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Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité : la stratégie nationale de l’État pour riposter contre les arnaques

  Face aux escroqueries en ligne, le gouvernement a décidé de hausser le ton. Le 30 mai, une stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité a été dévoilée par le ministère de l’Intérieur, dans un contexte marqué par une explosion des arnaques en ligne et une professionnalisation inquiétante des acteurs criminels. Fraudes au faux conseiller bancaire, rançongiciels, usurpation d’identité, blanchiment par crypto-actifs : le champ d’action des cybercriminels ne cesse de s’étendre et de se structurer. En 2023, 278 770 atteintes numériques ont été recensées, en hausse de 40 % en cinq ans. Le préjudice est estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Face à cette menace systémique, l’État engage une riposte à la fois technique, judiciaire et diplomatique. Placée sous l’égide du COMCYBER-MI, la stratégie s’articule autour de quatre piliers : anticipation, opérationnalité, expertise et coopération. Elle entend détecter plus tôt les signaux faibles, renfor...

Quand Google n’est plus le seul réflexe : les Français réinventent la recherche en ligne

 

recherche

Pendant deux décennies, la recherche d’information en ligne obéissait à une mécanique simple et bien huilée : un besoin, une requête, un moteur, et particulièrement Google, n°1 des moteurs de recherche. Mais en 2025, ce paradigme se fissure… Une étude inédite menée par Eskimoz, spécialiste européen du marketing digital, avec Ipsos, révèle un changement d’ère : l’internaute français n’a plus un seul point d’entrée vers le web, mais une mosaïque de chemins, selon ses intentions, ses habitudes et son âge.

Plus de 70 % des Français utilisent un moteur de recherche plusieurs fois par jour ; un réflexe encore puissant, mais désormais concurrencé. Les réseaux sociaux, quotidiennement consultés par 75 % des femmes et 70 % des hommes, deviennent un vecteur d’information à part entière. Quant aux plateformes vidéo, elles s’imposent comme un canal majeur d’apprentissage, particulièrement pour les hommes (74 % de fréquentation hebdomadaire).

Les outils d’intelligence artificielle générative – ChatGPT en tête – font, eux, une percée remarquée, avec 30 % des hommes et 27 % des femmes les utilisant au moins une fois par semaine. Le quotidien numérique est devenu, d’évidence, fragmenté, multicanal, et surtout généralisé.

L’intention façonne le canal

Loin du réflexe unique, les Français choisissent désormais leur plateforme selon le besoin. Pour apprendre à faire, ils privilégient la vidéo (51 %), reléguant les moteurs à la seconde place (40 %). Pour découvrir des produits, les réseaux sociaux, notamment chez les jeunes, prennent l’ascendant. Et pour acheter, plus de la moitié des répondants passent directement par des plateformes d’e-commerce, court-circuitant les moteurs.

Ce changement n’est pas anodin et consacre la contextualisation des usages : un même individu choisira YouTube pour un tutoriel, TikTok pour une découverte, Amazon pour une comparaison, Google pour une synthèse. Le moteur n’est ainsi plus le centre, mais un élément parmi d’autres, ce qui a de quoi inquiéter Google qui a récemment présenté de nombreuses nouveautés dopées à l’IA pour conserver son leadership menacé.

La fin de la recherche linéaire

Le constat final de l’étude est sans appel : la recherche en ligne est devenue éclatée. Un Français sur cinq utilise désormais trois types de plateformes pour un même besoin. Cette tendance culmine chez les 18-34 ans, où seuls 26 % se contentent d’une seule source. Loin du modèle de la requête unique, l’expérience utilisateur se fait transversale, séquencée, pluraliste.

Cette évolution signe un changement anthropologique. Le besoin d’information ne se contente plus d’une réponse : il appelle confrontation, vérification, adaptation au format.

Reste une question de fond, soulevée en creux : quelles conséquences pour la hiérarchie de l’information, sa fiabilité, sa visibilité ? Dans un écosystème éclaté, la bataille ne se joue plus sur la première page de Google, mais sur des terrains mouvants, parfois opaques, où l’algorithme influence autant que l’intention.

Les moteurs de recherche ne sont plus l’unique porte d’entrée

"On n’effectue plus de recherches sur Internet comme on le faisait il y a cinq ans. Aujourd’hui, un même utilisateur peut découvrir un produit sur les réseaux sociaux, regarder un tutoriel, lire un avis, interroger une intelligence artificielle, puis comparer les prix sur un site marchand — le tout dans la même journée. La recherche est devenue fluide, éclatée, mobile", explique Jérémy Lacoste, Directeur Général d’Eskimoz.

"Notre étude montre que les parcours se complexifient et que les moteurs de recherche, au sens classique, ne sont plus l’unique porte d’entrée. Il faut désormais penser la visibilité en ligne comme un écosystème global, où chaque canal peut déclencher une intention", explique le spécialiste.

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