La posture antiétatiste d’un Elon Musk ne se limite pas à la volonté d’affirmer un nouvel ordre institutionnel au sein de la culture politique occidentale. Les fondements mêmes de cette culture définie par le droit et les règlements sont mis à bas. Gerd Altmann Par Virginie Tournay , Sciences Po et Guy Saez , Sciences Po Grenoble Les grandes firmes numériques restructurent l’espace politique sous une forme que l’on peut qualifier de néoféodale. Le contrat social fondé sur l’idéal républicain d’une communauté de semblables s’efface, au profit de liens personnels d’individu à individu. Pour les firmes, l’enjeu est le contrôle du cyberespace, notamment l’utilisation des données personnelles, mais aussi la prise en charge de la santé, de la sécurité ou de la mobilité des usagers, jusqu’alors assurées par les États. La nomination de l’entrepreneur Elon Musk à l’agence de l’efficacité gouvernementale (DOGE) es...

Non, les jeux vidéos ne sont pas réservés à des adolescents boutonneux rivés sur leur écran. Ce cliché, qui colle encore aux adeptes des consoles, avait déjà été écorné par les trentenaires « adulescents » - contraction d'adolescent et d'adulte - devenus gagas des jeux en réseau. Il est désormais battu en brèche par une nouvelle catégorie d'utilisateurs : les seniors. De là à dire que les mots croisés ou fléchés, le sudoku, le tricot ou le crochet ont du souci à se faire, il y a bien sûr un pas qu'on ne saurait franchir, mais une tendance générale est en train de se dessiner, qui atteste que nos aînés sont de plus en plus séduits par les jeux vidéo.
Un engouement que l'on doit plus particulièrement à Nintendo. Le constructeur japonais a, en effet, ciblé de façon très ingénieuse les adultes pour leur vendre sa console portable DS avec le programme d'entraînement cérébral du Docteur Kawashima. Ce best-seller s'est vendu à 1,85 million d'exemplaires en France et près de 25 millions dans le monde. Dans la même veine, Nintendo a proposé d'autres programmes (Gym des yeux, etc.) qui promettent aux seniors de muscler leurs capacités. Autre succès, toujours au crédit de Nintendo, celui de la console Wii. Cette dernière, qui a bâti sa réputation sur la reconnaissance des mouvements, a même fait son entrée… dans les maisons de retraites. Jouer virtuellement au bowling constitue, en effet, un excellent exercice physique pour nos pépés et mémés. Mais « Jouer, c'est la santé » n'est pas seulement un argument marketing. Plusieurs études scientifiques ont récemment été menées, qui attestent qu'évoluer au sein d'un environnement virtuel permet aux personnes âgées d'améliorer les facultés nécessaires à la réalisation simultanée de plusieurs activités.
Ainsi, deux chercheurs du Beckman Institute ont réalisé des tests sur une quarantaine de seniors divisés en deux groupes. L'un s'est entraîné 20 heures, l'autre non. Des tests ont ensuite été réalisés pour mesurer les réflexes des participants, leur mémoire visuelle à court terme, leur aptitude à passer d'une tâche à l'autre, leur élocution, etc. Le groupe de joueurs a été beaucoup plus performant, ont constaté les chercheurs, qui font remarquer qu'au-delà de la stimulation des capacités intellectuelles, jouer aux jeux vidéos permet aux seniors de conserver le lien avec leurs petits enfants.