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Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

Ransomware : six conseils pour se protéger



Thibaut Behaghel
Par Thibaut Behaghel, Spécialiste Produits International chez LogMeIn

Alors que l’ANSSI vient d’annoncer un MOOC pour aider les entreprises à bien se protéger suite aux dernières attaques informatiques comme WannaCry, on réalise que la sécurité d’une entreprise doit être avant tout l’affaire de tous ses employés, et pas simplement des équipes dédiées au sein du service informatique. Après tout, la capacité de résistance de toute organisation dépend de son maillon le plus faible.

Une partie des financements devrait avoir pour objectif d’aider les entreprises à développer un programme de sensibilisation aux pratiques de cybersécurité spécialement adapté aux problématiques des PME.  En effet, contrairement à leurs homologues des grandes entreprises, les dirigeants des PME sont généralement davantage impliqués dans des décisions d’ordres variés ce qui influe directement sur leur capacité à consacrer le temps ou l’attention nécessaires à la sécurité des systèmes d’information.

Tout programme conçu pour sensibiliser les employés aux méthodes de protection des menaces devrait en premier lieu viser à développer les connaissances des meilleures pratiques à tous les échelons hiérarchiques. À quoi pourrait ressembler un tel programme pour les petites et moyennes entreprises, et qu’elles devraient en être les priorités ?

1. Respecter les principes de bases
En matière de sécurité, il existe un certain nombre de principes de base à suivre pour toutes les organisations, à commencer par la mise en place de règles concernant la longueur, la complexité et la durée de validité des mots de passe. Il est également nécessaire de s’assurer que les nouveaux ne soient pas identiques à ceux arrivés à expiration. Le déploiement de capacités d’authentification à deux facteurs (ou multifactorielle) permet également de renforcer considérablement la sécurité en obligeant les employés à prouver leur identité une deuxième fois avant de se connecter à leurs comptes.

2. Gérer les accès des utilisateurs
Quel que soit le nombre d’employés de votre entreprise, il est essentiel que chacun d’entre eux n’ait accès qu’aux informations et aux données qu’il est autorisé à consulter. Même lorsque leur service informatique ne leur a pas explicitement donné accès à un compte, il est fréquent d’assister à un partage d’identifiants guidé par une recherche de commodité. Les mots de passe doivent faire l’objet d’un partage sécurisé, et avec les personnes adéquates.

Les organisations doivent également être conscientes que leur entreprise peut être exposée lors du départ d’un employé, lorsque des mots de passe ne sont pas correctement mis à jour, ou en cas de modifications au niveau des conditions d’accès. Il leur faut donc mettre en place des systèmes pour déterminer qui peut accéder à quoi, ainsi que des règles afin de définir comment les comptes doivent être mis à jour en cas de changement de rôle.

3. Définir une politique de sécurité
Toute organisation devrait créer une politique détaillant les mesures de sécurité prises à la fois au niveau de l’entreprise elle-même, et par l’ensemble de ses employés. Cette politique devrait idéalement décrire les exigences relatives aux mots de passe, ou encore les procédures de gestion des changements. Enfin, elle doit également énoncer les directives en matière d’utilisation de terminaux personnels dans le cadre professionnel (BYOD). En effet, cette pratique guidée par un souci de commodité n’en est pas moins un vecteur de risques supplémentaires.

4. Former les salariés
Une fois la politique de sécurité mise en place, il est nécessaire de former les employés afin qu’ils en connaissent les règles et qu’ils sachent comment les respecter. Les services informatiques doivent donc les sensibiliser aux risques auxquels est exposée l’organisation. En organisant des sessions de formation, en discutant des meilleures pratiques à adopter, et en informant les employés des principes de sécurité les plus importants et basiques (comme l’utilisation de mots de passe forts et uniques) les entreprises peuvent réduire leur vulnérabilité à des menaces potentielles.

5. Sécuriser les réseaux sans fil
Les PME doivent utiliser des mots de passe administrateurs et d’accès aux réseaux forts, et choisir des protocoles de chiffrement éprouvés (WPA2 et AES). L’idéal serait également de créer des réseaux sans fil distincts pour les invités. En outre, les équipements dédiés doivent être protégées des accès physiques. Enfin, les employés et les sous-traitants doivent passer par un VPN pour utiliser un réseau Wi-Fi public, tandis que l’accès aux informations sensibles sur de tels réseaux devrait également être limité.

6. Savoir reconnaître le phishing
En cas de doute, il ne faut prendre aucun risque. Les entreprises doivent montrer à leurs employés comment repérer et signaler des e-mails suspects. Il est également important de leur rappeler de ne pas cliquer sur des liens inclus dans des messages en provenance d’inconnus, ou ne correspondant pas aux envois habituels d’un contact ou d’une entité de confiance.

La cybersécurité ne pourra être correctement gérée que lorsque l’État et les entreprises collaboreront pour résoudre ces problèmes. Celles qui se montreront incapables de passer à la vitesse supérieure en subiront les conséquences. Mais pour ce faire, il est nécessaire d’adopter une approche commune, et cela passe avant tout par de la sensibilisation.

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