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Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

Biométrie vocale : halte aux idées reçues



Par Joël Drakes, Expert Biométrie Vocale chez Nuance

Dans toute l’Europe, les technologies d’authentification biométrique suscitent un fort engouement. Le marché mondial des solutions biométriques devrait atteindre 44,2 milliards de dollars en 2021, alors qu’il ne pesait que 7 milliards de dollars en 2014. L’utilisation de telles technologies par de grandes entreprises telles que HSBC, Barclays ou TalkTalk participent fortement à  leur démocratisation.

Pourtant, les utilisateurs se montrent encore souvent frileux au moment d’utiliser ces technologies, par exemple pour procéder au règlement de leurs achats. Cela est bien souvent dû au fait qu’ils ne les ont jamais expérimentées ou qu’ils ignorent leur fonctionnement. Cette méconnaissance alimente les idées fausses et préconçues, jetant le doute sur les garanties de sécurité de cette technologie.

Voyons donc quelles sont les préoccupations qui entament la confiance des consommateurs pour mieux démystifier ces préjugés.

Idée reçue n°1 : Et si quelqu’un m’entend prononcer mon mot de passe ?

Depuis plus de 20 ans, les professionnels de la sécurité recommandent de « ne jamais divulguer son identifiant ni son mot de passe, sous peine de s’exposer à de gros risques. » Enoncer son mot de passe à voix haute pour se connecter par la reconnaissance vocale peut donc sembler absurde et aller à l’encontre des principes élémentaires de tout utilisateur soucieux de sa sécurité.

Cependant, avec la biométrie vocale, plus de cent caractéristiques uniques distinguent chaque empreinte d’une autre, si bien que le mot de passe ne tient plus tant au fond (ce qui est dit) qu’à la forme (comment cela est dit). Le mot de passe devient une des nombreuses caractéristiques de l’empreinte vocale, qui se distingue aussi par des caractéristiques physiques et comportementales.

Les caractéristiques physiques tiennent à la taille et à la forme des voies nasales, au tractus vocal et même aux mouvements que chacun fait avec sa bouche. Quant à la reconnaissance comportementale, elle porte sur l’accent, la prononciation, le ton ou même le débit de parole. C’est ce qui explique que nul ne peut usurper les droits d’accès d’un individu simplement en entendant son mot ou phrase de passe.

Idée reçue n°2 : Et si quelqu’un imite ma voix ?

Quelle que soit la qualité d’imitation de l’imposteur, chaque empreinte vocale est unique. C’est ce qui a été démontré récemment par le magazine WIRED qui a voulu comparer les voix de célébrités à des imitations. Dans tous les cas, la biométrie vocale saura déterminer qui est le véritable titulaire du compte.

Idée reçue n°3 : Et si j’ai un rhume ? Pourrai-je quand même me connecter à mon compte ? 

Autre crainte répandue, le risque de ne plus pouvoir utiliser sa forme principale d’authentification. Imaginons qu’une personne ait perdu sa voix ou que son accent change après s’être installé à l’étranger. Un atout majeur de la biométrie vocale est sa capacité à capturer et à analyser quasiment tous les aspects de l’empreinte vocale si bien qu’une personne lambda enrhumée aura plus de chances d’être correctement authentifiée (94%) qu’avec un code PIN ou un mot de passe (40-60%).

Une grande institution financière des Etats-Unis affiche un taux de réussite de 99,6% pour un volume annuel qui dépasse les 20 millions de vérifications par biométrie vocale. Cette fiabilité explique pourquoi autant de grands groupes adoptent aujourd’hui la biométrie vocale pour authentifier les accès à des informations sensibles. La biométrie vocale est garante d’une sécurité renforcée et d’une meilleure expérience client.

C’est une formidable révolution des pratiques d’authentification qui se prépare, car combinée à d’autres formes biométriques à vocation sécuritaire, comme la reconnaissance faciale, la reconnaissance vocale permet aux entreprises d’appliquer l’authentification plurifactorielle (tel que le numéro d’appel du client associé à son empreinte vocale) sans que les clients aient besoin de se remémorer aucun mot de passe ni code PIN.

Idée reçue n°4 : Des hackers pourraient-ils pirater mon empreinte vocale ?

Comme toujours, la crainte du piratage surgit avec le risque que des tiers puissent avoir accès à des informations confidentielles. Le risque zéro n’existe pas : aucune forme d’authentification, par des codes pin, des mots de passe, la lecture d’empreintes digitales ou la reconnaissance vocale ou faciale, ne permet de garantir à 100% que des hackers ne pourront jamais obtenir et usurper les données personnelles et d’identification d’un individu. La biométrie vocale offre un avantage supplémentaire par rapport à d’autres formes d’authentification car si un hacker vole un enregistrement d’une voix, la technologie de détection intégrée vérifie si la source audio correspond à un énoncé en direct ou s’il s’agit d’un enregistrement. Infiniti Research estime que la biométrie vocale permet de détecter 90% des cas de fraude via un canal voix et 80% via une application mobile. Avec des hackers aux aguets, les données sont davantage en sécurité quand l’accès est protégé par une technologie de biométrie vocale.

Idée reçue n°5 : Je ne peux pas changer de mot de passe  

Certes, votre voix est la vôtre pour toujours, mais l’authentification par biométrie vocale suit un processus dynamique, qui évolue donc constamment, contrairement à la reconnaissance d’empreintes digitales ou au scan rétinien où l’objet biométrique est statique et pérenne, quasiment sans variabilité. Une empreinte digitale concentre dix marqueurs d’identification possible, deux pour l’iris. La reconnaissance vocale elle n’a pas de limite. C’est en connaissant les spécificités de l’authentification biométrique par reconnaissance de la parole de l’interlocuteur que l’on mesure toute la puissance contenue dans le son de la voix.

La plupart des nouvelles technologies sont entourées d’idées fausses et donnent lieu à des spéculations. Et alors même que toujours plus de cas de compromissions de données et de cybercriminalité sont rapportés dans la presse, on comprend aisément le sentiment de méfiance des consommateurs vis-à-vis de ces solutions inconnues et du risque pour leurs données personnelles.

La protection des informations sensibles des entreprises, la simplification des pratiques d’authentification et l’optimisation de la qualité de l’expérience client, sont autant de possibilités démontrant le potentiel incontestable de la biométrie vocale. L’usage de cette technologie ne fera que grandir à mesure que les utilisateurs lui accorderont leur pleine confiance.

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