Friedrich Merz et Emmanuel Macron - Photo Bundesregierung / Jesco Denzel. Réunis à Berlin pour un sommet sur la souveraineté numérique, la France et l’Allemagne ont scellé une feuille de route commune pour renforcer l’autonomie technologique européenne. Simplification réglementaire, normes de protection des données, investissements massifs et développement d’une IA d’avant-garde structurent cette stratégie, alors que l’Europe tente de combler son retard face aux États-Unis et à la Chine. Le hasard fat parfois bien les choses. Alors qu’un Sommet sur la souveraineté numérique européenne s’est tenu ce mardi 18 novembre à Berlin, le monde et donc l’Europe faisaient face à de nombreux sites internet en panne. Plusieurs sites, dont le réseau social X et la page d’accès de l’agent conversationnel ChatGPT, ont été perturbés en raison d’un incident technique touchant le fournisseur américain de services Cloudflare, utilisé par 20 % des sites dans le monde. On aurait voulu démontre...

Pour endiguer le piratage de musique sur internet, les majors ont lancé, avec beaucoup de retard, des plateformes légales vendant des chansons au format MP3. Problème : ces fichiers comportent des verrous, les fameux DRM (digital righ management) qui limitent le nombre de copies ou la possibilité d'écouter le morceau sur certains baladeurs. Ainsi l'honnête internaute pouvait se retrouver avec un fichier illisible. De quoi entrer en piraterie…
L'industrie du disque l'a bien compris et change son fusil d'épaule pour assurer enfin une vraie interopérabilité. Depuis plusieurs mois, de nombreux labels indépendants et certaines majors ont mis en ligne sur internet tout ou partie de leur catalogue sans DRM.
Mais pour aller plus avant, il fallait que le leader fasse un pas dans ce sens. C'est désormais chose faite. Apple, le père de l'iPod qui occupe 70 % du marché de la musique numérique avec son magasin iTunes, a annoncé le 6 janvier dernier qu'elle renonçait aux DRM d'ici fin mars et qu'elle mettait en place de nouvelles tarifications. Exit le fichier au prix unique de 0,99 € et place à des prix à 0,69 €, 0,99 € et 1,69€.
Selon un effet domino, les autres maisons de production vont suivre Apple. Après EMI et Warner, les branches françaises des majors Universal et Sony Music ont annoncé qu'elles renonçaient aux verrous elles aussi. Les deux principales plateformes françaises de vente de fichiers musicaux, FnacMusic et Virginmega, devraient donc se défaire entièrement de leurs DRM.
En supprimant les DRM, les majors anticipent en fait un des engagements des accords Olivennes, signés en novembre 2007, et qui ont donné naissance au projet de loi « Création et internet. » Ce projet, adopté au Sénat, veut instaurer la controversée riposte graduée pour lutter contre le piratage et prévoit effectivement la fin des DRM.
L'industrie du disque attend la loi antipiratage
Le marché de la musique en France a connu en 2008 sa 6e année de baisse, en perdant 696 M€ depuis 2002, époque où il était de 1,3 milliard d'euros. « Nous avons perdu en six ans plus que le chiffre d'affaires réalisé en 2008, soit 606M€», a précisé le Snep, principal syndicat de producteurs français, hier lors de son bilan annuel au Midem à Cannes. Dans ce total, les ventes de CD et DVD ont chuté de 132 M€ (-19,9 %) en 2008, pour atteindre 530 millions. Cette forte baisse est toujours loin d'être compensée par les ventes sur internet et les téléphones mobiles, qui connaissent certes une augmentation notable (+25 M€, soit +49,9 % par rapport à 2007) mais ne représentent que 76 % M€ sur les 606M€ du total. Pour faire décoller le marché de la musique numérique légale, l'industrie mise donc sur la fin des DRM mais surtout sur l'adoption de la loi antipiratage « Création et internet », qui doit passer prochainement devant l'Assemblée nationale. Le principal dispositif de cette loi est l'instauration de la riposte graduée, c'est-à-dire une série d'avertissements par e-mail puis la coupure de l'accès à internet du « pirate » ; coupure décidée par la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi). Reste que la coupure du net apparaît disproportionnée à beaucoup d'élus et aux associations de consommateurs qui dénoncent un texte « liberticide. »