Avis de Constantin Pavléas, avocat spécialisé en droit des technologies, fondateur et dirigeant du cabinet Pavléas Avocats et responsable d'enseignements à l'école des Hautes Études Appliquées du Droit (HEAD). Le gouvernement français vient d’emboiter le pas à d’autres pays occidentaux (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni..) et organisations internationales (Commission européenne) et interdit à ses fonctionnaires l’installation et l’utilisation de certaines applications « récréatives » sur leurs téléphones professionnels, tels que TikTok, de streaming (telles que Netflix) ou de jeux (tels que Candy Crush),. Les raisons de cette interdiction invoquées par le gouvernement sont les « risques en matière de cybersécurité et de protection des données des agents publics et de l’administration. » Depuis quelques mois déjà, TikTok était sur la sellette aux Etats-Unis qui soupçonnent le réseau social chinois d’être un cheval de Troie des autorités chinoises. L’interdiction de TikTok sur
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La crainte de voir les élections européennes de mai prochain polluées par des publicités politiques ciblées ou des fake news est bien réelle chez les dirigeants de l'Union européenne, qui ont en mémoire les ingérences dans l'élection présidentielle américaine en 2016 et les infox massives qui ont circulé à l'occasion du Brexit. Facebook, très critiqué, notamment depuis l'affaire Cambridge analytica, comme Google sont bien conscients qu'ils ont l'occasion de montrer avec le scrutin européen qu'ils ont tiré les leçons du passé.
Dans une note parue le 29 mars dernier, Richard Allan, vice-président Global Policy Solutions, a détaillé les mesures prises par le réseau social. «Nous introduisons de nouveaux outils pour nous aider à atteindre deux objectifs clés qui, selon les experts, sont importants pour protéger l'intégrité des élections : empêcher que la publicité en ligne ne soit utilisée pour des interférences étrangères et accroître la transparence autour de toute forme de publicité politique et liée à un débat d'intérêt général». Si en France les publicités politiques sont interdites, ce n'est pas la règle dans tous les pays de l'Union. «Afin de prévenir les abus et les interférences, tous les annonceurs de l'UE devront être autorisés dans leur pays à diffuser des publicités en rapport avec les élections du Parlement européen. Nous leur demanderons de fournir des documents et d'effectuer des vérifications techniques pour confirmer leur identité et leur localisation», a expliqué le responsable, ajoutant.
Bibliothèques d'annonces
«Il faut inclure non seulement les publicités qui préconisent de voter pour des candidats ou des partis particuliers, mais aussi les publicités qui ne soutiennent pas explicitement un candidat ou un parti politique, mais qui portent sur des sujets hautement politisés comme l'immigration.»Facebook a par ailleurs créé une «Bibliothèque publicitaire» (Ad Library) pour permettre à tout le monde de s'informer facilement sur les publicités politiques présentes sur son réseau.
De son côté, Google a également pris des mesures semblables. «Nous demanderons aux annonces mentionnant un parti politique, un candidat ou un élu actuel d'indiquer clairement aux électeurs qui paie pour cette publicité. Nous allons également introduire un nouveau processus pour vérifier les annonceurs des élections européennes et s'assurer qu'ils sont bien ce qu'ils prétendent être», affirme Lie Junius, directeur des politiques publiques et des relations gouvernementales de l'UE chez Google. Le gant du web a prévu de présenter un rapport sur la transparence des annonces électorales spécifique à l'UE et une bibliothèque d'annonces. Enfin, Google News Lab collaborera avec les agences de presse des 27 pays afin de prendre en charge la vérification des faits en ligne.