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Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Au Cebit, les puces se mettent au vert

Le plus grand salon mondial des hautes technologies, le Cebit, se tient jusqu'à demain à Hanovre, en Allemagne, avec pour la première fois une réelle prise en compte des questions écologiques. Rendre l'économie numérique plus verte est, en effet, devenu un défi majeur pour une industrie qui, sous couvert d'apporter le progrès, s'est longtemps désintéressée de l'impact environnemental de ce qu'elle fabrique. Cartes mères d'ordinateurs, boîtiers, écrans, imprimantes, téléphones portables, etc. Ces produits contiennent encore de nombreuses substances toxiques et leur recyclage reste bien aléatoire.

À côté de cette pollution « physique », le secteur électronique est également l'un de ceux qui consomment le plus d'énergie, et il dégage presque autant d'émissions de CO2 que le transport aérien. « Les ordinateurs et l'informatique sont peut-être l'industrie dont la consommation d'énergie augmente le plus vite au monde », concédait Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, invité d'honneur du salon. Car derrière les mondes virtuels d'internet se trouvent des infrastructures techniques bien réelles : les fameux centres de données (data centers) dont certains occupent une surface égale à sept terrains de football. Ces « fermes informatiques » qui stockent et transmettent les données dont nous avons besoin 24 heures sur 24 toute l'année sont extrêmement voraces en énergie.

Pour faire prendre conscience de l'énergie consommée, rien de mieux que d'édifiantes comparaisons. Faire une simple recherche sur Google est équivalent à consommer une heure de lumière d'une ampoule à économie d'énergie ! Télécharger la version électronique d'un journal revient à consommer autant d'électricité que pour faire une lessive. Et un personnage virtuel du site Second Life consomme autant d'électricité... qu'un habitant du Brésil, bien réel lui.

Selon l'université de Stanford, les plus grandes fermes informatiques du monde font tourner chaque année 14 centrales électriques ; leurs besoins ayant doublé entre 2000 et 2005. « Dans moins d'un quart de siècle, l'internet à lui seul consommera autant d'énergie que toute l'humanité aujourd'hui », alerte Gerhard Fettweis de l'université de Dresde.

Dès lors l'avènement de « technologies vertes » est plus que jamais d'actualité et les constructeurs, petit à petit, commencent à s'y mettre.

un effet marketing pour Greenpeace

Cela passe bien sûr par une conception différente des fermes informatiques mais aussi, et c'est plus visible pour le grand public, par des matériels plus écologiques. Microsoft a ainsi présenté un logiciel permettant aux particuliers de réguler leur consommation électrique ; Fujitsu-Siemens a dévoilé un appareil ne consommant rien à l'état de veille et offre à ses clients des « bons » auprès d'un fournisseur d'électricité à base d'énergies renouvelables, etc. Mais ces efforts restent insuffisants pour Greenpeace, qui dénonce un « effet marketing. » Sur 37 produits testés par l'association écologiste, 3 seulement obtiennent la moyenne. « Les fabricants prennent de plus en plus au sérieux les impacts sur l'environnement de leurs produits, mais ils ont encore un long chemin à faire », conclut Yannick Vicaire, chargé de la campagne Toxiques de Greenpeace.

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Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

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