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Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Tribune libre. "Nos PME du numérique ne sont pas des start-ups !"



Véronique Torner est présidente d’Alter Way et présidente de la commission PME Syntec Numérique

Le Président de la République @fhollande salue le dynamisme de @LaFrenchTech en France et à l'international #proud … tweet de Fleur Pellerin du 11 juin 2014.

7 mois après son lancement,  la FrenchTech  est une véritable réussite.
Mon âme « d’ ex-start-up-euse » du numérique s’en réjouit. Cette aventure me rappelle ma vie à la fin des années 90 avant l’éclatement de la bulle Internet.
Une vitalité, une incroyable ambition, un foisonnement d’idées, une communauté d’entrepreneurs et d’investisseurs … bref une énergie follement positive.
15 ans après, nous ne pouvons que nous féliciter de ce mouvement encouragé par le gouvernement. Il était temps !

La France réalise que le numérique est un enjeu crucial pour notre vieille Europe et l’humus fertile pour toutes nos industries.
Vous l’avez certainement noté que le mot numérique a gagné ses lettres de noblesse lors du dernier remaniement ministériel : nous avons désormais un ministère de l’Economie, du Redressement Productif et du Numérique !
Associé aux nouvelles énergies, le numérique est au cœur de la  Troisième Révolution industrielle décrite par Jeremy Rifkin.
Cette industrie nécessite d’être soutenue dans ses investissements et ses innovations mais pas seulement …
Il est primordial d’accompagner son développement en se préoccupant de son tissu de PME qu’il faut densifier, transformer en ETI et porter à l’international.

Il est vrai que le gouvernement a pris conscience de l’importance des PME pour l’économie française.
La croissance des PME est un vecteur de performance, de transformation et d’innovation pour l’économie et un fort potentiel de création d’emploi.
Il faut saluer et soutenir les initiatives existantes : Les travaux de la médiation nationale des marchés publics, la plate-forme Pacte PME, les programmes proposés par les pôles de compétitivité …

Mais attention, une PME du numérique n’est pas une start-up et une PME du numérique proposant des offres différenciées n’est pas nécessairement innovante.

Nos PME souffrent de trois principaux maux : l’accès au marché, les relations avec les grands donneurs d’ordre et le financement de leur BFR.
A cet égard, les données de l’enquête de Syntec Numérique (Baromètre PME/ETI – Septembre 2013) sont sans appel : 96% des PME/ETI jugent l’accès aux grandes entreprises difficile. Cette même enquête montrait une dégradation des  relations entre PME et grandes entreprises pour les raisons suivantes principalement :
·       Politique restrictive des achats des grands comptes (87%)
·       Exigences strictes sur les tailles des PME (65%)
·       Impossibilité de trouver un interlocuteur (38%)


Les grands donneurs d’ordre perçoivent trop souvent la PME comme le partenaire idéal pour l’innovation et le prototypage.
Les PME ne sont pas perçues comme potentiellement pérennes dans le temps pour des projets importants et représenteraient un risque.
En phase d’industrialisation, les grands donneurs d’ordre n’ont pas le réflexe PME.
Ce phénomène est amplement accéléré par les politiques de rationalisation des coûts et de consolidation des fournisseurs au niveau des achats qui ne laissent plus de place aux PME et privent ainsi ces dernières d’un accès vital au marché.

En réponse à ces pratiques, il faut tout d’abord rappeler que le prototypage demande un fort investissement à la PME et ne rapporte que peu de revenu.
Deuxièmement, la plupart de nos PME sont des entreprises qui ont su développer au fil des années des savoir-faire leur permettant de gérer des projets industriels de taille intermédiaire. Leurs nombreuses références sont là pour en témoigner.
Enfin au delà de l’innovation, l’agilité, la proximité et l’expertise, qualités intrinsèques de nos PME, sont de véritables atouts pour nos grandes entreprises. Je dirai même que ce sont les ingrédients indispensables à leur transformation numérique.

Rectifions le tir, nos PME du numérique ne doivent plus être assimilées au mot « start-up » ou cantonnées à «l’achat innovant ».
Les grands donneurs d’ordre doivent réformer leur procédure achat pour intégrer ces  nouveaux entrants.
Vous l’avez compris : il ne s’agit pas uniquement de répondre à la demande de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) mais bien d’un enjeu de marché pour nos entreprises publiques et privées.

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