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Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Le Cloud est une technologie, pas une stratégie

cloud


Expertise proposée par Dan Kuenzig, Vice President of Global Strategy chez Kofax

Dans presque toutes les grandes conférences IT, une personne investit la scène pour parler de l'accélération du rythme des changements technologiques. Probablement l'orateur principal qui donne plusieurs exemples pour aider l'auditoire à saisir la puissance du changement exponentiel que nous vivons aujourd'hui et que nous continuerons de vivre dans l'avenir. Les évangélistes de l'industrie ne sont pas contre le fait que l'on continue de s'acharner sur ce point très important. Et ils ont raison car certains dirigeants ne semblent toujours pas avoir une vision de l'avenir en temps quasi réel. Toutes les industries seront disruptées et ce qui a fonctionné pour les organisations hier ou aujourd'hui ne fonctionnera pobablement pas dans l'avenir. L'intelligence artificielle, le cloud, l'expérience client fluide, le Big Data, la blockchain, l'IoT, la 5G et bientôt l'informatique quantique seront à l'origine d'immenses disruptions.

Cloud: le risque des stratégies anciennes


Dans un grand nombre d'ouvrages qui dévoilent les stratégies permettant de suivre le rythme accéléré du changement et de l'innovation, le cloud reste l'un des principaux moyens pour rester dans la course. Les leaders du secteur et leurs clients vantent souvent les avantages du cloud: la réduction du délai de rentabilisation, l'adoption plus rapide des logiciels et des ressources à la demande, l'agilité accrue, l'écosystème/la tarification facilitant une meilleure innovation, la réduction des coûts, etc.... Ces affirmations ne sont pas fausses, bien au contraire. Toutefois, si les dirigeants s'attendent à des changements, comment se fait-il que certains d'entre eux sont restés bloqués dans l'époque de mainframe?

Plusieurs analystes ont récemment fait remarquer qu'il y a un virage vers le SaaS et le cloud public. En effet, chez les plus grands fournisseurs de cloud, le choix de déploiment se limite à une offre dans le cloud. C'est logique à partir d'un niveau macro-économique: le SaaS/cloud public offre généralement le délai de valorisation le plus court pour les offres de cloud computing afin d'aider à suivre le rythme accéléré de l'évolution. En outre, d'autres analystes ont constaté que la possibilité d'arrêter un contrat cloud justifie son achat. Mais les dirigeants ne tomberont-ils pas dans le piège en croyant qu'il n'y a que deux choix, la vitesse ou l'agilité?

Devenir agile pour rester dans la course


À son apogée, le Blackberry détenait plus de 50% du marché américain et 20% du marché mondial des Smartphones; aujourd'hui, il en détient moins de 0,1%. Selon une récente étude, environ 50% de l'indice S&P 500 disparaîtra au cours des 10 prochaines années si le taux de désabonnement prévu par Innosight se confirme. Même des licornes comme Uber, WeWork et d'autres qui, l'année dernière encore, pensaient qu'elles allaient poursuivre leur ascension fulgurante, montrent maintenant des failles dans leurs modèles financiers. Certaines parmi les plus grandes entrerprises innovantes commencent aussi à montrer leurs craintes face à des mouvements comme le web 3.0 et le retentissement des abus en matière de confidentialité. Les dirigeants d'aujourd'hui deviendront rapidement les retardataires de demain. Quelques exemples du passé en témoignent, et cela ne se produira qu'à un rythme effréné dans l'avenir.

Vers une maturité des stratégies du Cloud


Il y a cependant d'autres tendances qui montrent que les responsables informatiques avertis comprennent qu'il n'y a pas que deux possibilités. Par exemple, la montée en puissance de la conteneurisation des dockers qui permet aux entreprises d'internaliser les dépendances de déploiement et de porter leurs applications de manière plus fluide à travers le cloud. Une portabilité qui peut fournir une agilité et un effet de levier dans les négociations avec les fournisseurs de cloud computing à l'avenir.

Les entreprises continuent de choisir des fournisseurs qui offrent des choix de déploiement avec la même base de code, ce qui permet aux entreprises de passer plus facilement d'une option de déploiement à l'autre (c'est-à-dire on premise, cloud privé avec des outils modernes de conteneurisation comme Docker et Kubernetes, de véritables offres PaaS/SaaaS, et externalisation des processus métier). On voit également des entreprises à la recherche de capacités de plate-forme pour résoudre les problèmes actuels et futurs avec des offres de cloud computing matures dont les fonctionnalités évoluent avec leurs activités. Comme les entreprises cherchent à imposer le changement plutôt que de l'appliquer, elles devraient tenir compte des impacts à court et à long terme de leurs stratégies de cloud computing.

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