Accéder au contenu principal

Les droits d’auteur en danger ? Ce que l’affaire « Bartz contre Anthropic » risque de changer aux États-Unis… et ailleurs

  Par  Maximiliano Marzetti , IÉSEG School of Management Aux États-Unis, un premier jugement autorise l’usage d’œuvres légalement acquises pour l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, mais le recours à des contenus piratés est, lui, explicitement condamné. Un coup d’arrêt pour les auteurs, et un bouleversement juridique aux enjeux internationaux ? En 2024, les auteurs Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson ont porté plainte contre Anthropic, l’un des géants de l’intelligence artificielle (IA), l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son modèle de langage Claude . Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires : au moins 47 procès ont déjà été engagés aux États-Unis, visant différentes entreprises consacrées à l’IA. La question principale ? Les modèles d’IA auraient été entraînés à partir d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation préalable des auteurs,...

La France se prépare à la multiplication des cyberattaques autour des JO de Paris 2024

 

cyber

La déclaration des biens immobiliers, déjà reporté deux fois, a connu mercredi un nouveau couac : 24 heures avant la date limite, le site des impôts a été victime d’une cyberattaque. Les contribuables voyaient s’afficher le message « Le site est momentanément en absence. Durant cette intervention, vous ne pouvez pas consulter la documentation et les actualités, ni télécharger de formulaire. » Le site des douanes a également été bloqué. Le retour à la normale est intervenu en début de soirée pour les deux sites.

Un collectif de hackers russes pro-Kremlin contre la France

Les deux cyberattaques, réalisées par déni de service (DDoS) – le serveur ciblé est submergé de requêtes et ne peut plus y répondre – ont été revendiquées sur Telegram mercredi en début d’après-midi par NoName057 (16), un collectif de hackers russes ultranationalistes, qui a déjà attaqué la France par le passé. En mars dernier, NoName057 (16), qui s’est fait une spécialité de viser les sites internet occidentaux ou ukrainiens, avait attaqué le site internet de l’Assemblée nationale et vraisemblablement aussi celui du Sénat.

Les attaques sont en général rapidement corrigées par les organismes victimes mais elles participent à une forme de déstabilisation en forte hausse à laquelle la France fait de plus en plus face, comme l’a souligné le dernier Panorama de la cybermenace 2022, publié par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi).

Recrudescence de l’hacktivisme en Europe

« Le conflit russo-ukrainien a favorisé une recrudescence de l’hacktivisme, plus particulièrement en Europe de l’Est en soutien à la Russie comme à l’Ukraine. L’impact médiatique de leurs actions est souvent disproportionné par rapport au niveau de compétences mises en œuvre et à l’impact réel sur le fonctionnement de leurs cibles. Toutefois, les conséquences de ce type d’attaques pouvant provoquer l’indisponibilité de certaines ressources ou porter atteinte à l’image d’institutions ne doivent pas être négligées », estimait l’Anssi, soulignant là l’impact des tentatives de déstabilisation.

À l’approche de la coupe du monde de rugby et surtout des Jeux olympiques de Paris en 2024, la France s’attend à être particulièrement visée par des cyberattaques. Interrogé par l’Équipe début juillet, Vincent Strubel, directeur général de l’Anssi, a expliqué qu’un tiers de ses équipes va se consacrer aux Jeux dans l’année à venir. D’ores et déjà un exercice de simulation a déjà eu lieu.

« On s’est mis dans le scénario de ce qui peut se produire de pire, avec une cérémonie d’ouverture vraiment perturbée et des attaques dans tous les sens, pour voir comment on tient le rythme. On va continuer ce type d’exercices d’ici la fin de l’année et on encourage les organisations qui peuvent être ciblées par les attaques à s’entraîner », a expliqué M. Strubel avant d’évoquer les différentes menaces qui pèsent sur les JO.

Les JO de plus en plus attaqués

Celles sur la compétition elle-même « parce que, derrière l’événement sportif, il y a des enjeux géopolitiques. » Celles sur la lutte antidopage. « Des attaquants étatiques ont été identifiés autour d’un laboratoire antidopage aux Pays-Bas il y a quelques années, donc c’est du concret. On sécurise aussi le chronométrage, l’arbitrage. » Enfin, celles sur la cérémonie d’ouverture que regardera le monde entier. « Une déstabilisation peut toucher aux transports, à la billetterie pour la cérémonie », note Vincent Strubel, qui sait déjà que les JO seront au centre d’une véritable cyberguerre.

Les JO de Londres en 2012 avaient subi 212 millions de cyberattaques dès leur ouverture, ceux de Rio en 2016 avaient essuyé 500 millions de cyberattaques soit 400 attaques par seconde, et ceux de Tokyo 2021 avaient affronté… 4,4 milliards de cyberattaques, soit 800 attaques par seconde.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

Comment savoir si je suis touché par un logiciel espion ?

Par Allan Camps, Senior Enterprise Account Executive chez Keeper Security Les logiciels espions sont des logiciels malveillants qui, installés à votre insu sur votre appareil, permettent aux cybercriminels de vous espionner et de voler vos informations privées. Ces informations peuvent ensuite être utilisées par des cybercriminels ou vendues sur le dark web pour commettre des fraudes ou des usurpations d'identité. Il est possible de repérer ces logiciels malveillants sur votre appareil en observant des signes particuliers tels que l'épuisement rapide de la batterie, la surchauffe, l'augmentation du nombre de fenêtres pop-up ou de l'utilisation des données, et la présence d'applications inconnues. Comment détecter un logiciel espion sur votre smartphone Android ou votre iPhone ? Recherchez les applications que vous n'avez pas téléchargées. Les applications que vous n'avez pas téléchargées peuvent se cacher dans votre bibliothèque et contenir des logiciels ...