Accéder au contenu principal

Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

WhatsApp retarde et clarifie la mise à jour de sa politique de confidentialité

whatsapp


Par Benoit Grunemwald, expert en Cyber sécurité chez ESET France

Un peu plus d’une semaine après avoir annoncé des changements à sa politique de confidentialité et à ses conditions d’utilisation, WhatsApp a reporté au 15 mai l’application de ses nouvelles règles de partage des données.

« Nous reculons maintenant la date à laquelle les personnes seront invitées à examiner et à accepter les conditions. Personne ne verra son compte suspendu ou supprimé le 8 février. Nous allons également faire beaucoup plus pour dissiper la désinformation sur le fonctionnement de la sécurité et du respect de la vie privée sur WhatsApp », peut-on lire sur le blog de l’entreprise.

En tout premier lieu, l’entreprise s’efforce de répondre aux principales préoccupations liées à ces nouvelles pratiques : « Cette mise à jour n’étend pas notre capacité à partager des données avec Facebook ».

En effet, l’annonce initiale a été accueillie avec certaines réticences, notamment en raison d’une formulation malheureuse qui a soulevé des questions parmi les utilisateurs sur les types de données qui seraient partagées avec la société mère de l’application de chat, Facebook.

Cela a également conduit WhatsApp à expliquer dans sa FAQ que la mise à jour ne donnera pas à WhatsApp ou à Facebook la possibilité de voir le contenu des messages ou d’écouter les appels des utilisateurs, ou de garder des journaux des personnes avec lesquelles les utilisateurs interagissent, entre autres choses.

« Avec ces mises à jour, rien de tout cela ne change. Au lieu de cela, la mise à jour inclut de nouvelles options que les gens auront pour envoyer des messages à une entreprise sur WhatsApp, et fournit une plus grande transparence sur la façon dont nous recueillons et utilisons les données. Bien que tout le monde ne fasse pas ses achats avec une entreprise sur WhatsApp aujourd’hui, nous pensons que davantage de personnes choisiront de le faire à l’avenir et il est important que les gens soient au courant de ces services. Cette mise à jour n’étend pas notre capacité à partager des données avec Facebook ».

La société a également précisé que les changements sont principalement axés sur la façon dont les entreprises utilisent l’application. Les changements comprennent des fonctionnalités optionnelles telles que la possibilité pour les entreprises d’utiliser les services d’hébergement sécurisé de Facebook pour les chats WhatsApp ou de permettre aux clients d’interagir avec les entreprises via WhatsApp en cliquant sur les publicités Facebook et Instagram.

La confusion entourant l’annonce précédente a eu quelques effets d’entraînement, avec des appels aux utilisateurs pour qu’ils abandonnent WhatsApp et passent à la concurrence. Signal, une plateforme de communication louée pour son souci de protection de la vie privée, est devenue l’une des applications les plus téléchargées sur Android et iOS ; l’afflux de nouveaux utilisateurs a été si important qu’il a submergé les serveurs de l’association.

Alors que les sociétés d’analyse d’applications signalent des millions de téléchargements de la populaire application de messagerie, un porte-parole de Signal précise à CNET que les rapports sont sous-estimés : « Actuellement, je peux dire que toutes ces sociétés d’analyse d’applications sont très en dessous des chiffres rapportés par Signal parce que nous n’avons pas de trackers ou d’analyses comme les autres applications. » Le porte-parole a également ajouté que Signal ne partage pas ses chiffres publiquement.

Pendant ce temps, Telegram, un autre concurrent de WhatsApp, a également vu un afflux de nouveaux utilisateurs dépasser le cap des 500 millions d’utilisateurs actifs par mois au début du mois de janvier. Selon un post de Pavel Durov, l’un des fondateurs de l’application, le service a vu 25 millions de nouveaux utilisateurs s’inscrire en 72 heures.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl