Par Maximiliano Marzetti , IÉSEG School of Management Aux États-Unis, un premier jugement autorise l’usage d’œuvres légalement acquises pour l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, mais le recours à des contenus piratés est, lui, explicitement condamné. Un coup d’arrêt pour les auteurs, et un bouleversement juridique aux enjeux internationaux ? En 2024, les auteurs Andrea Bartz, Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson ont porté plainte contre Anthropic, l’un des géants de l’intelligence artificielle (IA), l’accusant d’avoir utilisé leurs ouvrages pour entraîner son modèle de langage Claude . Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires : au moins 47 procès ont déjà été engagés aux États-Unis, visant différentes entreprises consacrées à l’IA. La question principale ? Les modèles d’IA auraient été entraînés à partir d’œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation préalable des auteurs,...
Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information.
Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numérique", précise l'ARCEP dans un communiqué.
L'objectif est clair : quantifier précisément l'impact du numérique sur notre environnement pour mieux le maîtriser. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la loi visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France, dite "loi REEN". L'ARCEP souligne que "la mesure de ces impacts est un enjeu essentiel pour piloter la transition environnementale du numérique".
Nos appareils numériques domestiques sont de véritables gouffres énergétiques
Mais que nous révèlent les premières données déjà collectées ? Selon l'enquête annuelle "Pour un numérique soutenable" de l'ARCEP, édition 2024 (avec des données 2022), nos appareils numériques domestiques sont de véritables gouffres énergétiques. "Les box et décodeurs TV sont très énergivores : leur consommation annuelle d'électricité représente 0,7 % de la consommation d'électricité en France en 2022 et est trois fois supérieure à celle des réseaux fixes", révèle l'étude.
Plus précisément, en 2022, le parc de box internet et décodeurs TV a englouti 3,3 TWh d'électricité. Un chiffre qui donne le vertige quand on sait que 95% de cette consommation est invariable, que la box soit utilisée ou non. Une marge de progression existe donc pour réduire cette consommation, notamment via l'éco-conception et le développement de fonctions de mise en veille profonde automatique.
Mais le problème ne se limite pas à nos salons. Les opérateurs télécoms voient leurs émissions de gaz à effet de serre progresser de 2% pour la deuxième année consécutive, atteignant 382 000 tonnes équivalent CO2 en 2022. Cette augmentation est principalement due à la croissance exponentielle des usages mobiles et au déploiement des réseaux 5G.
Le paradoxe du reconditionnement
L'enquête met également en lumière le paradoxe du reconditionnement. Alors que les ventes de téléphones reconditionnés progressent sur l'ensemble du marché, elles diminuent de 9% chez les opérateurs télécoms en 2022. "La part des téléphones reconditionnés dans les ventes des opérateurs télécoms reste très faible : elle est de 4%, contre 25% pour les autres canaux de distribution", souligne l'ARCEP.
Autre point d'inquiétude : les centres de données. Leur consommation d'électricité a bondi de 15% en un an, atteignant 2,1 TWh en 2022. Plus alarmant encore, leur consommation d'eau a augmenté de 20% sur la même période, s'élevant à 482 000 m3 en 2022. Une tendance à surveiller de près dans un contexte de changement climatique et de stress hydrique croissant.