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Les entreprises ne sont pas prêtes à réussir le déploiement de l’IA générative

Une nouvelle étude commandée par Alteryx , la plateforme d'IA pour l'analyse d'entreprise en France, révèle que les organisations ne sont pas prêtes à tirer parti de l'IA générative en raison de leurs données. Le rapport " Data Stack Evolution : Legacy Challenges and AI Opportunities", qui a interrogé 3 100 leaders mondiaux de l'informatique, a mis en évidence des obstacles qui empêchent le déploiement réussi de l'IA générative, notamment la gestion des piles de données, la stratégie technologique et les cultures d'entreprise. Un manque de confiance envers les piles de données L’étude souligne un décalage important entre la confiance que les responsables informatiques mondiaux accordent à leurs données et la réalité de leurs piles de données. En France, alors que 43% des répondants qualifient la maturité de leurs données comme étant "bonne" ou "avancée" et que 68% ont confiance dans leurs données, un cinquième a tout de même évo

Couacs sur toutes les lignes

Qu’il semble loin le temps où certains se gaussaient du retard technologique de la France, notamment par rapport aux Etats-Unis. Depuis quelques années, l’engouement des Français pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) ne cesse de croître: explosion de la téléphonie mobile qui a dépassé le fixe; envolée de la télévision numérique terrestre (TNT) et ses déjà 4 millions de récepteurs vendus; développement fulgurant de l’internet (26 millions d’internautes) qui classe la France au premier rang européen en terme de tarifs – l’abonnement est parmi les plus bas – et d’usages – la France compte le plus de blogueurs en Europe et les ventes sur internet ont bondi de 31 % fin 2006, etc...
Mais comme tout succès, celui des technologies s’accompagne de zones d’ombres… ou plutôt de zones blanches. Celles de territoires entiers où l’ADSL est au mieux au débit minimal, au pire absent. Celles où les téléphones mobiles, tous opérateurs confondus, restent irrémédiablement muets. Celles où les chaînes de TNT ne sont pas toutes reçues ou carrément absentes.
A ces oubliés des TIC s’ajoutent ceux d’entre nous qui s’arrachent les cheveux devant la jungle des tarifs des mobiles, devant ces «box» internet aussi complexes que leurs services d’assistance sont injoignables et onéreux, devant le coût du passage à la TNT, bien loin d’être «gratuit.» Ces déboires, dont nous font part nombre de nos lecteurs, notamment sur www.madepeche.com, touchent aussi les entreprises, les artisans et commerçants du Grand Sud qui se sentent, à juste raison, pénalisés par rapport à leurs voisins.
Heureusement, ici et là, à l’initiative d’associations de consommateurs, d’élus, de collectivités ou de simples particuliers courageux et pugnaces, les situations finissent par se débloquer pour que chacun, où qu’il soit, ait droit aux technologies aujourd’hui plutôt que demain.

ADSL. Un observatoire des zones blanches
Dans sa dernière lettre, l’Arcep indique qu’à la fin de l’année 98 % de la population sera couverte. En Midi-Pyrénées, le conseil régional a calculé que le taux de couverture sera de 93 % d’ici fin 2006 et vraisemblablement 99 % d’ici 2008. La géographie de la région mais aussi les limites de la technologie ADSL (le débit diminue au fur et à mesure qu’on s’éloigne du central) expliquent que des zones blanches vont perdurer.Le remède? De nouvelles technologies et le système D. Par exemple à Saint-Jean-d’Alcapiès en Aveyron, une liaison internet satellite a été installée sur la mairie, qui arrose ensuite en WiFi les maisons du village (20Mbits pour 23 € par mois).L’essor du WiMax dont les licences régionales ont été attribuées l’été dernier devrait permettre de n’avoir en France que 1 % de zones blanches pour lesquelles l’Arcep table sur l’engagement financier des collectivités afin de financer des réseaux d’initiatives publique. L’Arcep et la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (Diact, ex-Datar) vont lancer en 2007 un Observatoire des zones blanches du haut débit pour mieux identifier les territoires. Reste le dégroupage des centraux téléphoniques. La pression combinée de la concurrence et de l’Arcep a permis d’ouvrir les centraux de France Télécom aux opérateurs alternatifs. Mais il reste beaucoup à faire et, même à Toulouse centre, d’un quartier à l’autre, les internautes ne sont pas égaux quant aux services qu’ils peuvent avoir.

Dans le Tarn, qui va payer
(Contribution d'Emmanuel Da Costa sur www.madepeche.com)
Je regrette que le texte de loi définissant le service universel et pour lequel France Telecom a été mandatée après candidature, n’inclue pas le droit à l’accès haut débit pour tous. La mutualisation des FAI aurait pu paraître comme la solution, mais en pratique les investissements ne concernent que les parties du réseau qui sont économiquement les plus intéressantes. Dans cette cacophonie où chacun se renvoie la balle, une intervention de l’état redéfinissant ce service universel serait salutaire, il est peu probable qu’il le fasse au vu des enjeux et des pressions. Devant la multitude des solutions alternatives, WIMAX, CPL, les plus petites communes sont désarmées et hésitantes, des élus locaux ignorant tout de ces nouvelles technologies restent souvent passifs en espérant… Le département me parait être le candidat idéal au tissage du dernier fil de la toile. En effet, il est le plus proche et il dispose des connaissances juridiques et techniques adéquates. Son rôle sera de trouver de vraies solutions évolutives comprenant des taux de transfert de qualité, afin de résorber pleinement et justement la fracture numérique.


TNT. 2011 en ligne de mire
L’engouement pour la télévision numérique terrestre (TNT) et ses 18 chaînes gratuites ne se dément pas depuis son lancement en mars 2005 puisque 4,047 millions de récepteurs ont été vendus ou loués.Un chiffre qui tient compte des récepteurs internet ADSL (les fameuses box). Mi-octobre le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a ouvert la 4e phase de déploiement des relais TNT. Une phase qui donnera un peu plus d’aisance au Grand Sud et en Midi-Pyrénées, assez mal lotis au départ.Ainsi depuis le 19 octobre Albi, Montpellier et Perpignan sont couverts.Au niveau national, 65 % de la population sont couverts. Un nombre qui passera à 70 % au printemps 2007.
Au quotidien, nombre de Français ont dû, en plus d’acquérir un décodeur, revoir leur antenne rateau et effectuer de nombreux réglages.Alors que l’Aveyron pétitionne pour recevoir la TNT, certains téléspectateurs, à Toulouse, ne captent qu’une partie des 18 chaînes. La fin de la télé analogique prévue le 31 décembre 2010 ne laisse pas d’inquiéter les zones blanches.«Rien n’est prévu», pestent certains maires, qui s’interrogent sur le «bouquet satellitaire» promis par le gouvernement et surtout son coût final pour l’usager.

Qualité du service et rentabilité
On peut constater que selon la densité de population des zones de la région, la qualité de la réception des chaînes de la TNT est très variable. Robert, dirigeant de l’entreprise «SR Bastide» spécialisée dans la vente et la réparation de matériel numérique à Castres témoigne de ces disparités: «A Albi, où les émetteurs TNT se vendent en grandes quantités, il n’y a eu aucun problème depuis le lancement. Sur le versant nord de la Montagne Noire par contre, seules 13 chaînes sur 18 sont visibles actuellement. Les antennes relais ne sont pas encore réglées, nous attendons une solution dans un mois». Et il ajoute: «Bien que nous vendions des récepteurs, nous sommes contrariés d’avoir été lésés pour une question de rentabilité. Nous effectuons des déplacements chez des particuliers souvent âgés, et cette période d’attente bloque nos activités. Pour éviter plusieurs interventions successives, il faut attendre les bons réglages».
Marc de Boni


Téléphone mobile. Prévu pour tous fin 2007
Avec un taux de pénétration de près de 80 %, le succès du téléphone portable dépasse celui du fixe.Une raison de plus pour ne plus supporter les zones blanches. Sur la pression de l’Arcep et, surtout, celles des élus des communes et départements ruraux, l’État a très tôt compris l’urgence qu’il y avait à agir. Certes, lorsque l’on regarde les cartes des trois opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom, le Grand Sud souffre toujours mais les choses bougent. Le 15 juillet 2003, l’État, l’Arcep, l’association des maires de France, l’assemblée des départements de France et les trois opérateurs de téléphonie mobile ont signé un accord pour résorber d’ici fin 2007 toutes les zones privées de portables. Ce plan prévoit l’édification de pylônes qui, ensuite, de façon mutualisée ou non y installent leurs équipements. Problème: le plan concerne la technologie mobile de 2e génération (GSM et GPRS)… et non pas la 3e génération (le haut débit UMTS) qui reste réservé aux villes. Dès lors s’ouvre une nouvelle fracture… Quant à la facture, les consommateurs pourraient enfin y trouver leur compte.La condamnation des trois opérateurs pour entente sur les tarifs et l’apparition des opérateurs mobiles virtuels (MVNO) devraient contribuer, sinon à une baisse global des tarifs, du moins à un élargissement du marché avec des offres plus pointues et, espérons-le, plus claires.


Lexique
ADSL. Asymmetric Digital Subscriber Line. L’accès le plus courant au haut débit pour internet.
WiFi. Technologie de réseau informatique sans fil.
WiMax. Comme le WiFi mais sur plusieurs kilomètres.
Dégroupage. Ouverture du réseau local de France Télécom à la concurrence.
FAI. Fournisseur d’accès à internet.
TNT. Télévision numérique terrestre.18 chaînes gratuites, 11 payantes.
MVNO. Mobile Virtual Network Operators, opérateur mobile virtuel.Il loue le réseau des 3 opérateurs (SFR, Orange, Bouygues)

Billet
L'autre fracture
Philippe Rioux
Au vu des taux élevés de couverture de la TNT, de l’ADSL ou de la téléphonie mobile, certains ont tôt fait de ranger la fracture numérique au rang des dossiers classés, estimant que les zones blanches, peu peuplées, finiraient par se résorber au fur et à mesure que les technologies progressent. Si cette analyse très jacobine est globalement vraieà long terme, elle reste inacceptable car elle bafoue à la fois le principe d’égalité de tous devant les nouvelles technologies et la conception d’un aménagement numérique du territoire harmonieux. Surtout, elle masque une autre fracture numérique : celle qui sépare, pour un même prix, ceux qui bénéficient de tous les services de ceux qui doivent se contenter de services au rabais...

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