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Célébrer la Journée mondiale de la sauvegarde des données, un impératif à l'ère du tout numérique

Par Arnaud Marquant, directeur des opérations KB Crawl SAS À l'aube d'une nouvelle ère numérique, la Journée mondiale de la sauvegarde des données, célébrée le 31 mars, nous offre un moment de réflexion critique sur notre rapport aux données. Dans une époque marquée par une digitalisation accrue, la sauvegarde des données se positionne au cœur des débats sur la sécurité, la conformité et la continuité des activités. De bonnes pratiques de sauvegarde essentielles La sauvegarde des données commence par des gestes simples mais cruciaux d'hygiène numérique, préconisés par des institutions telles que l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) en France. Ces mesures de base incluent la réalisation de copies de sauvegarde régulières, la mise à jour des systèmes et des applications, ainsi que la sensibilisation à la cybersécurité. Le renforcement du cadre juridique autour de la gestion des données personnelles, comme le Règlement général sur la pro

Le CNNum plaide pour créer un service public d’éducation populaire au numérique

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Depuis la crise du Covid-19, la numérisation de notre société s’est accélérée : cybercommerce, click & collect, démarches administratives, vidéo à la demande par abonnement, communication par visioconférences, télétravail, réseaux sociaux, arrivée de l’intelligence artificielle avec des outils comme ChatGPT, etc. De plus en plus de pans de notre vie quotidienne impliquent l’usage du numérique, soulevant des questions éthiques, d’accessibilité et de sécurité. 13 millions de Français souffrent d’illectronisme, n’appréhendant pas ou mal les nouveaux outils et les pirates multiplient les arnaques en ligne avec toujours plus de sophistication tandis que les fake news n’ont jamais été aussi nombreuses…

Pour comprendre ce paysage mouvant, le Conseil national du numérique (CNNum) a ouvert le débat en 2021 avec la publication de « Civilisation numérique. Ouvrons le débat. » La démarche exploratoire « Itinéraires numériques », construite en partenariat avec de nombreux acteurs locaux qui font vivre ce débat permanent dans toutes les régions (tiers-lieux, bus itinérants, mairies, centres sociaux, établissements scolaires, colonies de vacances, places publiques, cafés associatifs…) a permis de multiplier les rencontres pour effectuer un diagnostic très fin autour d’une culture numérique partagée. Ce mois-ci, l’heure de la restitution et des propositions est arrivée.

50 déplacements, 40 départements visités

« De nombreux acteurs partout en France montrent au quotidien qu’une approche de notre relation au numérique qui ne fasse pas des utilisateurs uniquement des marchandises est possible. La question est certes celle de l’accès et de l’usage mais plus globalement de la compréhension du milieu dans lequel nous sommes totalement immergés. Il est temps de promouvoir et de soutenir cette dynamique pour que le numérique du quotidien ne génère pas un sentiment d’angoisse, de colère ou d’exclusion mais d’enrichissement et de plaisir. La diffusion d’une culture numérique partagée, construite avec les citoyens, serait une première pierre dans la prise en main de ces technologies à l’échelle du pays. C’est un apprentissage indispensable pour garantir notre faculté à faire société », estime Gilles Babinet, qui copréside le CNNum avec Françoise Mercadal-Delasalles.

Au terme de plus de 50 déplacements en un an et près de 40 départements visités, le CNNum préconise de créer un service public d’éducation populaire numérique. « Le numérique aurait pu être le vecteur massif d’une culture de la solidarité et de l’émancipation. Le plus souvent, ça n’a pas été le cas. Il est possible de renverser la balance. Pour cela, il est temps de sonner le rassemblement des forces présentes sur l’ensemble du territoire national », explique le secrétaire général du CNNum, Jean Cattan.

À l’heure où la protection des données personnelles, la souveraineté numérique française et européenne, l’accessibilité et les connectivités sont des enjeux majeurs, l’idée du CNNum de créer ce service public destiné à tous et construit à partir du terrain devrait trouver un large écho car l’apprentissage de la culture numérique est aujourd’hui aussi important que celui de la lecture, de l’écriture et du calcul.

(Article publié dans La Dépêche du Midi du lundi 29 mai 2023)


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