité qu’il y a à identifier les ovnis signalés.

Mais c’est un autre événement qui a mis en émoi tous ceux qui se passionnent pour les phénomènes inexpliqués aperçus dans le ciel : les déclarations de David Charles Grusch, un ancien membre des services de renseignement américains de 36 ans, qui affirme que les États-Unis détiennent des engins « non humains ». Dans un article du site scientifique The Debrief, publié le 5 juin, cet homme, qui s’est placé sous le statut de lanceur d’alerte, explique avoir livré au Congrès américain des informations classifiées qui avaient été cachées illégalement aux parlementaires.

Ancien militaire ayant servi en Afghanistan avant de travailler à l’Agence nationale de renseignement géospatiale (NGA) et notamment au sein de l’équipe chargée d’enquêter sur les ovnis de 2019 à 2021, David Grusch affirme que les autorités américaines ont collecté, au cours des dernières décennies, des engins « intacts et partiellement intacts ». Il s’agit, selon lui, d’éléments d’origine inconnue ou extraterrestre, « d’après leur forme » et leurs caractéristiques « uniques », comme « leur signature radiologique ».

Manque de preuves

Grusch n’a personnellement pas vu les véhicules extraterrestres dont il parle, ni ne sait où ils pourraient être stockés, mais il assure qu’il a eu des « entretiens approfondis avec des responsables de haut niveau des services de renseignement » et qu’il connaît « les personnes spécifiques, actuelles et anciennes, qui sont impliquées ». Il parle également du poids du secret imposé par les militaires et la sorte de guerre froide entre les différentes agences.

Si les révélations de David Grusch ont fait l’effet d’une bombe, c’est parce que ce vétéran est tout sauf un illuminé, son dossier militaire est « irréprochable » et son parcours au sein de l’armée l’a conduit à occuper d’importantes fonctions avec une habilitation pour des documents classifiés top secret. Durant des années, il a été un spécialiste reconnu et salué pour son « habileté » et son grand sens moral. Grusch, qui a quitté l’armée en avril 2023, entend faire éclater la vérité sur le secret et le silence qui entoure ce vaste programme.

Seul écueil à sa thèse : le manque de preuves, ce qui a conduit le New York Times ou le Washington Post à refuser de publier ses révélations. Le Pentagone a démenti toutes ces accusations, mais Grusch conserve de solides soutiens dans le milieu du renseignement.

À suivre donc…

(Article publié dans La Dépêche du Midi du 18 juin 2023)

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

Comment savoir si je suis touché par un logiciel espion ?

Par Allan Camps, Senior Enterprise Account Executive chez Keeper Security Les logiciels espions sont des logiciels malveillants qui, installés à votre insu sur votre appareil, permettent aux cybercriminels de vous espionner et de voler vos informations privées. Ces informations peuvent ensuite être utilisées par des cybercriminels ou vendues sur le dark web pour commettre des fraudes ou des usurpations d'identité. Il est possible de repérer ces logiciels malveillants sur votre appareil en observant des signes particuliers tels que l'épuisement rapide de la batterie, la surchauffe, l'augmentation du nombre de fenêtres pop-up ou de l'utilisation des données, et la présence d'applications inconnues. Comment détecter un logiciel espion sur votre smartphone Android ou votre iPhone ? Recherchez les applications que vous n'avez pas téléchargées. Les applications que vous n'avez pas téléchargées peuvent se cacher dans votre bibliothèque et contenir des logiciels ...