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Médias : les jeunes ont envie d’une information qui leur ressemble

  Les jeunes ont un rapport à l'information différent de celui de leurs aînés, mais subissent peut-être davantage la fatigue émotionnelle. Pexels/Hasan Zahra , CC BY-NC-ND Par  Arnaud Mercier , Université Paris 2 Panthéon-Assas Beaucoup d’idées simples (quand elles ne sont pas tout bonnement fausses) circulent sur le rapport des adolescents et jeunes adultes à l’information. Ils manqueraient d’appétence pour l’information, seraient frivoles dans leurs centres d’intérêt, délaisseraient la télévision, seraient plus prompts à être bernés par les fake news… Ces idées reçues trahissent une incompréhension des adultes vis-à-vis d’une jeunesse qui n’adoptent pas tous leurs réflexes et usages lorsqu’il s’agit de s’informer. Et un fossé générationnel s’est en effet creusé en la matière qui engendre des incompréhensions et des jugements de valeur hâtifs.Heureusement, de nombreuses données d’enquête permettent de dresser un portrait très différent des jeunes

Mobilité citoyenne : les villes du futur se dessinent

Acheter son ticket de bus ou de métro directement avec son téléphone mobile. Se servir de celui-ci pour localiser l’épicerie ou la pharmacie la plus proche de l’endroit où l’on se trouve. Recevoir sur son téléphone l’état du trafic routier relatif au trajet que l’on emprunte pour rentrer chez soi. Dialoguer avec ses amis pendant son voyage en train ou télécharger une chanson dans le hall d’attente d’un aéroport. Être guidé sur internet ou sur son téléphone dans ses démarches administratives comme dans ses loisirs. Jamais les possibilités offertes par les réseaux de télécommunications n’ont été si vastes. Quel rôle peuvent jouer les collectivités dans ce secteur nouveau et pour beaucoup d’entre elles méconnu ? Quelle doit être la place de services citoyens sur ces réseaux ? C’est pour répondre à ces questions qu’était organisé jeudi à la préfecture de Région, à Toulouse, en partenariat avec « La Dépêche du Midi », le séminaire « Mobilité citoyenne. »

Rencontre avec Gérard Hardy, directeur adjoint du cabinet Tactis, qui conseille les collectivités.

La Dépêche du Midi. Fin 2006, vous avez participé au lancement du projet Ville 2.0, un clin d'oeil au web 2.0 (web collaboratif). En quoi consiste ce programme et à quel stade est-il actuellement ?

Gérard Hardy. Ville 2.0 est un programme de prospective sur la ville du futur, la ville de demain. Il réunit Tactis, la Fondation pour un internet de nouvelle génération (Fing), le cabinet Chronos. Son objectif est de rassembler les acteurs clés que sont des collectivités (Paris, Pau, Bayonne...), des industriels (Orange, SFR, Alcatel...) et des fournisseurs de services (Decaux, Laser, RATP...). La phase de discussion durera au total 18 mois ; nous sommes actuellement à mi-chemin. A l'issue de cette phase, en juin 2008, nous pourrons livrer nos réflexions sous la forme d'un livre blanc et d'expérimentations autour de 4 défis.

Quels sont ces défis ?

Le premier c'est "la ville complexe et familière" c'est-à-dire que le tissu urbain est extrêmement complexe ; il y a une désynchronisation du temps entre nos différentes activités. Et en même temps, la ville est familière car il y a de plus en plus de liens qui se tissent par la toile.
Le second défi pose la question de la ville comme 5e écran. On a déjà l'écran de télévision, celui de l'ordinateur, celui du téléphone mobile. La ville peut-elle être un écran ? On en voit les prémisces avec les réseaux Bluetooth, les services de guidage, l'utilisation des puces RFID.
Les deux autre défis concernent la mobilité et le développement durable.
Une quinzaine de collectivités adhèrent au projet ville 2.0 ; nous devrions avoir 6 ou 7 expérimentations.

Les collectivités saisisent-elles l'importance des nouveaux enjeux ?

Oui, les Départements, les Régions investissent. Il y a maintenant de la part de la puissance publique une prise de conscience de l’importance des technologies de l’information (Tic) comme il y a eu une prise de conscience sur l’écologie, le développement durable. Aujourd’hui, nous sommes dans la même situation pour les Tic que pour l’énergie il y a 50 ans. Les Tic ne sont pas un outil d’aménagement du territoire mais elles ont un effet levier important. Beaucoup de collectivités, parfois poussées par la demande des habitants, engagent des projet de couverture en haut débit mais sans forcément une réflexion de fond sur la suite. Il faut que les collectivités jouent le rôle d'incubateur pour faire émerger les services.


Constatez-vous une différence entre zones urbaines et zones rurales ?

Les études montrent qu'on n'est pas moins équipé en zones rurales. La population est plus diverses qu'on ne le croit, il y a des agriculteurs innovants dans leurs pratiques, des élus dynamiques, des collectivtités qui investissent. En revanche, la nature des services entre ville et campagne sera différente

Certains s'inquiètent de voir l'importance que prennent dans la vie citoyenne les réseaux ; craignent un fichage généralisé. Ont-ils raison ?

On est au début, il n'y a pas de prédestination. On peut avoir une ville avec un réseau de caméras de surveillance présentes partout ; ou alors on peut avoir une ville ou les personnes âgées sont toutes sous monitoring. Il faut bien sûr être vigilant sur les usages mais, en France, il y a des gardes fous comme la CNIL qui fait très bien son travail.


De Paris au Sud Aveyron, ils disent oui au Wifi

Avant de lancer des services à destination de leurs administrés, nombre de collectivités se sont souciées de l’accès à internet de ces derniers. À cet égard, l’acheminement des données sans fil par ondes Wifi est plébiscité tant dans les grandes villes que dans les petits villages. Ainsi à Paris, Bertrand Delanoë a récemment inauguré le réseau Wifi gratuit de la capitale. C’est au retour d’un voyage à San Francisco que le maire de Paris a lancé un vaste chantier Paris Ville Numérique qui doit transformer la capitale en l’une des villes les plus branchée du monde. 315 bornes réparties sur 225 sites différents (espaces verts municipaux, mairies d’arrondissement, musées, bibliothèques et maisons des associations) proposent ainsi un accès à internet totalement gratuit aux heures d’ouverture. Le parvis de l’Hôtel de Ville et le Champ-de-Mars sont eux connectés en permanence. En sud Aveyron, le petit village de Saint-Jean d’Alcapiès est sorti de son isolement numérique en installant une liaison internet par satellite sur la mairie reliée par Wifi aux habitations du village. Un dispositif qui a fait école dans plusieurs communes.

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