Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

En 2008, à l'heure des voyages low cost et du tourisme de masse qui laissent à penser qu'aucun recoin de la planète n'est plus inconnu des hommes, il est encore des lieux qui n'ont jamais été cartographiés ni explorés. Telle est la démonstration que viennent de faire des scientifiques britanniques du Royal Botanic Garden de Kew (ouest de Londres) en mettant au jour une forêt jusqu'alors inconnue et recélant des espèces jamais observées sur les contreforts du mont Mabu, au Nord du Mozambique. Mais le plus extraordinaire est qu'à l'origine de cette découverte se trouve… Google et son logiciel vedette d'images satellites Google Earth.
Cette étonnante histoire commence lorsque les scientifiques londoniens décident de délimiter, dans le cadre d'un projet Darwin, une vaste zone de protection et de conservation au Mozambique, ce pays d'Afrique australe longtemps ravagé parla guerre civile de 1972 à 1995. En utilisant le logiciel Google earth, ils repèrent sur le mont Mabu, découvert en 2005, une zone colorée différemment. Se procurant des images satellites de meilleure définition, ils acquièrent alors la certitude de l'existence d'un vaste domaine forestier de quelque 80 km².
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Après plusieurs voyages de repérage en octobre et novembre derniers, Jonathan Timberlake conduit une expédition de 28 chercheurs et 70 porteurs, soutenue par le Royaume-Uni, le Mozambique, le Malawi, la Tanzanie et la Suisse. Pendant quatre semaines, à 1 700 mètres d'altitude et à la manière des grandes expéditions du XIXe siècle, l'équipe va arpenter cette forêt luxuriante dont la cime des arbres culmine à 45 mètres au-dessus du sol. Seulement connue par quelques villageois qui y trouvaient refuge durant la guerre, la forêt est intacte et recèle de véritables trésors : une centaine d'espèces inconnues. Les scientifiques décrivent environ 2 000 nouvelles espèces chaque année, mais il est très rare d'en découvrir autant en un seul endroit.
Les scientifiques craignent désormais que le retour de la population et, surtout, que l'économie du Mozambique en pleine croissance pousse à une exploitation forestière de la zone. Mais cette forêt « Google » au nom du patrimoine qu'elle représente pour l'humanité devrait pouvoir être préservée.
Des centaines d'espèces inconnues
L'expédition du Royal Botanic Garden de Kew a permis d'inscrire dans la littérature des centaines de nouvelles espèces inconnues jusqu'à présent. Des milliers de plantes, des oiseaux, des papillons - plus de 200 espèces - des singes, des antilopes, des serpents géants, une vipère qui peut tuer un homme d'une simple morsure, ont ainsi été mis au jour. « La diversité est phénoménale », confiait à son retour le chef de l'expédition, qui assure qu'il doit encore rester dans le monde des zones vierges comme celle du mont Mabu.