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Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Le premier touriste français de l'espace sera Toulousain


Le premier touriste de l'espace français devrait être Toulousain. Comme une sorte de clin d'œil de la Ville rose, capitale de l'aéronautique et de l'espace. Dominique Teyssier, patron de la PME Satsys, installée à Pechbusque et spécialisée dans l'aéronautique, sera, en effet, le premier homme de nationalité française à embarquer dans le Space Ship Two, le vaisseau spatial de la société Virgin Galactic. Le Toulousain devrait trouver à ses côtés la bimbo Paris Hilton, héritière de l'empire hôtelier américain. Il est vrai que le tourisme spatial qui connaît un essor impressionnant (voir ci-dessous) est très prisé par les people. Ainsi le pilote de formule 1 Lewis Hamilton vient de promettre à sa fiancée Nicole Scherzinger, un voyage dans l'espace avec Virgin. Mais au contraire des stars du petit ou du grand écran qui recherchent le « coup » médiatique, Dominique Teyssier s'est embarqué dans l'aventure par passion. Le dynamique chef d'entreprise, injoignable hier car en déplacement en Amérique du Nord, confiait ces derniers jours vouloir réaliser un rêve d'enfant. Un rêve qui lui coûtera 200 000 $, soit 144 000 €, pour pouvoir prendre place à bord du Space Ship Two, d'une capacité de huit places. Le vaisseau est arrimé à un dispositif de lancement appelé White Knight Two (WK2, notre photo) qui amènera le vaisseau dans l'espace. La durée totale du voyage doit être de 2 h 30 dont 7 minutes en apesanteur.

Déjà prévus en 2008, ces premiers vols suborbitaux ont pris du retard et les vols d'essais vont se prolonger en 2009. Le premier vol commercial auquel participera Dominique Teyssier devrait donc avoir lieu en 2010 voire en 2011. En cas d'annulation, les 360 passagers déjà inscrits seront remboursés.

Des retards qui n'entament pas l'enthousiasme de Richard Branso, PDG de Virgin, ni son objectif final : la lune. « Comme des millions de gens qui ont grandi dans les années soixante et qui ont vu le premier homme marcher sur la lune, j'ai rêvé que moi aussi un jour je ferai ce petit pas… » déclarait-il récemment.

Bientôt, l'espace pour tous

La passion des foules pour la conquête de l'espace et celle de la Lune - qui a atteint son paroxysme avec le premier homme posant son pied sur notre plus proche satellite le 21 juillet 1969 - devrait connaître un regain d'intérêt si l'on en juge par les initiatives qui envisagent de proposer des vols spatiaux commerciaux.




Il y a bien sûr Virigin Galactic, la société fondée par le milliardaire-aventurier britannique Richard Branson. Dès octobre 2004, le vaisseau Space Ship One gagnait le Ansari X Prize en dépassant les 100 km d'altitude. Virgin Galactic est sans doute la société la plus médiatique et peut-être la plus avancée dans la réalisation de ses vaisseaux.Il y a également fabricant de la fusée Ariane. EADS-Astrium a présenté en 2007 au Bourget, le TBN, un concept de véhicule de tourisme spatial, qui doit ouvrir la voie aux vols spatiaux habités.

Toujours chez les Européens, il y a le véhicule suborbital habité (VSH) de Dassault Aviation. La firme s'appuie sur l'expertise du spationaute Jean-Pierre Haigneré. Le VSH, construit sur fonds européens, se détacherait d'un Airbus A300 sur lequel il serait monté pour rejoindre l'espace.

Côté américain, on trouve Jeff Bezos, le fondateur du site internet Amazon qui a créé sa société Blue Origin.

Rocketplane est une autre société qui veut développer un avion d'affaires équipé d'un moteur-fusée.

Sans oublier les Russes qui, eux, ont une longueur d'avance puisque le premier touriste de l'espace au monde, Dennis Tito, avait embarqué du 28 avril au 6 mai 2001 sur un appareil de l'Agence spatiale fédérale russe (FKA) pour 20 millions de dollars.

Enfin, signe que l'envie d'espace est en plein boom, des vols spatiaux « discount » viennent de faire leur apparition en mois de décembre ! RocketShip Tours - une agence de tourisme spatial californienne s'est associée à Xcor Aerospace pour proposer, à bord du vaisseau de ce dernier (baptisé Lynx) des vols à… 95 000 dollars (68 000 €).



Un spatioport à Montpellier ?

La multiplication des projets de vols suborbitaux commerciaux pose un sérieux problème : d'où faire partir les vaisseaux ? Les plateformes de tir bien connues que sont Baïkonour en Russie, Cap Canaveral en Floride et Kourou en Guyane, ne peuvent pas remplir ce rôle. Il va donc falloir créer des « spatioports », des aéroports de l'espace. Hier, les États-Unis ont autorisé le premier d'entre eux. La Federal Aviation Administration (FAA), qui est l'organisme gouvernemental chargé des réglementations et des contrôles concernant l'aviation civile aux États-Unis, a donné le feu vert, après une étude sur l'impact environnemental, à l'exploitation commerciale du premier port spatial, situé au Nouveau Mexique. Exploité par Virgin Galactic, la société qui doit embarquer le Toulousain Dominique Teyssier, il doit être construit en 2009 et pourrait accueillir 500 passagers par an.

En 2012, un spatioport du même type pourrait voir le jour dans le Grand Sud, près de Montpellier. Des ingénieurs toulousains bénévoles, tous issus du milieu aérospatial et membres de l'Association aéronautique et astronautique de France (3AF) sont en train d'effectuer des études. Pourquoi Montpellier ? Pour la proximité de la clientèle de la Côte d'Azur et pour la présence de la mer dans la direction de laquelle décolleraient les avions. Mais rien n'est encore décidé et la cité languedocienne est en concurrence avec Barcelone.






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