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L’IA au travail : un gain de confort qui pourrait vous coûter cher

Par  Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...

Ukraine-Russie : comment la guerre des drones s’intensifie

drone

La guerre en Ukraine déclenchée le 22 février 2022 par Vladimir Poutine est, incontestablement, une guerre d’un nouveau genre, qui est entrée dans l’histoire militaire des conflits. La résistance des Ukrainiens, qui était loin d’être acquise face à la puissante armée russe, s’est construite notamment autour d’une agilité hors pair et de nouvelles technologies comme les drones.

Dès l’entame de la guerre, les Ukrainiens ont mobilisé des drones civils – les mêmes que l’on trouve dans le commerce – pour en faire des outils très précieux face à des militaires russes à la logistique défaillante et à la lourdeur handicapante.

Le projet « Army of drones » en Ukraine

Le projet « Army of drones » a ainsi permis l’achat de plus de 1 400 drones de loisir depuis juillet 2022. Certains ont ensuite été bidouillés par les Ukrainiens pour embarquer des explosifs. Kryla, l’unité spéciale de la direction du renseignement du ministère de la Défense ukrainien, a d’ailleurs souhaité créer une flotte de 1 000 drones kamikazes.

Les Ukrainiens depuis un an et demi sont devenus des experts dans l’utilisation de tous les types de drones. Drones d’observation, qui permettent d’avoir ensuite des vidéos pour alimenter les réseaux sociaux et mener la guerre informationnelle contre la propagande russe. Drones d’observation, encore, qui permettent de survoler les lignes ennemies et de guider ensuite plus précisément les bombardements ukrainiens.

drones


Mais aussi drones suicides et de combat comme on l’a vu cette semaine avec une attaque de drones sans précédent sur Moscou. Plusieurs drones se sont ainsi abattus mardi dernier à l’aube sur des immeubles de la capitale russe, située à plus de 500 kilomètres de l’Ukraine, prenant de court des habitants pour qui le conflit semblait lointain.

Selon les autorités russes, huit drones ont été détectés à Moscou et dans sa région, tous ont été neutralisés, mais certaines épaves sont tombées sur des habitations. Deux personnes ont été légèrement blessées, a indiqué le maire de Moscou, Sergueï Sobianine. Si l’Ukraine a démenti toute implication, Vladimir Poutine l’a accusée de vouloir « terrifier la Russie » et « intimider les citoyens russes ». Le chef du Kremlin s’est dit « satisfait » de la défense antiaérienne russe, qui a intercepté les drones, mais il a annoncé son renforcement.

En s’exprimant ainsi sur un incident prétendument isolé, Vladimir Poutine a surtout acté l’importance que prend désormais la guerre des drones. Bien que spectaculaire et inédite par son ampleur, l’attaque contre Moscou reste toutefois modeste par rapport aux vagues de missiles et de drones russes que la capitale ukrainienne subit depuis plusieurs mois.

L’armée de l’air ukrainienne a déclaré avoir abattu 29 drones explosifs de fabrication iranienne sur 31 lancés dans la nuit de lundi à mardi. Par contraste, Moscou et sa région n’ont été jusqu’à présent que très rarement visés par des attaques de drone depuis le début du conflit, même si ce type d’attaque s’est multiplié ailleurs en Russie. Début mai, deux drones ont été abattus au-dessus du Kremlin, le siège du pouvoir russe, lors d’une spectaculaire attaque imputée à l’Ukraine. Ces derniers mois, des drones ont également pris pour cible des bases militaires ou des infrastructures énergétiques en Russie.

Concernant l’attaque sur Moscou mardi, les drones utilisés pourraient être, selon des images, des drones UJ-22 et Beaver. Le premier, fabriqué en Ukraine par l’entreprise UkrJet, dont des débris ont été retrouvés, ressemble à un petit avion. Dédié à la reconnaissance, cet appareil de 3,5 mètres d’envergure et d’un rayon d’action de 800 km peut embarquer jusqu’à 20 kg de charge explosive. Le second, Beaver (Castor en français), est un drone kamikaze inédit développé par les forces armées ukrainiennes fin 2022, qui aurait un rayon d’action de 500 km.

Drones turcs et iraniens

Depuis le début de la guerre, l’Ukraine a également utilisé des drones turcs Bayraktar TB2. Ce drone de combat « low-cost », qui coûte toutefois 4 millions de dollars, connaît un succès fulgurant avec sa capacité d’emport de quatre missiles à guidage laser.

De leur côté, les Russes utilisent des drones kamikazes iraniens Shahed-136 et peut-être d’autres appareils. Mi-mars, des soldats ukrainiens ont détruit un drone civil chinois Mugin-5, qui avait été converti en petit bombardier volant à basse altitude et transportait un explosif d’environ 20 kg.

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