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Avec « Osez l’IA », la France veut transformer l’intelligence artificielle en levier concret pour ses entreprises

En annonçant le plan national « Osez l’IA » ce 1er juillet, Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, n’a pas déclenché une révolution, mais acté une inflexion majeure : celle du passage à l’échelle. La France s’était dotée, dès 2018, d’une stratégie nationale ambitieuse issue du rapport Villani, posant les bases d’un écosystème de recherche performant, d’un financement public structurant et d’une régulation éthique. Une décennie plus tard, avec 1 000 start-up dans le domaine, un supercalculateur de pointe (Jean Zay) et des leaders comme Mistral AI, le socle est posé. Mais l’adoption reste lacunaire. En 2025, seules 13 % des PME utilisent réellement une solution IA. Le plan « Osez l’IA » veut inverser cette tendance. Ce plan s’inscrit dans le sillage de France 2030, qui a déjà engagé plus de 2,5 milliards d’euros pour soutenir l’intelligence artificielle. Il s’appuie également sur les enseignements du rapport de Bpifrance Le Lab (« L’IA dans les PM...

La bataille de la fibre optique

Une fois de plus, le trublion de l’internet français, Free, a jeté un pavé dans la marre, cette semaine, en annonçant qu’il commercialiserait un accès à internet à très haut débit (50 à 100 Mbits/s) dès le premier semestre 2007 à Paris puis dans certaines villes de banlieue et dans certains quartiers de grandes villes de province.
Un milliard d’euros
Pour constuire ce nouveau réseau de boucle locale en fibre optique (FTTH, fiber to the home) qui suppose de tirer des câbles jusque chez l’abonné, Free va investir par tranches successives rien moins qu’un millard d’euros d’ici 2012 – 300 millions d’euros d’ic ifin 2007 – afin d’être en mesure de raccorder les 4 millions de prises (10 millions de Français soit 15% de la population) éligible à cette offre. L’opérateur, filiale d’Iliad, entend d’ores et déjà couvrir l’ensemble de l a Capitale d’ici deux ans. Ce projet très coûteux – 1500€ par client raccordé ! – financé sur fonds propres et le maintien du même tarif que pour l’ADSL (29,99€ par mois) a surpris la Bourse. Lundi, jour de l’annonce, le titre d’Iliad avait perdu 11,89€ avant de se rétablir. Dans un entretien aux Echos, Xavier Niel, PDG-fondateur et principal actionnaire d’Iliad, s’est dit convaincu du bienfondé de sa stratégie, évoquant un retour sur investissement d’ici quatre ab. «Le haut débit, c’est le sens de l’histoire... C’est un investissement qui va durer au bas mot un demi-siècle», assure le PDG. Free a par ailleurs fait deux autres annonces. D’une part, le nouveau réseau FTTH sera ouvert à la concurrence avec une offre de gros. D’autre part, l’opérateur alternatif – au travers d’une Fondation Free ambitionnant de lutter contre la fracture numérique – proposera aux résidants des immeubles connectés en fibre optique, moyennant une caution de 100€, une offre gratuite tripleplay (internet bas débit à 32 ou 64 kbits/s, chaînes TNT, téléphone sans abonnement).L’internet à très haut débit annoncé par Free n’est toutefois pas une première. A Paris, France Telecom mène des expérimentations ; de même que Citéfibre (www.citefibre.com), et Erenis (www.erenis.fr), qui a actualisé son offre après l’annonce de Free.A cela s’ajoute le projet du maire PS Bertrand Delanoë de faire de Paris une «capitale numérique» à l’instar d’autres grandes villes de la planète mais aussi, plus près de chez nous, à Pau dont le projet est exempaire. Free collaborera d’ailleurs au projet municipal parisien. Car l’internet à très haut débit va monter en puissance dans les mois à venir. Selon l’organisme FTTH Council Europe, 167 sites en Europe déploient des réseaux FTTH. Et l’Institut de l’Audiovisuel et des Télécommunications en Europe (Idate) prévoit 3,5 millions d’européens connectés par fibre optique d’ici 2008.
Très haut débit : quels usages ?
À quoi peut bien servir d’avoir un débit de 50 voire 100Mbits/s contre actuellement – pour les Français les plus chanceux – 28 Mbits/s ? Cette question rappelle celle que l’on se posait lors du passage entre le bas débit RTC et l’ADSL. Un article paru sur Internetactu s’est penché sur cette question par le prisme du marché japonais. Le pays du soleil levant comptait, en effet, 4 millions d’abonnés via la fibre optique fin 2005 et 17,7 millions au haut débit classique. Selon une étude menée par quatre chercheurs, il apparaît que 62 % du trafic consiste en des échanges d’utilisateur à utilisateur (messagerie, échanges peer-to-peer de fichiers audiovisuels, etc.). Logique puisque le FTTH offre un débit montant égal au débit descendant.Lors d’un colloque organisé fin 2004 à Montpellier, le FTTH Council Europe avait esquissé les usages à venir à l’horizon 2010. À domicile : la possibilité d’utiliser plusieurs PC connectés sans perte de débit, la multidiffusion de la TV ou de films en haute définition (un film de 2h30 se téléchargera en moins de 5 minutes), des applications vidéosurveillance, de visiophonie, etc. Dans le domaine médical les applications de télémédecine pourront mieux se développer.

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Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

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