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Le bitcoin : une « valeur refuge » peut-elle être virtuelle ?

  Les fortes variations du cours du bitcoin sont-ils le signe de sa folle jeunesse ? Shutterstock Oatawa Par  Hervé Alexandre , Université Paris Dauphine – PSL Pour quelles raisons le cours de l’or et celui du bitcoin se sont-ils envolés au mois de février 2024 ? Faut-il voir dans cette concordance davantage qu’un hasard, l’un devenant après l’autre une valeur refuge prisée des particuliers et bientôt des institutionnels comme semblait l’indiquer la chroniqueuse économique de France Infos ? Avant de tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette question, rappelons que, de manière générale, notre monde se numérise inexorablement. À part quelques nostalgiques et autres collectionneurs, nous n’achetons plus de disque en vinyle ni de CD. Nous téléchargeons des morceaux de musique, quand nous ne les écoutons pas tout simplement en streaming . Dans ce dernier cas, moyennant le paiement d’un abonnement, nous pouvons écouter un morceau sans

Il y a 25 ans, la révolution PC

Le 12 août 1981, l’américain IBM proposait le premier Personal computer (PC) ; un ordinateur compact et puissant qui a ouvert la voie à l’informatique d’aujourd’hui... et de demain.

Ce samedi 12 août n’évoquera sans doute rien à beaucoup d’entre nous et, pourtant, il s’agit d’une date anniversaire clé dans l’histoire du progrès technologique. Il y a 25 ans, en effet, la firme américaine IBM lançait son premier Personal computer (ordinateur personnel), ouvrant la voie à la révolution micro-informatique dans le monde. Certes, des tentatives pour proposer des micro-ordinateurs avaient déjà eu lieu, aux États-Unis et même en France (lire ci-dessous), mais lorsque Big Blue – un géant du secteur, spécialisé dans les ordinateurs connectés à un serveur central – se lance sur ce nouveau marché avec toute sa puissance de frappe, tout change.
La puissance marketing d’IBM pour convaincre les entreprises de s’équiper de ces nouveaux ordinateurs, certes mastocs de nos jours mais autrefois si petits, et sa puissance technologique – ses laboratoires de recherche sont parmi les meilleurs mondiaux – conduisent à un succès immédiat : un million de machines vendues en quatre ans.
IBM a su également s’adjoindre les talents de deux start-up naissantes qui sont aujourd’hui des poids lourds de l’industrie informatique: Intel, qui fabrique les microprocesseurs, et Microsoft qui invente le MS-DOS.
Dans la bataille pour imposer ses machines, IBM opte pour une stratégie inverse de celle d’Apple: il accorde des licences à d’autres fabricants. Dès lors apparaissent des «compatibles PC» estampillés Compaq, Hewlett-Packard, etc., mais aussi des «sans marques» aux prix défiant toute concurrence.
Les PC et compatibles s’arrogent alors la quasi-totalité du marché informatique. IBM tentera un temps de revenir sur sa politique de licence en lançant les PS2, mais la mécanique est en route : le géant s’est bel et bien fait dépasser par ceux-là mêmes qu’il a créés et fait grandir. Ultime coup du sort, en mai 2005, IBM est contraint de céder sa division PC à… Lenovo, un industriel chinois qui devient 3e fabricant mondial. Mais si aujourd’hui il y a un milliard de PC dans le monde et qu’il s’en vend 230 millions par an, c’est bien à IBM qu’on le doit.
Philippe Rioux

Une épopée en quatre actes
L'avant PC. Avant l’arrivée du PC d’IBM, le marché informatique fourmille de pionniers. En 1973, R2E, société française, propose le Micral-N, premier micro-ordinateur au monde. La même année, le géant Xerox lance l’Alto. Suivent le TRS-1 de Tandy, le PET de Commodore, le ZX81 de Sinclair. Mais le meilleur représentant de ces micro-ordinateurs reste l’Apple II, lancé en 1978.
PC et compatibles. L’arrivée de l’IBM PC en 1981 bouscule l’industrie et la structure. Dès 1982, les «compatibles PC» apparaissent et sont parfois meilleurs que l’original, même si le «test de compatibilité» est toujours de mise dans les revues spécialisées. Côté Apple, en 1984, c’est le Macintosh qui révolutionne le dialogue homme-machine avec une interface graphique à base de fenêtres et d’une souris. Une interface à fenêtre qu’adopte Microsoft avec son premier Windows en 1985. Parallèlement, la France lance, en 1984, son plan informatique pour tous (IPT). C’est le temps des Thomson TO7, TO7-70, MO5, MO6, etc. Le résultat sera décevant au final mais des générations d’élèves ont pu être sensibilisées à l’informatique. Enfin, à côté des PC et des Thomson s’est développé un marché pléthorique avec des ordinateurs Commodore (Amiga), Amstrad (CPC, etc.), Atari (ST) qui, branchés sur les téléviseurs des foyers, font entrer le jeu et parfois la programmation dans les familles.
Multimédia et portables. Au début des années 90 s’engage une course à la puissance qui se poursuit encore de nos jours : un doublement de la puissance tous les 2 ans selon la 2e loi de Moore… Cette puissance se met au service de nouvelles applications audio et vidéo. Le multimédia, jusqu’alors réservé aux professionnels, arrive à la maison avec les CD-ROM. À côté de ces ordinateurs fixes multimédias, les ordinateurs portables se multiplient : plus puissants, plus légers mais encore très chers, ils restent cantonnés au monde de l’entreprise. Côté logiciel, Microsoft propose Windows 95 qui donne aux PC l’ergonomie des Mac.
Internet et numérique. En 1995, le réseau internet s’ouvre au grand public en France. Une autre révolution se dessine, celle du réseau mondial autour duquel toute l’industrie électronique et informatique va s’articuler. L’émergence de l’internet haut débit (ADSL) accompagne le tout numérique : fichiers texte sur son ordinateur ou diffusés par e-mail ou par blog ; fichiers audios avec le fameux MP3 et sa kyrielle de baladeurs au premier rang desquels la star d’Apple, l’iPod ; fichiers vidéo avec la possibilité de filmer, créer et diffuser ses vidéos sur le net ; fichiers images avec la fin de la photo argentique. Sans oublier internet sur les organiseurs ou les téléphones
portables.

Ce qui nous attend
La puissance sans cesse croissante associée à une miniaturisation toujours plus poussée a déjà permis des prouesses. Aujourd’hui, de nouveaux usages apparaissent qui, tous, sont au service de la convergence numérique.
Côté poste de travail informatique se profilent – forcément – des configurations plus vitaminées et de nouveaux systèmes d’exploitation (Léopard, Windows Vista). Côté mobilité, les smartphones (téléphones intelligents tels le Blackberry) ont le vent en poupe et sont marqués par une vive concurrence car ils représentent à la fois la porte d’entrée de l’internet mobile (avec des débits enfin corrects) mais aussi de la télévision numérique mobile, attendue en 2007. La télévision qui sera marquée par la vidéo à la demande (VOD) en haute définition. Côté internet, les réseaux sans fil WiFi se multiplieront, offriront des débits plus rapides et, avec le WiMax, de plus longue portée. Les applications du Web 2.0 (blogs, échanges de photo, de vidéo, réseaux sociaux) vont se multiplier elles aussi. De nouveaux appareils ludiques et connectés à internet (comme le lapin Nabaztag en photo) vont également apparaître. Les puces RFID (lecture sans contact comme dans le dernier passeport) offriront aussi des possibilités en biométrie. Enfin côté laboratoires, on mise beaucoup sur les nanotechnologies et sur de meilleures interfaces hommes-machines (reconnaissance des odeurs, des expressions, etc.). Les robots reviennent aussi en force.

Billet
Imprévisible
Par Philippe Rioux
En 1943, Thomas Watson, PDG-fondateur d’IBM décrétait : « La demande mondiale en ordinateurs n’excédera pas cinq machines. » 38 ans plus tard, IBM lançait, le 12 août 1981, son PC dont les successeurs se vendent à hauteur de 230 millions de machines par an. Autant dire que l’informatique est bien le domaine où il faut se garder de faire des pronostics. Et à l’heure où les technologies se fondent dans notre environnement, où les contenus sont devenus aussi importants que les contenants, et que la société est celle de l’information, nul doute que l’informatique reste plus que jamais aussi passionnante qu’imprévisible.

Un ordinateur sous la barre des 300€
En 1981, le premier PC d’IBM coûtait la bagatelle de 1565 US$ ! Aujourd’hui, un PC d’entrée de gamme – qui permet un usage bureautique, internet et multimédia basique – se négocie quelque 300 à 400€. Démocratisation. On mesure là l’extraordinaire démocratisation de l’outil informatique. La France n’est pas en reste. Aux premiers rangs des pays européens connectés à internet, l’Hexagone a connu en 2005 un réel boom des ventes. Toutefois, ce début 2006 marque un tassement dans les ventes : les livraisons de PC ne sont en hausse que de 2,4 % selon l’institut Gartner ; donc nettement moins que la moyenne européenne (+6,6%). 300 € le fixe. Cette rentrée 2006 risque donc, plus encore que les précédentes, de voir fleurir de nouvelles offres dans les rayons des supermarchés et sur internet avec un objectif clair : l’ordinateur de marque sans l’écran sous la barre des 300€. 600 € le portable. Si les acteurs gardent au secret leurs offres, on sait déjà que Packard-Bell – un constructeur qui a très tôt visé les familles – proposera chez Carrefour et Auchan son Istart 2086 pour 299€. Pour ce prix, on aura un processeur AMD Sempron 3 000 +, un disque dur de 120 Go, 256 Mo de mémoire vive et un graveur de DVD. Basique mais évolutif. Pour 100€ de plus, Packard-Bell proposera une configuration plus musclée. Pour les portables d’entrée de gamme, la grande distribution table sur une fourchette de prix allant de 600 à 700€. Internet : des affaires. Sur les boutiques en ligne, on mise sur des portables à moins de 500€. Fins de séries de grandes marques, déstockage sont aussi l’occasion de bonnes affaires. Ne pas hésiter à comparer en utilisant des moteurs spécialisés (kelkoo, etc.).

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