Accéder au contenu principal

Cloud, IA et autonomie stratégique : l’Arcep en première ligne pour une régulation européenne proactive

En matière de cloud et d'intelligence artificielle (IA), la régulation n’est pas un frein : tel est le message que Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, le gendarme français des Télécoms, est allée porter fin juin à Bruxelles devant les parlementaires européens. Alors que la Commission mène une consultation publique sur l’avenir des politiques en matière de cloud et d’IA, le régulateur français des télécoms défend l'idée de doter l’Europe d’un cadre économique pro-investissement, stable et ambitieux, au service de sa souveraineté technologique. Forte de son expérience dans le secteur des télécoms — où la régulation a permis à la France de devenir le premier pays européen en matière d’abonnements très haut débit —, l’Arcep plaide pour une approche transposable aux infrastructures numériques du futur. Car l’enjeu dépasse de loin le simple déploiement de serveurs ou d’algorithmes car il s’agit d’assurer l’autonomie stratégique de l’Union européenne dans un contexte de dépen...

Quand Google n’est plus le seul réflexe : les Français réinventent la recherche en ligne

 

recherche

Pendant deux décennies, la recherche d’information en ligne obéissait à une mécanique simple et bien huilée : un besoin, une requête, un moteur, et particulièrement Google, n°1 des moteurs de recherche. Mais en 2025, ce paradigme se fissure… Une étude inédite menée par Eskimoz, spécialiste européen du marketing digital, avec Ipsos, révèle un changement d’ère : l’internaute français n’a plus un seul point d’entrée vers le web, mais une mosaïque de chemins, selon ses intentions, ses habitudes et son âge.

Plus de 70 % des Français utilisent un moteur de recherche plusieurs fois par jour ; un réflexe encore puissant, mais désormais concurrencé. Les réseaux sociaux, quotidiennement consultés par 75 % des femmes et 70 % des hommes, deviennent un vecteur d’information à part entière. Quant aux plateformes vidéo, elles s’imposent comme un canal majeur d’apprentissage, particulièrement pour les hommes (74 % de fréquentation hebdomadaire).

Les outils d’intelligence artificielle générative – ChatGPT en tête – font, eux, une percée remarquée, avec 30 % des hommes et 27 % des femmes les utilisant au moins une fois par semaine. Le quotidien numérique est devenu, d’évidence, fragmenté, multicanal, et surtout généralisé.

L’intention façonne le canal

Loin du réflexe unique, les Français choisissent désormais leur plateforme selon le besoin. Pour apprendre à faire, ils privilégient la vidéo (51 %), reléguant les moteurs à la seconde place (40 %). Pour découvrir des produits, les réseaux sociaux, notamment chez les jeunes, prennent l’ascendant. Et pour acheter, plus de la moitié des répondants passent directement par des plateformes d’e-commerce, court-circuitant les moteurs.

Ce changement n’est pas anodin et consacre la contextualisation des usages : un même individu choisira YouTube pour un tutoriel, TikTok pour une découverte, Amazon pour une comparaison, Google pour une synthèse. Le moteur n’est ainsi plus le centre, mais un élément parmi d’autres, ce qui a de quoi inquiéter Google qui a récemment présenté de nombreuses nouveautés dopées à l’IA pour conserver son leadership menacé.

La fin de la recherche linéaire

Le constat final de l’étude est sans appel : la recherche en ligne est devenue éclatée. Un Français sur cinq utilise désormais trois types de plateformes pour un même besoin. Cette tendance culmine chez les 18-34 ans, où seuls 26 % se contentent d’une seule source. Loin du modèle de la requête unique, l’expérience utilisateur se fait transversale, séquencée, pluraliste.

Cette évolution signe un changement anthropologique. Le besoin d’information ne se contente plus d’une réponse : il appelle confrontation, vérification, adaptation au format.

Reste une question de fond, soulevée en creux : quelles conséquences pour la hiérarchie de l’information, sa fiabilité, sa visibilité ? Dans un écosystème éclaté, la bataille ne se joue plus sur la première page de Google, mais sur des terrains mouvants, parfois opaques, où l’algorithme influence autant que l’intention.

Les moteurs de recherche ne sont plus l’unique porte d’entrée

"On n’effectue plus de recherches sur Internet comme on le faisait il y a cinq ans. Aujourd’hui, un même utilisateur peut découvrir un produit sur les réseaux sociaux, regarder un tutoriel, lire un avis, interroger une intelligence artificielle, puis comparer les prix sur un site marchand — le tout dans la même journée. La recherche est devenue fluide, éclatée, mobile", explique Jérémy Lacoste, Directeur Général d’Eskimoz.

"Notre étude montre que les parcours se complexifient et que les moteurs de recherche, au sens classique, ne sont plus l’unique porte d’entrée. Il faut désormais penser la visibilité en ligne comme un écosystème global, où chaque canal peut déclencher une intention", explique le spécialiste.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

Comment savoir si je suis touché par un logiciel espion ?

Par Allan Camps, Senior Enterprise Account Executive chez Keeper Security Les logiciels espions sont des logiciels malveillants qui, installés à votre insu sur votre appareil, permettent aux cybercriminels de vous espionner et de voler vos informations privées. Ces informations peuvent ensuite être utilisées par des cybercriminels ou vendues sur le dark web pour commettre des fraudes ou des usurpations d'identité. Il est possible de repérer ces logiciels malveillants sur votre appareil en observant des signes particuliers tels que l'épuisement rapide de la batterie, la surchauffe, l'augmentation du nombre de fenêtres pop-up ou de l'utilisation des données, et la présence d'applications inconnues. Comment détecter un logiciel espion sur votre smartphone Android ou votre iPhone ? Recherchez les applications que vous n'avez pas téléchargées. Les applications que vous n'avez pas téléchargées peuvent se cacher dans votre bibliothèque et contenir des logiciels ...