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Covid, réseaux sociaux : comment la culture complotiste a fait son nid en France

  Par  Olivier Guyottot , INSEEC Grande École Selon un certain nombre d’enquêtes, l’épidémie mondiale de Covid-19, associée à l’usage des réseaux sociaux, aurait joué un rôle clé dans la diffusion de la culture complotiste. Désormais, cette dernière n’est plus strictement minoritaire. En 2023, 51 % des électeurs de Marine Le Pen et 50 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon déclaraient croire aux théories du complot. Aux États-Unis, 55 % des citoyens adhèrent à ces théories. Le Covid-19 a donné lieu à une multiplication des thèses complotistes en France et partout dans le monde. On peut citer par exemple celle affirmant que le virus a été volontairement élaboré en laboratoire ou celle imputant le développement de la pandémie au déploiement de la 5G . Les thèses complotistes (ou conspirationnistes) ne sont pas nouvelles et de nombreux chercheurs ont mis en lumière, en particulier depuis les années 2000, les modes de structuration , l...

Tribune libre. Pourquoi faut-il être accompagné pour se lancer dans l'Internet des Objets ?



Tribune rédigée par Emmanuel Mouton, Président de Synox Group

Avec l'Internet des Objets, les entreprises sont en train de prendre conscience de la nécessité de transformer leur modèle économique et adapter leurs activités aux nouveaux paradigmes. Les nouvelles technologies évoluent toujours plus vite, et l'Internet des Objets engendre de profondes mutations qui révolutionnent les usages dans tous les secteurs. Comment est-il alors possible pour les entreprises de se mettre en ordre de marche pour répondre à leurs enjeux de compétitivité et ne pas se laisser prendre de vitesse ?

Transformer un objet traditionnel en objet connecté, tout un métier !
Les challenges de l'Internet des Objets sont d'une ampleur sans commune mesure. Mais les entreprises ne peuvent définitivement pas se lancer seules dans cette nouvelle ère. De l'industriel au client final, la transformation d'un objet traditionnel en un objet connecté nécessite une parfaite maîtrise de chacune des briques technologiques. Le tout premier défi est de rendre l'objet communicant. Comment alors concevoir un objet qui puisse être connecté et capable de communiquer avec son environnement ?
Certaines sociétés de services informatiques proposent de vraies innovations de services aux entreprises en amenant toutes les fonctionnalités nécessaires aux différentes étapes de la transformation d'un objet. Cette expertises se retrouve en électronique pour comprendre comment les objets se connectent, dans le secteur télécom (connectivité machine to machine), dans l'analytique pour traiter la donnée, au niveau des infrastructures de stockage Cloud et en sécurisation, et enfin avec le développement d'IHM web et mobiles... Autant de briques technologiques qui peuvent être utilisées de manière indépendante ou de façon complémentaire.

La data, pépite d'or de l'Internet des Objets
La donnée est au cœur de la valeur amenée par l'Internet des Objets. Alors que le nombre d'objets connectés ne cesse de croître, les données émanant de ces objets et équipements intelligents augmentent à un rythme exponentiel. Actuellement beaucoup de fabricants d'objets connectés tentent d'avoir une maitrise totale de la donnée produite et remontée par l'objet connecté. Pourtant, la vraie valeur n'est pas tant dans la donnée elle-même que dans l'analyse qui en résulte. Au risque d'arriver à une asphyxie de la donnée, la data doit nécessairement passer par une analyse fine au travers d'algorithmes innovants permettant sa transformation en information intelligente. C'est la raison pour laquelle les fabricants d'objets connectés se doivent d'être accompagnés et conseillés sur la ou les bonnes briques technologiques à implémenter tout au long de la chaine de valeur de l'objet connecté. D'autant plus que l'exploitation d'un objet connecté doit nécessairement passer par l'expertise d'un acteur capable de proposer des environnements entièrement dédiées IoTics (Internet of Things + Analytics).

Transformer son modèle économique, une étape obligatoire
L'Internet des Objets offre un potentiel économique immense pour les entreprises. GfK estime qu'il devrait se vendre 2 milliards d'objets connectés en France entre 2015 et 2020. La même étude affirme qu'il se trouvera plus de 30 objets connectés par foyer en 2020.
Cet immense marché nécessite toutefois une nécessaire remise en question des modèles économiques traditionnels.  Aujourd'hui, encore beaucoup d'entreprises ne savent pas comment réagir face à cette révolution digitale et beaucoup se fragilisent et perdent en compétitive. Seule une forte capacité de transformation des services proposés par l'entreprise peut-être garante d'une stratégie pérenne pour celle-ci. Là encore, les entreprises ne peuvent faire face seules. Elles doivent être guidées sur les différentes alternatives possibles pour transformer leur activité grâce à l'Internet des Objets. Le succès est dans la capacité de l'entreprise à explorer comment elle peut s'intégrer dans cette nouvelle ère de l'IoT. Cette exploration doit être faite avec des partenaires qui maitrisent déjà les leviers favorables à une transformation réussie d'un business model.
Il n'est pas nécessaire de tout chambouler pour tirer profit de l'Internet des Objets. Mais il est indispensable d'être entouré d'acteurs déjà bien intégrés dans cet écosystème. Si l'Internet des Objets offre d'immenses opportunités pour les entreprises, la stratégie ne sera gagnante que si ces dernières ont préalablement mis en œuvre les conditions favorables pour capitaliser sur son développement. Quelques petits changements peuvent parfois suffire pour garantir la pérennité de l'entreprise...

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Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

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